Après avoir interloqué et subjugué par sa dernière collection au tailoring épuré et aux influences eighties assumées, Stefano Pilati ne pouvait confier à une apprentie top la tête d'affiche de sa future campagne. Déjà sur le podium, les frêles modèles - en dépit de leur coupe au bol stricte et de leur rouge à lèvres sévère - semblaient presque à contretemps des vêtements qu'elles présentaient. En effet, on imagine mal une jeune femme de 18 ans succomber aux charmes intellectuels du dernier cru de Pilati…
C'est pourquoi il est heureux que ce soit (à en croire les bruits de couloirs) une égérie à la personnalité dense et forte qui ait remporté l'adhésion du directeur artistique d'YSL. Depuis quelques saisons, ce dernier ne semble d'ailleurs ne pas se préoccuper des nouveaux visages qui séduisent et font vendre. Agyness Deyn, Coco Rocha et autres Jessica Stam le laissent indifférent, et il leur préfère des femmes à l'aura particulière, faite de beauté et d'excès.
Naomi Campbell rentre ainsi parfaitement dans les critères de Pilati : ses récents travaux d'intérêt généraux, ses qualités de femme d'affaires et sa plastique apparemment inoxydable en font un personnage féminin suffisamment complexe pour retenir son attention. En outre, pour celui qui aime revenir aux origines des codes de la maison Yves Saint Laurent, il est logique de reprendre l'une des mannequins qui firent la gloire d'YSL en son temps.
On a donc hâte de voir sous quel angle Naomi Campbell se présentera lorsqu'il s'agira de donner quelques clefs supplémentaires à la compréhension de la dernière collection de la griffe…
Par Lise Huret, le 24 mars 2008
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