Alors que les collections Givenchy fleurent bon - depuis quelques saisons - le rock and roll haut de gamme, on déplore que certains produits de la griffe puissent rester foncièrement commerciaux. On souhaiterait parfois vivre dans un monde idéal, où l'image d'une maison ne soit pas polluée par des items logotisés qui n'attirent que les touristes, les vamps sans goûts et les addicts aux signes ostentatoires de (pseudo) richesse. Ce genre de collections parallèles est aux antipodes de ce qui constitue la substantifique moelle de l'image de marque de la griffe.
Bien que Tisci travaille dans une gamme de couleurs sobrissimes, où seuls le bleu marine et le gris osent côtoyer le noir et le blanc, on se retrouve avec une sandale en plastique rose layette qui n'a plus grand-chose à voir avec le concept du maître de la maison. Les uns déclareront cependant que cette sandale Barbie conserve l'esprit "romain" des spartiates de Tisci, certes, mais dans une entreprise où Hubert de Givenchy régna en chantre de l'élégance, produire une chaussure en vil plastique relève de l'hérésie…
En outre, alors que nous croyions l'épisode Crocs définitivement enterré, la société canadienne vient d'ouvrir sa première boutique en France. À croire qu'elle y a décelé un marché porteur...
Que nous ne comprenions pas qu'une femme digne de ce nom puisse arborer ces sabots anti-glamour est une chose, cependant il est regrettable que certaines griffes détentrices du bon goût à la française ne semblent pas trouver nécessaire de s'ériger en protecteur d'un certain esthétisme citadin, et se mettent également à décliner le plastique…
Sandales en plastique Givenchy, 106 € chez Barneys.com
Par Lise Huret, le 29 avril 2008
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