Catherine Malandrino

American dream réussit pour cette Française qui a su, en une dizaine d'années, s'inscrire parmi les créateurs les plus en vue de New York, sans renier pour autant son héritage issu du vieux continent. Ses collections cosmopolites ont séduit les citoyennes du monde, avides d'élégance intemporelle…
Catherine Malandrino
Le parcours de Catherine Malandrino possède tous les ingrédients nécessaires au scénario d'un bon Walt Disney : prince charmant, réussite, bonne fée, voyage, palais (loft new-yorkais)… rien ne semble manquer au tableau du destin doré. Cependant, si certain y voient un coup de baguette magique du hasard, l'intéressée juge que chance ou non, elle serait parvenue à réaliser ses rêves coûte que coûte.
Catherine Malandrino se forme tout d'abord à Esmod Paris. Durant trois ans, elle y apprend les rudiments de la couture, du modélisme et y développe son coup de crayon. Très vite, ses professeurs se rendent compte que la jeune femme possède ce qu'aucune école ne peut apporter ni enseigner : le talent. Ils ne se trompent guère, car à peine sortie de l'école, Catherine Malandrino intègre des studios pointus tels que celui de Louis Féraud et d'Emmanuel Ungaro.
Elle continue de s'y former, en appréciant d'être en contact direct avec l'essence de cette élégance à la française qui lui plaît tant. En 1990, on lui confie la direction artistique de la griffe "Et Vous" qu'elle prendra fortement à coeur, et qui lui permettra de montrer l'étendue de ses capacités. En effet, sous son impulsion, la marque reprend des couleurs et redevient un acteur fort du marché du prêt-à-porter.
Cela aurait pu continuer ainsi sagement et sans heurts, cependant le destin avait d'autres projets pour Catherine Malandrino. A la fin des années 90, elle rencontre ainsi Bernard Aidan, qui va bouleverser la vie de la jeune créatrice qui doit bientôt choisir entre sa carrière dans l'hexagone et suivre son fiancé en Amérique, là où ce dernier travaille. La folie amoureuse l'emporte et la belle brune s'envole vers New York, confiante et enceinte.
Catherine Malandrino
Rapidement, elle tombe sous le charme de la ville et se nourrit de son énergie intense et cosmopolite. Elle réalise que New York est la pièce du puzzle qui va lui permettre de se révéler. Au sein de cette agitation continue, de cette population métissée et de ce rythme démentiel, la créatrice se sent pousser des ailes.
À peine quelques mois après son arrivée, elle officie pour Diane Von Furstenberg et parviendra à doper les ventes de cette dernière, tandis qu'elle consacre ses nuits à l'élaboration de sa propre ligne. Catherine Malandrino sent que le regard qu'elle pose sur la mode est unique et que le message qu'elle délivre à travers ses vêtements trouvera assurément un écho. Son concept est de proposer un vestiaire à la fois foncièrement féminin et raffiné, tout en lui appliquant une vraie philosophie urbaine, un mix entre les codes du style français et le lifestyle de la working girl new-yorkaise.
En 1998, elle propose sa première collection, dénommée "Collage". Sa french touch' et ses tenues délicates et citadines enthousiasment la presse et les acheteurs, au point de se retrouver (durant la fashion week) exposées dans les vitrines du grand magasin Bergdorf Goodman. Puis les choses s'accélèrent, et en très peu de temps son nom est sur toutes les lèvres, tandis que ses créations sont distribuées aux adresses les plus prisées de Big Apple, comme Neiman Marcus ou Bendel.
Catherine Malandrino
Les choses décollent réellement en 2000, lorsque la créatrice affiche au grand jour ses inspirations hybrides (romantisme parisien/énergie frénétique new-yorkaise) à travers sa collection "Flag". Elle y reprend l'iconographie du drapeau américain et l'appose à son vestiaire, du tee-shirt à la robe de mousseline. L'opération s'avère vite être un coup de génie, et les stars ne peuvent plus passer à côté de cette styliste française délicieusement US. Madonna, Sharon Stone, Halle Berry… toutes portent alors le fameux tee-shirt frappé du Flag et signé Malandrino.
Les collections qui suivront puiseront directement leur source dans les différentes facettes de New York. Harlem et sa vitalité charismatique lui inspireront ainsi l'opus automne-hiver 2001 "Hallelujah", puis ce sont les événements tragiques du 11 septembre qui la feront sentir plus américaine que jamais et qui généreront des vêtements protectionnistes pour une citadine en quête de sécurité. Cependant, si elle s'imprègne de sa ville d'adoption, elle conserve néanmoins tout un background frenchy qu'elle entretient en visionnant des vieux films français où elle se délecte de l'image d'une Catherine Deneuve ou d'une Romy Schneider…
Il est donc tout naturel qu'après avoir ouvert quatre boutiques downtown - une à Los Angeles et quelques-unes en Italie - la talentueuse Malandrino vienne offrir à ses compatriotes la chance de pouvoir bénéficier de ses créations faussement classiques et divinement modernes. C'est ce qu'elle fera en 2006 avec l'ouverture d'une boutique rue de Grenelle.
Elle diversifie également ses propositions en étoffant ses collections d'une ligne d'accessoires. Par ailleurs, son aura est telle qu'elle rayonne bien au-delà du monde de la mode : c'est ainsi qu'elle se verra confier l'aménagement intérieur d'un ancien palais italien en vue de le transformer en hôtel de très haut standing.
Catherine Malandrino
La vie de Catherine Malandrino est un doux mélange de traditions, de réflexes jet-set, de luxe parfois français, parfois américain, et d'une bonne dose de travail. Elle vit dans un loft lumineux en bordure de l'East River, traverse Central Park en Aston Martin pour conduire son fils à l'école et arrive tôt au bureau où elle rentre dans la peau de la styliste businesswoman.
Entre coups de fil à l'international, choix des gammes de couleurs et élaboration des nouveaux accessoires, elle arrive souvent en retard à ses déjeuners qu'elle prend dans le très select quartier de Meatpacking (Sex and the city, le club avec piscine sur le toit…). Puis s'enchaînent des après-midi d'essayage où elle confronte ses croquis à la réalité de la matière. Point de vue inspiration, son mot d'ordre est "Anytime, everywhere, anywhere", autrement dit elle ne s'impose aucune limite et peut piocher où bon lui semble lorsqu'il s'agit de concevoir une pièce.
Le soir, elle retrouve son mari pour déguster des sushis chez Matsuri, et parfois cède à la tentation qu'est le soufflé au chocolat de Four Seasons. Lorsque qu'elle parvient à se dégager du temps libre, elle le passe dans sa maison des Hamptons, s'évade dans le sud de la France ou s'envole le temps d'un week-end aux Bahamas. Cependant, celle qui se définit comme une citadine pure et dure se s'éloigne jamais trop longtemps de son Manhattan chéri.
Même si son chiffre d'affaires explose, cela n'empêche pas la styliste de conserver une structure humaine : elle travaille ainsi avec 70 personnes, ne délocalise que rarement la production et conserve un oeil sur chaque étape du processus de fabrication. Et si elle conserve cette minutie dans le travail - héritée de son travail chez Féraud et Ungaro - elle s'est laissée peu à peu gagner par le schéma à la Donna Karan, qui lui suggère de développer son nom vers un lifestyle. C'est ainsi que dans sa dernière collection sont apparus quelques modèles hommes, qui étaient sûrement le signe avant-coureur d'une diversification de la griffe…
Par Lise Huret, le 30 avril 2008
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8 commentaires
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seul et fabuleux !Il y a 15 ans
Lorsque tu dis que malgré l'explosion de son chiffre d'affaire elle souhaite toujours garder une structure humaine , cela me fait penser a Isabel Marrant qui préfere rester indépendante, rester justement une "petite" structure et continuer a faire ce qu'elle a toujours voulu faire et ne pas devenir comme les grands groupes justement !
J'avais deja vu ces collections mais étrengement le nom ne m'etais pas resté ... mais maintenant que je connais l'essentiel de Catherine Malandrino, je crois que je m'interesserai davantages a elle, à present !
Et je suis meme étonné des inspirations de ce grand nom de la mode et j'avoue préferer ce genre d'inspiration chez un createur plutot que l'inspiration de Karl Lagerfeld avec une star qui fait la une des journaux parcequ'elle se drogue et que son look trash sort du lot ... belle voix malgré tout, Amy whinouse !
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Vendredi 13Il y a 15 ans
J'aime beaucoup Catherine Malandrino, ses robes en particulier, malheureusement encore trop inconnue en France...
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cocoforeverIl y a 15 ans
Je ne connaissais pas cette créatrice mais je regrette vraiment maintenant ,c'est superbe les couleurs les matieres BRAVO
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esteve gilbertIl y a 15 ans
Bravo et félicitations depuis son entrée chez Est mode à Nice é oui les belles annèes 1982/83 elle n'a fait q des merveilles pour moi elle est restée dans mon coeur et depuis j n cesse de la voir évoluer ...Bravo & merci de te voir et d t revoir à travers la presse
Bien à toi
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SMIl y a 14 ans
PAS MAL? style très libre, sensuel et fluide,pur
jadore le style new yorkais
je devrias peut etre fair eun tour la bas ki sait
c un autre souffle q les stylistes parisiens trop surffaits

SM styliste en herbe
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oliviaIl y a 14 ans
C'est agréable à regarder , ca donne envie d'être porté, d'être enfilé tout de suite ! Que demander de plus à la mode ? J'adore ces new-yokaises qui imaginent des fringues pour tout les jours
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EspinosaIl y a 14 ans
Mais c'est le sosie de Marion Cotillard, non ?! En tout cas elle a l'air simple et sympathique, enfin au moins sur les photos !

Petite question : il y aurait-il une boutique Catherine Malandrino à Paris, ou sinon à New York ?
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CINDYIl y a 13 ans
Madame, Monsieur,

BONJOUR,

il a de jolie modèle et de la couleur j'aime beaucoup.
Jeune étudiante en mode je suis a la recherche un employeur pour effectuer un BTS Alternance modélisme sur paris.
si vous rechercher une apprentie dynamique et sérieuse je suis la !!
à bientot

DA SILVA Cindy
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