La grande distribution et les enseignes de prêt-à-porter de masse ne pourront en effet passer à côté de ce qui s'annonce comme l'un des points forts de la saison. De plus, encouragés par l'engouement suscité la saison dernière par des pièces telles que le gilet Swildens, ils sont presque assurés de séduire leurs clientes qui n'avaient jusqu'alors pas la possibilité de s'offrir une petite chose à poils.
Il est donc prévisible que les Zara et autres H&M nous proposent maintes déclinaisons du gilet sans manches de couleur beige ou camel, qui avait emballé les fashionistas dans le passé et qui a été largement repris sur certains défilés automne-hiver, créditant ainsi son actualité fashion. En effet, on a pu apercevoir chez Isabel Marant, Paul & Joe ou encore Marni ce fameux gilet facile à porter, dont la volumineuse légèreté lui donne fière allure sur les podiums (en dépit de ne pas être une nouveauté).
Cependant, on ose à peine imaginer ce que pourraient réaliser les ateliers suédois ou espagnols dans le seul but de coller à l'air du temps. Il est ainsi fort possible que ces derniers utilisent une fausse fourrure plus teddy bear que haut de gamme, proposant ainsi un ersatz de fourrure, financièrement accessible mais ayant perdu toute sa saveur. Or, il vaut mieux porter un joli gilet en grosse maille - tout aussi tendance cet hiver - qu'une pièce en pseudo fourrure presque vulgaire et inesthétique, qui n'aura d'autre intérêt que de suivre la tendance.
Certes, il est possible que la grande distribution nous réserve quelques agréables surprises, mais il est tout de même important de juguler l'enthousiasme de certaines face à un produit à poils longs de moins de 40 euros, qui une fois porté n'aura plus rien du fantasme, mais tendra plus vers le déguisement de fashionistas…
Cela dit, outre l'aspect commercial de certaines créations, on assiste également à un renouveau du thème, qui n'est pas sans attrait. Tout en osant la démesure, la couleur et la matière, les stylistes sont parvenus à sortir la fourrure de l'anecdotique en lui apposant des coupes ultra "ready to wear". Ainsi, le blue sweety signé Dries Van Noten confère au pelage coloré une douceur délicieusement désirable, conjuguant à merveille élégance et romantisme sans une once de mauvais goût. À étrenner sur des atours féminins et aériens, dépourvus de sexyness.
Par ailleurs, on apprécie également la réactualisation du blouson et de la parka, qui se pareront en 2009 de chaleureux cols en fourrure, offrant ainsi au casual wear une touche de cosyness luxueuse qui n'est pas pour déplaire aux addicts du mix and match version streetwear. Le micro bombers de Vera Wang ou la parka army de Matthew Williamson sont dès lors des musts de branchitude à ne pas manquer.
Cependant, aussi attrayantes soient ces dernières, seules les néo-pelisses de Dolce et Gabbana, Rick Owens ou Marni nous font entrevoir un dress code véritablement inédit. Sans manches, longues à souhait et la plupart du temps ceinturées, elles cadrent parfaitement avec les nouveautés de l'hiver, à savoir la jupe mi-mollet, le pantalon à pinces court sur la cheville, le slim en cuir, l'imprimé "floraison automnale", le mix and match de tartans ou encore le total look noir… Qu'elles soient à poil long ou court, ce sont elles qui seront les fers de lance de la tendance fourrure 2009.
Par ailleurs, on note également que nombreux sont les manteaux se parant d'imposants cols en fourrure (Oscar de La Renta, Peter Som, Mickael Kors…), que plus la fourrure est volumineuse plus elle apprécie le ceinturage, et que le poil long lisse ou gaufré est en odeur de sainteté (Dolce & Gabbana, Etro, Ann Demeulemeester, Proenza Schouler).
Pour finir, on retient qu'une fourrure chinée - en dépit de n'être peut-être pas ultra trendy - sera toujours plus appréciable qu'un vague poil synthétique shoppé chez Pimkie… ©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 11 août 2008
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