À force de sortir régulièrement des sentiers battus, Karl Lagerfeld risque de ne plus nous surprendre et de rendre son originalité quelque peu banale. Oui mais voilà, l'homme au catogan semble avoir misé sur l'omniprésence médiatique afin de conjurer la fuite du temps, en dépit du risque de devenir sa propre marionnette et de susciter l'overdose...
Qu'à cela ne tienne, l'homme se rit apparemment de nos états d'âme et de notre crainte de le voir descendre de son piédestal. Il se plaît ainsi à croquer dans chaque nouvelle aventure, tel un enfant avide de tester de nouvelles saveurs. Au lieu de vivre loin du monde, le couturier a décidé depuis quelque temps de s'y frotter, en mixant de façon inédite l'univers élitiste du luxe à celui du français moyen.
D'ailleurs, entre son fameux gilet fluo et son apparition en tant que DJ dans un jeu vidéo à succès, Karl commence à devenir un familier de la famille lambda, ce qui n'est apparemment pas pour lui déplaire… Le septuagénaire cultive les paradoxes, nous perd en route, s'amuse de ses transgressions à l'étiquette, refuse de rester sagement assis et finalement ne se brûle jamais les ailes. En plus d'être un styliste de talent, un photographe inspiré, un puit de science et un esprit visionnaire, serait-il également un as du marketing ? Cela va sans dire…
Pour la rentrée, c'est sur le petit monde du jouet que le maître appose sa griffe. La marque allemande Steiff (créatrice du fameux Teddy Bear) a ainsi demandé au couturier d'imaginer un ourson à son effigie. Bien loin de s'en offusquer, ce dernier s'en est donné à coeur joie, donnant naissance à son adorable petit clone version peluche. En édition limitée et plus destiné à briller en société qu'a rejoindre la poussette des moins de 4 ans, ce Teddy Karl est d'ores et déjà disponible chez Colette, qui vient de rouvrir ses portes après un long été d'absence…
Par Lise Huret, le 26 août 2008
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