La démarche altière, la jambe fuselée par l'iridescence du collant, gantée, chaussée d'argent et coiffée à la manière d'une héroïne de Miyazaki, Freja Beha - qui ouvre le défilé Chanel - semble venir tout droit du futur. Si les codes Chanel sont toujours présents, c'est une vision surréaliste de la Cambon's girl qui s'offre alors à une assemblée sous le charme, où l'on peut apercevoir - entre autres - Claudia Schiffer, Charlotte Gainsbourg, Caroline Sieber, Alexa Chung et Anna Mouglalis...
Élégantes jusqu'au bout de leurs mitaines argentées, c'est en tailleurs jupe-culotte - tour à tour tourterelle ou pastel - que les modèles dévoilent le dress code préconisé par Karl Lagerfeld pour l'été 2010.
Cependant, si les accessoires sont dignes du défilé Balenciaga printemps/été 2009, rien dans la forme des vêtements ne se veut réellement futuriste ; on retrouve ainsi les coupes chères à la maison de Coco Chanel. Les richissimes habituées ne devraient donc pas se sentir trop dépaysées...
C'est en fait bien plus dans le travail des matières - à l'instar de cette dentelle semblant avoir été partiellement recouverte d'argent fondu ou de ces satins s'organisant autour de parures métallisées - que la modernité des créations de Karl Lagerfeld se veut évidente. Plus subtil que le trio - so 2030 - boots/mitaines/collants, celui-ci tire véritablement la collection vers le haut.
Une fois l'opus jupe-culotte (dont la pertinence esthétique reste encore à prouver) traité sous toutes les coutures, les silhouettes se font soudain plus élaborées, attestant une fois de plus de la dextérité incomparable des petites mains de chez Chanel.
De l'organza plissé au millimètre aux capes de dentelle bleu lavande délicatement brodées de pastilles argentées, en passant par celles entièrement constituées d'un puzzle de fleurs satinées, on ne peut qu'être émerveillé par ces savoir-faire discrets et inestimables, servant fidèlement le propos de la haute couture.
Alors que les boots aluminium ponctuent inlassablement chaque toilette (de la plus girly à la plus soir), Karl Lagerfeld s'amuse de temps à autre à déjanter un rien ses luxueuses créations, en osant notamment l'effet tie&dye sur deux d'entre elles.
Puis aux dentelles succèdent les satins richement brodés, drapant fines combinaisons nacrées et longs fourreaux orientaux. Les allusions à l'univers japonais se font alors plus présentes, se matérialisant sous la forme de toilettes évoquant la silhouette d'une Geisha.
Par la suite, des mini robes boules aux bouillonnés de dentelle préfigurent les passages finaux, lors desquels lesdits bouillonnés investiront quelques jupes longues entravées surmontées de bustiers et de paletots argentés.
Puis c'est au tour d'Abbey Lee Kershaw d'apparaître en robe de mariée au bras de Baptiste Giabiconi. Malgré l'opulence de la traine nuptiale de la jeune femme, c'est certainement le dandy futuriste qui marquera le plus les esprits, celui-ci clôturant de manière très premier degré un show qui ne le fut pas une seconde. À la fois élégant et innovant, ce dernier synthétise tout ce que la haute couture peut offrir de mieux aujourd'hui...
Par Lise Huret, le 27 janvier 2010
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Mais la soie, les couleurs pâlottes, j'aime pas.
Pas de petite robe noire? Flûte, mais on salue l'idée.
Heureusement les coiffures et les détails sont joliment plaisants...