A la suite du show ayant eu lieu by night sous les arcades du Grand Palais, le DA d'YSL synthétisa en quelques phrases l'ADN de sa collection. Il parla alors d'hommage rendu au travail de Monsieur Saint Laurent, mais aussi d'une réflexion menée autour de la notion de protection. Il avoua également s'être inspiré de photos datant des années 70, où l'on pouvait voir les femmes adopter le style YSL...
Pétrie de références seventies, cette collection célèbre ainsi la période où Yves contribua à l'émancipation de la gent féminine, en lui dessinant smokings et tailleurs pantalon. On y retrouve d'ailleurs ces fameux pantalons larges taille haute qui plurent tant à Marlène Dietrich...
Et si Pilati emprunte à l'époque ses capelines, il n'en oublie pas pour autant les capes, qu'il retravaille pour l'occasion en plastique transparent, dont il "emballe" nombre de ses toilettes au chic monochrome. Jouant sur la confrontation des influences 70's et contemporaines, mais également sur l'ambiguïté de certaines de ses silhouettes (faisant clairement référence à l'univers catholique), Pilati fait perdurer l'irrévérence chère à Yves Saint Laurent.
Cela dit, le créateur a beau remettre au goût du jour les longues chaînettes portées en sautoir emblématiques du dress code fantaisie des 70's (incarné par Betty Catroux et Loulou de la Falaise), il n'en émane pas moins de son vestiaire une rigueur monacale en contradiction avec l'énergie sportswear et "prêt-à-porter" qui eut tant de succès à l'époque. Il intellectualise en effet intensément cette décennie en retirant tout premier degré de ses créations, au risque de nous ôter toute envie de nous y glisser...
Néanmoins, entre deux passages "longueur mi-mollet et encolure chaste", il concède à la femme Yves Saint Laurent quelques toilettes certes rigoureuses, mais également éminemment sexy (on pense notamment aux vestes manches courtes évasées et doublées de fourrure).
À l'évidence, Stefano Pilati n'a pas choisi l'angle d'approche le plus facile : alors que ses confrères extraient des 70's une douceur bohème à la Annie Hall facilement consommable, lui pousse à l'extrême les codes maison, oscillant entre rétrospective - les derniers passages, entre rose shocking, mousseline réglisse translucide et robe de cocktail en satin, semblent avoir voyagé dans le temps - et conceptualisation.
Cependant, aussi élitiste soit son vestiaire, Stefano Pilati parvient malgré tout à l'inscrire dans le 21e siècle en dotant ses silhouettes d'accessoires classico-punk (comme ces escarpins à crêtes et minaudières coup de poing américain) et à confirmer l'une des grandes tendances du moment - la cape - en la plébiscitant ouvertement pour l'hiver prochain...
Par Lise Huret, le 09 mars 2010
Suivez-nous sur , et
En fait, Stefano, depuis quelques saisons, je ne comprends plus son approche..c'est bien qu'il essaye de faire le "plus" St Laurent possible mais il serait temps qu'il fasse une collection avec SON idée de la femme St Laurent..c'est pas la peine de faire un tribute(si c'est pour le pire) à S LAURENT à chaque saisons...de 2005 à 2008 il y est arrivé non..Tom Ford, son prédécesseur avait lui aussi utilisé l'idée de la femme ST LAURENT...et ça marchait, bon pas avec tout le monde mais quand même...
Il doit prendre des risques comme dans le passé....Parce que au final, on ne retient que les pantalons, qui sont à mon avis, les meilleurs de la saison!