
On se doute dès lors que l'homme n'eut guère de difficulté à insuffler à sa collection cette énergie nonchalante intrinsèque à la jet-set des années 70 qui envahit à cette époque Saint-Tropez, et dont il fit partie. Ce furent en effet des mannequins à la dégaine suave et libérée qui mirent pied à terre sur le port, avant d'aller défiler entre les fauteuils du mythique café Sénéquier.
En ouvrant le spectacle pieds nus, sandales à la main et chevelure au vent, Natasha Poly, Heidi Mount et Anja Rubik plongèrent directement les spectateurs dans une atmosphère légère, empreinte de l'aura des stars d'hier en goguette dans le Sud.

Le vichy - dont elle lança la mode dans "La mariée est trop belle" - fut ainsi invité à apporter une charmante touche rétro aux tops, accessoires et bikinis, avant que la jeune Georgia Jagger ne vienne clôturer le défilé en cuissardes et moto, en hommage à la chanteuse de "Harley Davidson". On note également la présence sur le catwalk du modèle Cristal Renn, dont les courbes voluptueuses - jusqu'ici peu appréciées chez Chanel - firent écho à celles de Bardot, la nouvelle Eve de l'époque.

Cela dit, entre deux passages rétro, le créateur n'en oublie pas pour autant de multiplier les clins d'oeil à l'esprit Chanel. Petites robes noires, toilettes lys/réglisse et vestes en laine bouclette furent ainsi là pour nous rappeler à qui l'on devait cette échappée tropézienne.
Enfin, si certaines des 87 silhouettes imaginées par Karl firent figures de fantaisies vintage anecdotiques (voir ici ou là), la plupart distillèrent fraîcheur intemporelle, casualness chic et énergie joyful, liftant alors joliment l'image de la maison Chanel...
Par Lise Huret, le 14 mai 2010
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