Aussi lisses et parfaites que le personnage de Betty dans la série Mad Men, trois générations de mannequins flirtent avec l'objectif de Meisel. Pourtant, que ce soit Natalia Vodianova, Karen Elson ou encore Christy Turlington, aucune n'arpenta le podium de la Cour Carrée du Louvre en mars dernier... Qu'à cela ne tienne, elles n'en incarnent pas moins à la perfection cette beauté universelle plus voluptueuse que mincissime, au même titre que Laetitia Casta et Elle Macpherson.
Esthétisées à l'extrême, comme sorties d'un espace-temps entièrement décorrélé de notre époque, les scènes shootées dans une loge pour starlettes fifties charment l'oeil sans pour autant se faire accessibles. À l'instar du sentiment ressenti à la sortie du dernier show Louis Vuitton, l'impression de contempler une collection sublime mais peu interprétable est on ne peut plus présente...
Cela ne semble cependant pas poser problème à Marc Jacobs, qui préfère souvent ne pas édulcorer son discours afin d'offrir à la griffe une image des plus fortes. Il ne se préoccupe alors guère de mettre en scène des looks réalistes, misant sur leur aura pour booster le secteur accessoires de la maison parisienne.
Ainsi, si les jupes corolle mi-mollet ne conviendront qu'aux clientes les plus élancées de la griffe, celles qui possèdent une morphologie plus commune pourront elles aussi goûter à la magie néo-rétro insufflée par Marc Jacobs en succombant au nouveau Speedy. Conçu dans les années 30, ce dernier se voit ici retravaillé dans un esprit chic et vintage, susceptible de consoler toutes celles n'ayant ni le physique de Karen Elson, ni la quarantaine lumineuse de Christy Turlington.
Enfin, s'il sera difficile de transposer au sein de notre quotidien cette tendance fifties aux accents premier degré, on pourra malgré tout s'inspirer de l'atmosphère sophistiquée et ultra féminine du travail de Steven Meisel pour oser une allure plus "Vacances Romaines" que grungy. Queue de cheval impeccable, longs gants de cuir et make-up nude devraient nous y aider...
Par Lise Huret, le 28 juin 2010
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