19 juillet 2011, Beverly Hills. Dans un manoir redécoré en mode années 40, la crème des "it" girls découvre en avant-première le second opus de la série de courts métrages "Women's Tales", initiée en février dernier par la griffe Miu Miu. Succédant à Zoe Cassavetes, la réalisatrice argentine Lucrecia Martel leur livre alors une vision très personnelle de l'univers de la ligne bis Prada...
Emboîtant le pas aux Chanel et autres Louis Vuitton (qui ont depuis quelques saisons intégré la vidéo à leur palette marketing), Miu Miu se met elle aussi à accompagner ses traditionnelles présentations de mini films visant à apporter une nouvelle dimension à ses collections. Pour l'automne/hiver 2011-2012, c'est cette fois-ci sous la direction de l'Argentine Lucrecia Martel que les Miu Miu's girls s'ébattent, donnant naissance à des images aussi glamour que troublantes.
Au rythme d'une bande-son insolite ponctuée de voix suaves, celles-ci apparaissent hantant un paquebot fantôme de leurs silhouettes tantôt fébriles, tantôt alanguies. Dépourvues de visage (ce dernier se voyant systématiquement dissimulé soit par une masse de cheveux, soit par un jeu de caméra), les modèles se voient ici désignées sous forme de métonymies, via d'intenses focus sur leurs cils, ongles, dos et profils.
Oui mais voilà, à la fois ultra sophistiquées, sublimement manucurées, minutieusement coiffées et complètement désincarnées, ces poupées "hitchcockiennes sous acide" nous plongent dans une profonde perplexité. Car si le très léché "Muta" s'avère parfaitement mis en scène, sa finalité nous échappe...
En décidant de saturer son court métrage de signaux SM érotico-rétro-grinçants, Lucrecia Martel nous livre un essai arty qui ne manquera pas de séduire le microcosme hype, mais dont la signification risque fort d'échapper au plus grand nombre. À force de frayer avec une esthétique ultra décalée, Miu Miu prend le risque de creuser un fossé de plus en plus profond entre ses clientes et un univers parfois plus déconcertant que désirable.
Au final, si l'on est séduit par le charme acide de cette narration alambiquée ainsi que par la beauté des atours Miu Miu, on reste dubitatif quant à sa capacité à convaincre hors du cercle des initiés...
C'est juste ennuyeux, vide.
C'est pas parce qu'on a de bonnes caméras et beaux vêtements qu'il faut négliger une narration.
Et puis les petits effets par ci par là sont très complaisants.
Dommage!
Tout ce que j'aime bien dans ce court, c'est l'effet inquiétant du film d'horreur qui contraste avec la marque. Seulement la narration n'est pas assez exploitée et on ne comprend pas vraiment l'enjeux.
Au final, ça fait film d'art & essai qui traîne en longueur et incompréhensible.
Pour moi, le sens de ce court métrage est assez simple a comprendre en analysant quelque peu les images.
On commence par voir des libellules, représentants le féminité, la légereté, la grâce mais aussi l'éphémérité. Ephémerité qu'est la vie, ici personifiée par les manequins (aussi trés animales, elles ne parlent pas mais font des gestes, et refusent la présence masculine).
En effet, ces dernières sortent de leur chrysalide métaphorisée par la cale du bateau, vivent leur journee, et a la fin disparaissent (meurent ?) mais laissent leur vêtements et parures, ces derniers étant intemporels.
L'intemporalite fait aussi face a l'impersonalité que dégagent les visages dissimulés, ici, seuls les vêtements ont une importance car le but premier est de faire la promotion des articles Miu Mui !
magnifique expérience visuelle ! et merci à Gabrielle pour son analyse.
ps : que celles qui ont été effrayées par cette video évitent de sortir dans la rue et d'allumer leur télévision en ce moment : la réalité est bien pire !