Les inspirations :
Après avoir vu un documentaire sur la chanteuse anglaise Kate Bush, Phoebe Philo s'est soudainement prise de passion pour cette femme affichant l'assurance tranquille de celles qui se sont trouvées. Une fascination qu'elle matérialise sous la forme de silhouettes à la nonchalance singulière.
La femme Céline :
Plus vulnérable que par le passé, la femme Céline tâtonne. Oscillant entre désir de confort et envie de s'affranchir de tout code, elle ne sait plus vraiment quel uniforme adopter pour vivre sa vie de mère/épouse/amie/working girl. Elle hésite…
La collection :
Entre jupes et robes se terminant en froufrous de fils de laine et longs pulls sages sans manches percés de cercles texturés dévoilant le creux des hanches, Phoebe Philo traite ses mailles de saison avec brio en fusionnant rigueur, confort, sobriété et folklore.
Une réussite qui ne parvient cependant pas à éclipser les aspects moins séduisants de la collection. On pense notamment à la netteté des lignes des pantalons se brouillant au contact de volumes oversize, aux longs tops se parant de quadrillages premier degré, aux manteaux surpiqués de blanc contredisant l'esthétique liquide de la collection ou encore aux robes et tuniques se voyant agrémentés de longues bandes de tissus au tombé peu enthousiasmant.
On note néanmoins que les imprimés floraux - une nouveauté chez Céline - parviennent ici à éviter toute niaiserie en se déclinant sur fond noir et en télescopant teintes passées et coloris intenses. Évoquant une lointaine parenté asiatique, le cintrage de certaines vestes ne manque par ailleurs pas d'intérêt.
Les points forts :
Au rayon vêtements, seuls les modèles en maille - à l'instar des longues robes-débardeurs folk minimalistes et des sweats-tuniques dotés de cercles en bord-côte et parés d'une avalanche de franges douillettes accentuant les hanches - réussissent véritablement à tirer leur épingle du jeu.
Plus présente qu'à l'ordinaire, la maroquinerie de l'été 2015 revendique quant à elle ergonomie circulaire et larges boucles (qui se voient également reprises en barrettes). Des pièces fortes et épurées qui ne manqueront pas de faire le miel des Célinophiles...
Le dress code :
Sur le podium, les pantalons frôlent la malléole, les tops rectangulaires surplombent des jupes aux genoux, tandis que manteaux et longues robes se ceinturent taille haute par l'intermédiaire d'un lien très fin. On retiendra que le gimmick Céline de saison consiste à laisser entrevoir le haut de la jupe ou du pantalon au travers des découpes circulaires des longs tops les accompagnant.
Ce que j'en pense :
Trop nombreuses et pas suffisamment poussées, les propositions stylistiques de cette collection Céline brouillent les pistes. Entre ballerines peu flatteuses, broches surréalistes évoquant celle de la "Main du Roi" de la série Game of Thrones et silhouettes affichant tantôt une désinvolture fédératrice, tantôt une sévérité conceptuelle, difficile en effet de saisir où la créatrice veut emmener la femme Céline. Après avoir été à l'origine de la plupart des tendances des dernières saisons, Phoebe Philo nous laisse ici sur notre faim...
Par Lise Huret, le 29 septembre 2014
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