Campagne Alexander Wang printemps été 2016 : sex, drug & marketing

Dévoilée sur le compte Instagram d'Alexander Wang, la campagne estivale de la griffe américaine semble avoir été pensée aussi bien pour générer un maximum de buzz que pour capter l'attention de la jeune génération, qui appréciera certainement d'y retrouver une star de la pop coréenne, une "it" girl, un chanteur de rap et plusieurs mannequins en vogue…
Campagne Alexander Wang printemps été 2016
Oui mais voilà, aussi bankable soit ledit casting, la mise en scène de la campagne n'en pose pas moins problème. Ici, point de second degré ou d'esthétisation permettant de prendre de la distance : saisissant au vol errances urbaines, soirées trop arrosées, poses désinhibées et "fringales" post prise de marijuana (voir ici et ), les images brutes se succèdent, générant un certain malaise.
Campagne Alexander Wang printemps été 2016
En singeant l'univers grunge des années 90 (dont il tente de ressusciter la dimension cool), Alexander Wang ne parvient qu'à le vider de sa substance. On est ici loin de la désespérance existentielle de Kurt Cobain, des sincères partis pris punk de Vivienne Westwood ou encore de la mélancolie goth' d'Alexander McQueen. Chez Wang, tout est artificiel, dépourvu de sens et d'idée forte ; seule reste l'envie de faire du business avec une imagerie que le turn-over des tendances a récemment remis au goût du jour.
Campagne Alexander Wang printemps été 2016
Et qu'importe si celle-ci sous-entend que "cool" rime avec défonce, binge drinking et autres joyeusetés : l'essentiel est d'attirer l'attention afin de booster les ventes de la griffe (ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'Alexander Wang montre à la fashion sphère le peu de cas qu'il fait de la dignité de ses aficionados : on se souvient ainsi des scènes dérangeantes qu'avait suscité la fameuse séance de "free shopping" organisée en août 2013…).
Campagne Alexander Wang printemps été 2016
Au final, on se dit que si le cool ultra lisse des filles Tommy Hilfiger peu parfois paraître agaçant, la joie de vivre des mannequins Dolce&Gabbana légèrement surjouée et la dégaine "wes andersonienne" des personnages Gucci un brin redondante, on reste néanmoins loin de l'impression d'hypocrisie machiavélique ressentie à la vue de la dernière campagne Alexander Wang…

Voir toutes les photos : http://www.alexanderwang.com/it/wangss16_section
Par Lise Huret, le 16 mars 2016
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16 commentaires
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MABdePARISIl y a 8 ans
pour moi, c'est du buzz et pas de la mode.
Passons à autre chose!
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TwinkleIl y a 8 ans
Complètement d'accord avec MABdePARIS, pas de mode ici, que du bruit médiatique.

Tout de même je pense qu'il faut signaler le caractère abusif de la campagne et les "faux" idéaux qu'elle transmet. Même les mannequins sont maquillées pour avoir l'air défoncée. L'objectif final des stylistes n'est il de nous sublimer? O je me trompe???
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Jacinthe Il y a 8 ans
Entièrement d'accord.
J'ai d'ailleurs réalisé à la fin de la lecture de ton article que je n'avais même pas regardé les vêtements... Après un 2eme coup d'oeil, je comprends pourquoi: on ne les voit pas en fait!
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SamanthaMIl y a 8 ans
Oui pareil pour moi, je n'ai vu aucun vêtement au départ! C'est fou! il privilégie le buzz à la mode, le vêtement est recalé au second plan c'est quand même un comble pour une campagne publicitaire de mode! Bref Wang c'est une marque vide de sens que j'ai rarement apprécié j'avoue. Cepandant je le respecte pour ce retour au sportswear auquel il a contribué, notamment avec la fameuse "veste sweat à capuche/veste en jean sans manches superposées" qui a été un grand succès et est devenue quasi un basique aujourd'hui. Mais ce genre de campagnes sont ridicules....pitié arrêtons de vouloir toujours nous faire remarquer à tout prix!!!ça cest une philosophie qu'il faut laisser aux Kardashian et autres écervelés... Un bon créateur ne devrait pas avoir besoin de ça, ou alors c'est qu'il n'a pas de talent ou bien il l'a perdu et dans ces cas là il vaut mieux raccrocher.
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AliIl y a 8 ans
Juste lamentable. Le vide absolu! Il avait pourtant des choses intéressantes à partager l'ami Wang à ses débuts.
Miaou! Merci pour ces articles critiques toujours plein de bon sens!
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MeltIl y a 8 ans
Ahhhhhh MERCI ! je savais qu'un article sur cette apparaîtrait sur tendances-de-mode. Et les mots sont justes ! merci Lise...c'est dit comme il faut. Cette campagne m'a fortement agacé, elle fait d'ailleurs écho à celle de Saint Laurent Paris ( spring/summer 2015) ...c'est juste malsain et pas du tout fashion.
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....Il y a 8 ans
Les mannequins de la campagne Gucci ont l'air sacrement "High" aussi...
Ça me fait aussi penser à une campagne Cavalli avec Karen Elson et Isabelli entrain de se "repoudrer" le nez d'une manière plus qu'explicite...

C'est rare d'être choquée par une campagne de nos jours. On pense toujours avoir tout vu...Mais à une époque de plus en plus puritaine, c'est finalement plus simple qu'il y a 10 ans.

Je serai surement la seule mais j'aime bien cette campagne. C'est très premier degré mais c'est assez "On Brand". Les personnes qui achètent du Wang ont aussi ce fantasme idéalisé des 90's, du grunge...etc.
C'est bien réalisé, mémorable et Instagram friendly (aucune nudité). Et puis, ce n'est pas si éloigné de la réalité de ses soirées New-Yorkaise ou des soirées des protagonistes de sa campagne...

Il va prendre la place de Tom Ford et Terry Richardson....
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EleIl y a 8 ans
Moi je suis pas non plus extrêmement choquée par cette campagne,. Je suis plus irritée par Tommy Hifligger et ses petites filles parfaites qui font du yoga, mange vegan et n'en peuvent plus d'être blonde. J'ai l'impression de vivre dans l'ère du bien pensant et du propre sur soi. Les vêtements n'ont rien de transcendant dans cette campagne , c'est plutôt ça le problème à mes yeux. Voir un joint, ou un shot de tequila ne me dérange pas vraiment. Cette campagne s'inscrit finalement dans l'ultra réalisme, à l'instar de la série Girls de Lena Dunham.
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Cohiba Il y a 8 ans
Le but est de diffuser des messages contenant des valeurs contradictoires. Tantôt, on prône l'hygiénisme, tantôt on présente le style junkie comme modèle. Cela déstabilise l'acheteuse qui ne sait plus à quel référentiel s'identifier et qui multiplie donc les actes d'achat pour être sûre d'être toutes ces femmes à la fois auxquelles on l'incite à ressembler.
Le documentaire "The Illusionists" montre très bien que le phénomène est le même dans l'industrie alimentaire que dans celle de la mode et des cosmétiques : certains groupes industriels peuvent même pousser le cynisme jusqu'à commercialiser simultanément un produit gras et sucré et un produit destiné à faire maigrir ou à détoxifier.
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laddyjajaIl y a 8 ans
Et qu'en termes intelligents ces choses là sont dites ! Je pensais que, depuis la fin des campagnes dites "porno chic" initiées par Roitfeld et que l'on a subi jusqu'à l'overdose, les "pubeux" étaient passés à autre chose ... Grrrr, pas du tout ! Nous voilà de nouveau dans le veule, le vulgaire et la provoc inutile ... et tout cela pour vendre des fringues sans intérêt ...que l'on ne voit même pas (et que l'on n'a pas envie de regarder) dans un environnement aussi glauque. Au final, quel manque d'imagination et de créativité !
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maremeIl y a 8 ans
La propension de la mode à "sugariser" des faits sociaux pas très glamour dans des shootings, comme ici , la jeunesse livrée à elle -même, les ados fugueurs nombreux aux states ne date pas d'hier. Ce sont des ados bien "dorés" qui peuvent se payer le blouson signé A Wang, donc c'est une dégaine qu'ils arborent , un genre, et cette pub ne vend que ça.
Il n'y a plus de vêtements à montrer (quand on te vend la même jupe en maille et le même bombers que le voisin, comment se démarquer?), on vend des esthétiques , des univers fortement liés à la musique, si le rock n'était pas mort, les filles casseraient des guitares, là elles traînent... (le zonage est l'activité la plus hype chez le jeune , dixit les séries qui parlent d'ados). Le porno chic, les lignes de coke et récemment le burn out (vestimentaire , ouf, pas de suicide en vue à cause des cadences infernales de travail et de la déshumanisation des entreprises, juste une robe à 10 000 balles cramée...), c'est pour maman (elle était fan de Madonna...) et le grunge/ rap pour la fifille.

Même en sachant cela et l'hypocrisie commerciale qui est à l'origine de ces clichés, je ne trouve pas la campagne inesthétique. J'aime moins certaines photos facile (celles où l'on tire la langue par exemple) , mais globalement ça se tient . Elle s'adresse à un public jeune, qui connait déjà cette façon de vivre romancée par le biais des séries, de la musique. On y retrouve les mêmes clichés un peu puants : le couple de black qui se roule des joints et le couple de blancs qui fument des cigarettes, de la complicité amoureuse sur fond de déconne côté blanc et de la tension sexuelle dans le couple mixte... Heureusement, je pense que les jeunes font la différence entre réalité et fiction, comme nous avons su la faire quand on vénérait des groupes bien défoncés et des chanteuses qui jouaient la provoque sexuelle.
Autant faire poser un certain type de physique est problématique, car on est dans une forme de diktat de la beauté, autant là je ne pense là on est plutôt dans le jeu de rôle.
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maremeIl y a 8 ans
je voulais dire: "Autant faire poser un certain type de physique est problématique, car on est dans une forme de diktat de la beauté, autant je pense que là, on est plutôt dans le jeu de rôle".
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LucieIl y a 8 ans
Moi aussi je trouve cette série plutôt "réussie".

En y réfléchissant, beaucoup de clichés de ce genre circulent sur les réseaux sociaux: entre soirées étudiantes, festivals ou certains comités d'entreprises...

Ces photos, ce sont un peu les "clichés volés" d'un moment où personne n'avait les idées claires. On s'en délecte les jours suivants, histoire de chercher à revivre ces bribes de soirée de "défoncés".

+1 à Wang qui a fait (un peu plus que) du marketing ;)
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CecileIl y a 8 ans
Quelle déprime cette campagne! ça me donne envie de tout sauf d'acheter c(s)es vêtements!Sans doute ne suis-je pas dans la cible, n'ayant pas l'âge pour ces soirées "trou de mémoire" et pas le portefeuille pour un tee shirt à quelques centaines d'euros. (ou comment se sentir vieille et pauvre :D )
Et puis franchement sur le plan esthétique (et très égoïstement) je trouve ça assez laid voire agressif, et ça m'embête de tomber sur ce genre d'images en tournant des pages de magazines... ça me rappelle les pubs trop porno(pas)chic effectivement...
En tous cas j'espère ne pas avoir à m'habituer à ce genre de campagne. J'ai le sentiment que le monde n'a pas besoin d'une telle vague de cynisme un peu crado.... Autant avec Hilfiger (et beaucoup d'autres) on meurt d'ennui sur place, autant là c'est non. Enfin peut être que Wang espère qu'une fois un peu shootées et déshinibées, les ados friquées iront traîner sur son eshop?
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emmanuelisIl y a 8 ans
Je ne suis pas choqué. Qu'on aime ou non AW, il peut se targuer de connaître de son marché réel, à savoir les millenials de tous pays qui, forts de leur pouvoir d'achat n'hésitent pas à mener une vie sans limite.

Quand tu écris "En singeant l'univers grunge des années 90", je n'y vois pas du tout ça dans cette pub, mais juste une vision des jeunes de 20 ans en 2016 qui vivent vraiment comme ça, entre fêtes étudiantes, soirées folles et un peu d'alcool et drogue.

Les comportements se sont vraiment désinhibés dans certains milieux ces dernières années. Il n'est pas rare en effet de croiser dans une soirée privée des gens de la mode parisienne un ou deux dealers... Ces gens de mode qui vantent leur healthy life le jour suivant sur Instagram à coup de photos de quinoa et autre séance de running, alors qu'on sait bien qu'ils ont encore le nez blanchi...

Ma conclusion est qu'AW montre une vision assumée de la jeunesse dans cette campagne, avec ses mauvais penchants, qui avec ou sans buzz se veut le reflet d'une jeunesse occidentale un peu perdue.
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ClaoIl y a 8 ans
La campagne est assez laide, je trouve qu'il ne se dégage rien des images, même sur ce thème et en mode pseudo authentique il y avait mieux à faire.
Les vêtements pas vus, mais il s'en fiche, non ?
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