Aperçu lors du dernier défilé Chanel, mais aussi chez Tom Ford, Moschino ou encore Balenciaga, le peignoir d'extérieur tente actuellement de se faire une place au soleil. Or, si le concept a quelque chose de séduisant (entre enveloppe protectrice et alternative au trench), il n'en demeure pas moins particulièrement délicat à manier. Petit passage en revue des "do & don't" à appliquer aux robes de chambre rêvant d'aller siroter un Perrier en terrasse…
Réserver les modèles en éponge à la maison ou aux tournages de film. Si la texture éponge est récemment parvenue à se faire une place au sein de l'offre prêt-à-porter (sous forme de sweat ou même de short), il reste difficile de l'imaginer hors du cadre privé. Associée à une coupe de type peignoir, elle donne en effet inévitablement l'impression que l'on sort tout juste de la douche, que l'on se dirige vers la piscine de l'hôtel ou que l'on s'apprête à savourer un croissant au petit déjeuner. Autrement dit, on laisse à Chanel, Moschino et Victoria Beckham leurs variations autour de cette pièce "homewear" qui n'a pas vocation à frayer avec nos jeans, robes midi et autres pantalons de costumes. Privilégier les modèles évoquant les robes de chambre pour homme. Bien plus que des simples vêtements d'intérieur, ces dernières ont incarné au fil des siècles un raffinement discret. Ayant pour origine les banyans (ces longues robes d'intérieur popularisées en Europe au XVIIe siècle), la robe de chambre masculine s'inspire directement des tenues amples venues d'Inde, de Chine ou encore du Japon. Cette décontraction raffinée séduit alors rapidement penseurs, aristocrates et hommes de lettres. Or, c'est précisément cette énergie à la fois nonchalante et sophistiquée (voir ici et là) que l'on désire inviter au sein de nos looks. Pour ce faire, c'est vers des robes de chambre possédant l'ADN des modèles d'antan qu'il faudra se tourner, à savoir des robes de chambre arborant col châle, longueur sous genoux, finitions irréprochables et tissu de caractère (voir ici). On pense notamment aux créations de Tom Ford et de Candice Fauchon, dont les coupes "tailoring" et les tissus à la fois classiques et subtilement dans l'air du temps (voir ici, ici, ici et là) incitent à faire de la robe de chambre un trench à part entière.
Ne pas arborer le peignoir ou la robe de chambre avec des éléments rappelant trop explicitement leur nature de vêtement d'intérieur. On évitera ainsi de les associer à un ensemble de pyjama - aussi élégant soit-il - ou de les porter avec une robe façon nuisette. Plus la robe de chambre est sophistiquée et son tissu lourd, plus il est judicieux de l'associer à des pièces à la fois simples et bien coupées (sans pour autant tomber dans une totale décontraction). Ce modèle en velours s'avérera ainsi idéal porté ouvert avec un tee-shirt blanc de qualité, un collier doré, un jean large 7/8 et une paire de fines mules. De même, cette robe smoking bleue s'associera idéalement avec le trio pull en cachemire col roulé noir, pantalon large à pinces noir et escarpins réglisse. Oser la transparence des déshabillés afin de contourner l'effet potentiellement trop couvrant/pesant de la robe de chambre tout en conservant cette pointe d'audace consistant à sortir les pièces de leur zone de confort. En optant pour des pièces amples mais translucides, on peut en effet jouer avec le concept de layering sans pour autant alourdir la silhouette. Cette robe de nuit bleu ciel pourra ainsi se porter avec un marcel blanc, un pantalon cargo kaki roulotté sur la cheville, une paire de mules dorées et un sautoir doré. Les choisir suffisamment raffinées pour pouvoir les transformer en robes à part entière. On veillera alors à faire extrêmement sophistiqué sur le reste du look afin d'éviter tout malentendu (voir ici et là). Faire attention aux modèles à rayures qui ont bien du mal à s'extraire de leur nature première. Afin de réussir à les sublimer, on veillera à en faire la composante d'un audacieux puzzle graphique.
S'essayer au style dandy chic et relire "Le Portrait de Dorian Gray" (voir ici). L'insérer au sein de cadavres exquis stylistiques (voir ici). Miser sur la sécurité en privilégiant les kimonos aux autres types de peignoirs : ces derniers ayant depuis longtemps opéré leur transition vers le prêt-à-porter, il est plus facile de se les approprier, tant les exemples de tenues leur faisant la part belle abondent (voir ici, ici et là). Opter pour des modèles longs et légers susceptibles de réchauffer nos looks printaniers (voir ici et là). Éviter de céder à la tentation de la tendance "peignoir en ville" et s'abstenir de franchir le seuil de sa porte, sac à main au bras, vêtu de ce type de pièce (voir ici, ici, ici et là).
Le kimono a déjà son adn, au Japon, il est aussi dans la rue. Pour la robe de chambre et le peignoir, je les préfère comme les Max Mara, en tissu lourd et comfy .
oula beaucoup trop casse-g*** surtout à la campagne ! j'aime beaucoup les looks avec des kimonos pour l'été mais le peignoir (il y en a des très beaux indiens en soie avec imprimés blockprints sur etsy), je crois que je vais passer.
J’allais commenter en disant que le kimono représente une bonne solution alternative au peignoir qui reste très casse-gueule, mais Lise tu m’as devancée.
La photo à Londres (?) avec le kimono de dos = merveille
Sans compter que le peignoir en éponge, ça fait quand même un peu penser à Harvey Weinstein, non ? Ah, avouez, vous l'aviez oublié celui-là !
Le concept robe de chambre, peu importe la matière, c'est trop connoté maison à mon goût. Le kimono, ça passe mieux effectivement. Toujours de très belles illustrations en tout cas.
Curiosity Lac a de belles propositions de kimonos : https://curiosity-lab.com/collections/kimono-indie...