À la rentrée, lycra et élasthanne auront carte blanche. Cependant face à l'avalanche annoncée de collants pseudo fantaisies, il sera de bon ton de préférer la qualité créative à la multitude cheap. Ainsi, les collants en dentelle se devront d'arborer un motif travaillé et non un banal dessin galvaudé et sans attrait. Par ailleurs, les collants de couleurs pourront se parer de quelques détails artistiques, à condition que ces derniers parviennent à se faufiler entre excentricité et déguisement, afin de devenir un vrai produit mode.
C'est le cas de ceux de la toute nouvelle griffe Bebaroque, crée en 2007 par deux jeunes irlandaises, Mhairi McNicol et Chloe Patience. Étant toutes deux diplômées en design textile, elles se sont retrouvées autour d'une même passion : la création de collants atypiques. Pour imaginer ce qui parera les jambes des fashionistas, elles puisent leurs inspirations tant dans le body painting que dans les friperies, où elles dénichent des motifs de dentelles inédits. S'en suit un grand mix and match, donnant naissance à des modèles où s'entrecroisent broderies, esthétique art déco et illusions d'optique.
Inventifs et esthétiques, leurs collants brodés à la main ont vite attiré l'attention du programme NESTA, un organisme aidant les jeunes talents dont le but est de mêler technologie et art. Ainsi soutenues, les deux jeunes filles ont pu développer leur griffe et se faire connaître auprès des acheteurs. On peut donc désormais trouver leurs créations dans quelques points de vente pointus londoniens.
Si leur travail aurait pu rester anecdotique la saison dernière, la conjoncture entre leur éclosion commerciale et la tendance actuelle s'avère on ne peut plus prometteuse. En effet, nous serons toutes d'ici peu à la recherche de collants ayant la capacité de dédramatiser nos total looks de working girl, et c'est alors que l'on pourra se tourner vers Bebaroque, et s'offrir le modèle brodé de cordelettes ou frangé à l'arrière (on laisse les motifs manga aux punkettes british) afin de funkyser une robe minimaliste Givenchy ou un sage tailleur Lanvin…
Par Lise Huret, le 14 août 2008
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