Le dress code préconisé par Emmanuelle Alt dans le Vogue de juin/juillet - à savoir associer une paire de collants à ses looks printaniers - a beau ne pas avoir fait beaucoup d'émules parmi les modeuses, il en ira bien autrement à la rentrée. En effet, dès le mois de septembre, les collants devront devenir l'allié ultime de la silhouette afin de conférer à celle-ci un joli twist up-to-date. Dans l'univers de l'élasthanne tendance, on retiendra alors deux écoles, les semi-transparents fantaisie et les opaques texturés, au sein desquels il sera judicieux de piocher quelques modèles.
Au travers de l'esprit boudoir du moment (remettant au goût du jour satin drapé et fine dentelle), les collants flirtent avec le thème de la lingerie, se faisant plus féminins et sophistiqués que jamais. Balenciaga ouvre le bal, avec ses bourgeoises chicissimes qui, en ayant soupé du futurisme, s'immergent dans une déferlante de pièces néo-classiques et ultra précieuses. Jetant leur dévolu sur de délicats collants en plumetis, elles confèrent à leurs atours hautement sophistiqués une touche de légèreté fragile des plus pertinentes.
Parti pris plus marqué chez Christian Lacroix qui, osant les collants en dentelle, offre à ces derniers un rôle phare dans la composition de la silhouette. On retient que plus les collants sont glamour et graphiques, plus il faudra alléger le reste de la tenue afin de ne pas "vampiriser" celle-ci. On les mixera alors à des pièces sobres, masculines et racées, de manière à temporiser la sexyness inhérente à la dentelle.
Attention cependant - sous prétexte que le collant fantaisie flotte dans l'air du temps - à ne pas shopper des modèles très Buren touch' (Erin Fetherston) ou surfant sur les réminiscences léopard. En effet, ceux-ci risquent fort de marginaliser le look de celles qui s'y adonneront.
Plus faciles à vivre que leurs homologues en voile, les collants opaques jouent cette saison la carte de la cosyness racée. Et s'il est permis d'en porter des noirs intenses afin de pallier l'excès de couleurs de certaines tenues 80's ultra flashy, on préféra miser sur des modèles un rien moins conformistes.
Dès lors, on apprécie la variation opérée par Karl Lagerfeld (Chanel) autour du collant blanc. Car si celui-ci est loin d'être évident à porter lorsqu'il se décline en élasthanne, il gagne quelques galons fashion lorsqu'il se voit tissé en laine duveteuse. On l'imagine alors fort bien réchauffer quelques-unes des mignardises russes imaginées par Antonio Marras ou remplacer les leggings au coeur des accumulations warmy signées Missoni.
Frais, simples et joyful, les collants colorés de chez Marc By Marc Jacobs agrémentent quant à eux des looks hivernaux que la jeunesse new-yorkaise devrait adorer. Entre Gossip girl et inspirations sixties, ce genre de tenues est en effet appelé à être reproduit à l'infini, tant elles parviennent à allier pragmatisme et style.
Plus conceptuels, les collants ton sur ton gris couvrant chastement le bas de la silhouette (Yves Saint Laurent) sont exclusivement réservés à celles qui sauront insuffler une aura sulfureuse à une tenue glaciale. Les autres s'abstiendront, de peur de prendre une dizaine d'années en moins de temps qu'il n'en faut pour se glisser dans une paire de collants...
En guise de conclusion, on retiendra les points suivants :
- On évite les couleurs de collants trop flashy : Véronique et Davina ne seront jamais au top de la tendance
- Si l'on choisi de miser sur la dentelle, on fait light sur le reste de la tenue
- Les collants aux teintes sourdes et automnales sont parfaits pour se la jouer Leighton Meester dans les frimas de l'Upper East Side
- Les modèles en plumetis sont ceux qui, de par leur subtilité, iront apparemment avec tout
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