
Pour ce faire, il convoqua la crème des photographes de mode et leur demanda de shooter des modèles aux formes voluptueuses. C'est ainsi que le top Crystal Renn (qui vient de sortir le livre "Hungry", où elle raconte comment elle a renoncé à la taille zéro au profit d'une silhouette plus ronde, mais surtout d'une meilleure santé psychologique) posa devant l'objectif de Terry Richardson, pour une série dénommée "One Size Fits All".
Elle y apparaît en compagnie du top Jacquelyn Jablonski et y porte les mêmes vêtements créateurs que la jeune liane de 17 ans. On la découvre ainsi en Proenza Schouler ou encore en Versace, autant de griffes qui n'ont pourtant pas pour habitude de lier leur image à des silhouettes de madones...

Après le défilé Mark Fast et l'apparition de Lizzi Miller dans Glamour, la presse affiche désormais son envie de mettre en valeur des femmes légèrement plus en chair que les adolescentes ayant défilé sur les podiums de ces dix dernières années. Moins trash que Beth Ditto en couverture de Love, Crystal Renn truste ainsi le magazine V, y dévoilant une féminité tout en courbes rarement mise en valeur dans nos glossy.
Oui mais voilà, si l'on ne peut que louer ce genre de prises de position, il est dommage qu'elles soient encore considérées comme un événement en soi. Par ailleurs, en consacrant un numéro entier aux femmes rondes, le magazine nie d'une certaine manière leur légitimité au sein de la presse mode...

Finalement, le vrai progrès serait non pas de faire un numéro de "rondes" (pouvant servir de bouclier contre les accusations dont fait l'objet le secteur de la mode en matière de santé publique), mais bien plus de diversifier progressivement les tailles des mannequins des séries mode, et ce sans que l'opinion publique ne crie au miracle...
De toute façon, si l'on considère le choix de Ralph Lauren de modifier ses campagnes publicitaires à coups de Photoshop (afin de faire apparaître son mannequin vedette ridiculeusement maigre), celui de Selfridges de retirer de ses rayons la griffe Marina Rinaldi (consacrée aux grandes tailles) ou encore les deux derniers décès liés à l'anorexie chez les mannequins, on réalise qu'il faudra bien plus que quelques clichés de Crystal Renn dans V pour changer durablement les critères de beauté plébiscités par le petit monde de la mode...
Par Lise Huret, le 23 décembre 2009
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C'est la diversité qui fait défaut dans les magazines et sur les podiums. Comment une femme peut-elle se sentir bien sa peau avec un 40 quand l'image que lui renvoie la planète mode est celle d'une adolescente taille 0 ?
Bien sûr qu'il faut prendre soin de soi, surveiller son alimentation, bouger, se maquiller, se coiffer et s'épiler !... Mais on ne peut pas s'identifier ou ressembler à des filles de 20 ans quand on en a 40 .
Heureusement, sont invitées dans les magazines des femmes sublimes comme Vanessa Paradis, Sophie Marceau ou Robin Wright Penn qui me renvoient une image un peu plus accessible ...