Isabel Marant possède-t-elle un conseiller en communication, un ange gardien veillant à ce que ses déclarations restent bien conformes à son image de marque ? Au vu des récentes déclarations de l'intéressée au magazine Love, il est permis d'en douter.
Celle qui renouvelle tous les 6 mois l'intérêt de la gent féminine pour une néo-silhouette, démode en deux coups de crayon ses must have de la saison précédente et donne aux jeunes femmes branchées le sentiment de ne pouvoir l'être qu'en Isabel Marant s'y déclare en effet anticonsumériste et peu attirée par l'industrie dans laquelle elle évolue. Lorsqu'elle dessine une nouvelle collection, la créatrice se poserait par ailleurs systématiquement la question : "Pourquoi avons-nous besoin de nouveaux vêtements ?".
Si de tels propos pourraient paraître rafraîchissants dans la bouche d'une jeune actrice en vogue, ils le sont moins dans celle d'une pythie de la mode. Il est vrai qu'en clamant au grand jour sa profonde aversion pour le système fashion, les filles trop sexy et les fashionistas sans demi-mesure, Isabel Marant adopte une posture quasi schizophrénique...
Pourtant, les comptes de la compagne de Jérôme Dreyfuss n'afficheraient sûrement pas une telle santé si, à l'instar de la créatrice, ses clientes jugeaient abscons le fait de craquer régulièrement pour une nouvelle pièce, alors même que leurs armoires regorgent de vêtements.
Dès lors, il peut sembler surprenant d'en arriver à critiquer un système dont on tire un si grand bénéfice. À plus forte raison lorsqu'en parallèle de déclarations frôlant la bien-pensance, votre marque se trouve être en pleine phase d'expansion, à coups d'ouvertures de boutiques et d'égérie bankable...
Peut-être faudrait-il simplement rappeler à Isabel Marant que lorsque l'on vend un perfecto 1630 euros, il ne fait pas bon afficher haut et fort ses convictions "low consommation"...
©photo : ELLE.fr
Par Lise Huret, le 25 août 2010
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