Forte de sa capacité à se renouveler constamment, Tabitha Simmons n'hésite pas à proposer tous les 6 mois une collection n'ayant plus grand-chose à voir avec la précédente. Et si ce faisant, la belle liane brune prend le risque de désarçonner un brin sa clientèle, elle lui offre en contrepartie un voyage sans cesse renouvelé au coeur d'un univers oscillant joliment entre glamour maîtrisé, références rétro et modernité girly.
Pour l'automne/hiver 2011-2012, miss Simmons déclare avoir voulu mixer références à l'ère victorienne et clin d'oeil à la révolution sexuelle des sixties, afin d'en extraire des modèles à la saveur british goth'.
C'est ainsi que les différentes pièces de son vestiaire arborent une allure successivement princière (à coups de fines pierreries rappelant les parures de la reine Victoria), so 1900 (en jouant sur le gimmick de la bottine à talons hautement lacée), ou encore savamment rockabilly (via quelques détails évocateurs tels que zips, patchs léopard ou épingles à nourrice).
On note par ailleurs la présence de subtiles mutations shoesesques, insufflant une bonne dose de modernité à des modèles des plus classiques. On pense notamment à ces escarpins à priori sans histoire (qui, en se parant d'un pompon légèrement trop long, dérogent quelque peu au protocole), mais également aux brogues déclinées en talons épais et haut perchés.
Cela dit, on aurait apprécié que la jeune femme se fasse un peu moins ambitieuse, en proposant un panel de modèles plus restreint. Il est vrai que certaines de ses créations - à l'instar de ces boots carbone rappelant les Susan de chez Chloé ou de ces ankle boots zippées donnant l'impression d'avoir déjà été vu maintes et maintes fois - manquent cruellement de cette originalité éclairée dont Simmons avait jusqu'ici fait preuve.
Nul doute néanmoins que cela n'empêchera pas la fine fleur de la hype new-yorkaise de débarquer lors de la prochaine fashion week parisienne avec au moins une ou deux paires de Tabitha Simmons dans ses valises. On pense notamment aux escarpins French Maid, Edna ou encore Evie...
Par Lise Huret, le 10 août 2011
Suivez-nous sur , et