Coincé entre l'image des blousons Schott à la doublure orange criard plébiscités par les ados rebelles des années 90 et celle du Flight Jacket MA-1 d'un Tom Cruise ne faisant plus rêver personne, le bombers fut longtemps synonyme d'hérésie fashion. Pourtant, grâce à quelques audacieux créateurs, ce dernier semble aujourd'hui sur le point d'en finir avec le cliché du blouson aussi has-been que rédhibitoire.
Bien conscients de l'ampleur de la tâche à accomplir, Stefano Pilati, Nicolas Ghesquière et Riccardo Tisci choisirent d'opter pour la manière forte, en tentant de faire passer ledit blouson directement de la case casualwear à celle de pièce quasi couture.
Chez Givenchy, le bombers se voit ainsi mixé à l'esthétique Teddy. Décliné en soie, cuir ou encore velours, celui-ci assume pleinement ses origines nineties à coups de vinyle luisant et d'imprimés bourgeois kitsch. De son côté, le maître de la couture futuro-expérimentale n'hésite pas à tricoter un bombers Balenciaga en simili cuir tubulaire, offrant alors au fantôme du blouson Schott une fascinante expression néo-moderne.
Enfin, optant pour le "so" classique imprimé Prince de Galles, le DA d'Yves Saint Laurent rend quant à lui définitivement obsolète l'affreux nylon du modèle original. Entre gimmicks base-ball et volume de blouson aviateur, Stefano Pilati donne le jour à une pièce subtilement oversize, où le chic l'emporte clairement sur le sportswear.
Cela dit, si ces blousons couture parviennent tous à sublimer leur ADN cheap, la réhabilitation du bombers ne sera vraiment totale qu'une fois adopté le dress-code correspondant à sa nouvelle nature sophistiquée, à savoir un vestiaire féminin et pointu, oscillant entre sexyness maitrisée et pièces sages.
Dans la pratique, on pensera à les associer aux duos escarpins/pantalon à pinces 7/8, jupe crayon/maille loose ou encore bottines à lacets/robe fifties Louis Vuitton de l'hiver dernier...
Par Lise Huret, le 08 septembre 2011
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