Une collection plus commerciale que d'ordinaire, une égérie consensuelle (à mille lieues de Stephen Thompson et Léa T) et un thème pour le moins accessible (l'univers des surfeurs) : tout semblait réuni pour faire de la campagne publicitaire printemps/été 2012 de Givenchy un opus aussi banal qu'ennuyeux. C'était cependant sans compter sur un Riccardo Tisci particulièrement bien inspiré...
Les clichés de Mert Alas et Marcus Piggott ont ainsi beau dévoiler plage, planche de surf et modèle brésilien, ceux-ci n'en demeurent pas moins à des années-lumière de la carte postale hawaïenne. Entre rivage tourmenté, puissant 4x4, canidé agressif, toilette dangereusement sexy et débauche de noir carbone, la première image de la campagne Givenchy rappelle bien plus l'esthétique Twilight que l'ambiance girly jet-set perçue lors du défilé d'octobre dernier.
Et si elle s'avère à la fois hypnotisante et angoissante, la mise en scène Givenchy n'en demeure pas moins facilement appréhendable. Ici, point de tops models rugissants ni de couples atypiques, mais une image lisible, dont la construction se révèle aussi simple que percutante.
On note au passage la subtile métamorphose de la sculpturale Gisele Bündchen, qui perd ici de sa sexyness healthy premier degré au profit d'une aura plus froide, seyant parfaitement à l'atmosphère "lugubre de luxe" de la scène.
Assurément l'une des campagnes parvenant le mieux à mêler l'univers obscur de Riccardo Tisci à l'aura mystérieusement sexy de la femme Givenchy...