Actuellement en phase de conquête internationale (les projets d'ouverture de boutiques se multiplient, de Hong Kong à Séoul en passant par Tokyo, Londres et Los Angeles), Isabel Marant se doit plus que jamais d'assurer ses arrières. Seule à la tête d'une entreprise familiale dont les charges ne cessent d'augmenter, celle à qui l'on doit les fameuses sneakers compensées n'a en effet d'autre choix que de présenter des shows provoquant un crush fashion à chaque passage...
Refusant toute prise de risque, Isabel Marant se borne ainsi saison après saison à jouer une partition qu'elle maitrise désormais à la perfection. Un choix qui lui permet de s'assurer le plébiscite des journalistes fan de son style bohême, des "it" girls addict à son aura frenchy et des citadines ayant depuis longtemps fait de la dégaine Marant leur atout charme...
Ce vendredi, c'est une collection directement transposable à la rue qui fut présentée au Couvent des Cordeliers. S'inspirant aussi bien de la garde-robe du cowboy que des toilettes de saloon, celle-ci leva le voile sur de mignonnettes silhouettes de Calamity Jane. Sur le podium, le gimmick des découpes western s'invite en effet tous azimuts, soulignant tops amples bordeaux, robes liquettes, skinny taille basse et autres blousons teddy.
De leur côté, les dentelles des élégantes de l'époque se déclinent sur d'affriolantes micro jupes, blouses translucides 19e - entre col montant et manches gigot - et autres délicates petites robes, tandis que certains sweats se parent de franges amérindiennes et que le satin rosé d'une combinaison sexy évoque vaguement les froufrous d'une entraineuse de saloon. On note également la présence d'un large caban à boutons dorés, qui n'est pas sans rappeler la veste d'officier du général Custer...
Quant au slim de saison, c'est en mode corsaire (soit en daim lacé sur le bas, soit en denim aux coutures bordées de fleurettes verticales) et en rose pâle (cette teinte pastel so "été 2012" ayant apparemment conservé tout son attrait aux yeux de la créatrice) qu'il semble falloir désormais l'envisager. Enfin, nul doute que les boots-santiags imaginées cette saison par Isabel Marant se retrouveront rapidement aux pieds d'une ribambelle de fashionistas.
Si elle ne révolutionne pas le vestiaire Marant, cette collection n'en demeure pas moins bankable, chacune de ses composantes apparaissant en parfaite osmose avec les éternelles envies bohème-sexy de la modeuse universelle...
Par Lise Huret, le 02 mars 2012
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