Oubliée la vague couture minimaliste initiée par Raf Simons : après avoir été soumise à une grammaire stylistique janséniste, les habituées des tapis rouges renouent aujourd'hui avec une esthétique 100% glamour, faisant la part belle aux traînes de princesses...
S'il fallait trouver un point commun entre la cérémonie des Oscars, le bal du Met et le Festival de Cannes 2012, ce serait certainement la propension des invitées à plébisciter le gimmick "traîne". Loin d'être facile à manier, ce dernier peut cependant aussi bien magnifier celles qui s'y adonnent que les desservir. Un état de fait parfaitement illustré par les récentes montées des marches cannoises...
On remarque tout d'abord que lorsque ladite traîne accompagne une robe gainant le corps et découvrant largement les épaules, celle-ci parvient généralement à équilibrer l'ensemble de la tenue, le mix entre l'opulence de la traîne et la sexyness du reste de la toilette composant une silhouette certes hors norme, mais néanmoins seyante.
Entre fourreau bijouté et débauche de froufrous, la toilette Marchesa d'Eva Longoria sublima ainsi la notion de glamour, tandis que la robe bustier Christopher Bu de la Chinoise Fan Bingbing conjugua à merveille démesure occidentale et raffinement asiatique.
Audacieuses, mais parfaitement calibrées, ces créations se révélèrent toutes aussi flatteuses qu'hypnotisantes. Seul regret : que leur démesure ait quelque peu parasité la démarche des intéressées...
On note par ailleurs qu'à trop vouloir rendre une toilette majestueuse, il arrive parfois que les couturiers pêchent par excès de zèle. La théâtralité de la robe Louis Vuitton de Berenice Bejo eut ainsi beau donner naissance à un effet visuel grandiose, la jeune actrice n'en apparut pas moins quelque peu perdue au sein de cette impressionnante masse de tissu carmin.
Sans parler du caractère couvrant sur le devant et évasé à partir de la taille de ladite robe, qui acheva d'alourdir la silhouette de l'actrice de The Artist...
En définitive, seule la ravissante Diane Kruger parvint réellement à faire rimer ce fameux gimmick princier avec allure, grâce et légèreté. Entre cape et traîne, la mousseline de sa robe vert d'eau Giambattista Valli lui conféra en effet une élégance hellénique aussi suave qu'évanescente, et ce sans entraver un seul instant sa démarche...
Par Lise Huret, le 18 mai 2012
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10 commentaires
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Clémence •Il y a 12 ans
Diane Kruger est incroyable, rien à redire. À la fois ultra pointu, magnifique et mettant parfaitement en valeur l'actrice... Chapeau !
Ah les traines... C'est vrai qu'on en voit beaucoup ces derniers temps, comme si les actrices avaient décidé de jouer à fond le jeu du glamour.
Mais tu as raison c'est loin d'être gagner à chaque fois. Pour Bérenice Bejo trop de tissu effectivement, c'est plus une robe que j'aurais vu dans un musée...
Eva Longoria et Diane Kruger sont incroyables, les autres étaient aussi très belles. Berenice Bejo j'ai un peu moins aimé sa robe, même si c'est une très belle femme.
Franchement elles sont toutes belles mais je trouve que ca ne fait pas très moderne tout ca.
On l'impression d'être 30 ans en arrière.
Ou est l'innovation ? Les nouvelles coupes ? Pourquoi les actrices ne vont elles pas vers des créateurs plus avant garde ? Je trouve cela dommage que tout tourne toujours autour de Dior, Marchesa, Versace...
+1 Maelle, rares sont les actrices à surprendre avec leurs looks. De plus, elles font la promotion de marques qui sont installées depuis des années, qui ont une bonne réputation et une grande clientèle. Pourquoi ne pas oser aller vers des marques certes moins connues mais tout aussi "efficace" sur un red carpet ?
Sinon @coco, le lien daté du 19/05 à propos de l'effet push-up est mort.