Simone Rocha, ou l'espièglerie avant-gardiste

Depuis la disparition fin 2009 de la griffe Luella, il manquait à la scène londonienne un certain twist coquet mixant féminité et avant-garde. Une carence désormais comblée par la jeune créatrice Simone Rocha, dont le travail insolemment pointu et saturé d'ondes poétiques n'en finit pas de séduire les rédactrices de mode…
Défilé Simone Rocha
Fille du designer sino-irlandais John Rocha, Simone Rocha n'a pas tardé à taper dans l'oeil du petit monde de la mode. Particulièrement aboutie, sa collection de fin de cursus à la Saint Martins School séduisit ainsi sans mal les chasseurs de têtes de Topshop, qui lui proposèrent rapidement de sponsoriser ses prochains défilés.

Contrairement à la plupart des jeunes créateurs défilant à Londres, celle qui passa son adolescence dans l'atelier paternel à apprendre techniques de tricot et de crochet affiche dès ses débuts une maturité créative assez déconcertante. Plutôt que de tenter de créer la surprise à chaque défilé, la jeune femme cherche en effet à offrir une vision toujours plus fine et élaborée de son concept de féminité avant-gardiste.

Saison après saison, les éléments signatures de la créatrice - à savoir volumes aussi sobres qu'incisifs, dégaine d'écolière faussement sage, transparences, perles classiques et clash entre textures organique et matières expérimentales - gagnent en précision et lui permettent de monter en puissance. En 2013, elle remporte ainsi le "Emerging Womenswear Designer Award" lors de la cérémonie des British Fashion Awards.
Défilé Simone Rocha
Difficile il est vrai de rester de marbre face à la fausse austérité de ses monochromes carbone, aux asymétries girly de ses robes de cocktail guimauve ou encore à l'exubérance maitrisée de ses pull-overs en fausse fourrure. Sans parler de son dernier opus estival, où toilettes faussement classiques fusionnant crevé punk et perles sages brillèrent d'une insolente évidence.

En décidant de créer des souliers reprenant les principaux points forts de sa grammaire stylistique, Simone Rocha s'est par ailleurs offerte une place de choix au sein des revues street-style des Tommy Ton et consorts. Un joli tour de force de la part de la jeune femme, qui semble parfaitement au fait des nouveaux rouages de l'industrie de la mode. Soutenue par Suzy Menkès, cette créatrice à la production aussi irrésistible que ludique risque de faire beaucoup parler d'elle. À suivre (de près)...

Site officiel : https://simonerocha.com
Par Lise Huret, le 09 janvier 2014
Suivez-nous sur , et
3 tenues bobo/parisienne pour l'hiver
->EN SAVOIR PLUS
Idées de looks tendance pour quinquagénaire
->EN SAVOIR PLUS
Quel pull porter avec un pantalon large ?
->EN SAVOIR PLUS
Comment porter la robe noire en hiver ?
->EN SAVOIR PLUS
14 commentaires
Tous les commentaires
lucioleIl y a 10 ans
Très douée cette Simone Rocha, j'aime vraiment beaucoup ce qu'elle fait.
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
Lors d'une visite Au Bon Marché, j'ai vraiment apprécié la beauté de son travail.
C'est très féminin, précieux dans le bon sens du terme.
Etant une femme à robes et jupes donc, je suis très enthousiaste, surtout que c'est à la fois moderne et néovintage.
RÉPONDRE
Marie FIl y a 10 ans
je suis toujours aussi fan de ces créations!!
RÉPONDRE
....Il y a 10 ans
Je suis un peu son travail car je pense qu'elle est l'une des rares à Londres à savoir vraiment ce qu'elle fait (une certaine vision de la femme, un concept clair et précis et une mode axée vers l'evolution plutot que vers une fausse revolution) contrairement par exemple à un J.W. ANDERSON ou encore un C. KANE...
Cependant, je trouve que son travail est encore trop fondé sur des gimmicks et des effets de podium et je regrette le fait qu'elle suive le wagon du minimalisme post-Celine alors que sa mode peut offrir beaucoup plus.
Quand on la voit venir saluer à la fin de ses shows, on a tout de suite envie de la connaitre et on se dit qu'on doit bien s'amuser avec une fille pareille. J'aimerais voir plus de ça dans ses shows.

Mais sinon, je confirme qu'elle est definitivement une fille à suivre.
D'ailleurs, quelqu'un pourrait m'expliquer cette fascination pour J.W.ANDERSON? J'ai autant du mal à comprendre cela que la fascination pour ALTUZARRA.
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
J'espère que chez Léonard Yiqing Yin fera des merveilles.
Des news de Simoens ou Décarnin ?
J'ai peur que certains créateurs notamment masculins se révèlent être des feux de paille sur le long terme, et ce ne serait pas la première fois.
RÉPONDRE
....Il y a 10 ans
Je pense que Simoens fait malheureusement parti de cette génération de "créateurs de showroom". Des créateurs qui font des vetements extraordinaires quand ils sont présentés dans des salons chics parisiens et qui une fois passent l'epreuve du défilé, se retrouvent sans réelle vision.
Malheureusement, il semblerait que dire "j'habille la femme d'aujourd'hui, la femme moderne" ne suffise plus. Cette femme moderne, il faut la montrer et surtout justifier sa présence dans l'ocean de femmes modernes présentées dans les differentes fashion-week.

Depuis, Simoens a plongé dans le wagon du minimalisme...
Decarnin, je souhaite secretement son retour. Je partage ton constat...
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
J'ai parfois l'impression que certains créateurs sont gonflés par la presse et/ou leur entourage mais que commercialement, ça ne donne rien.
Je vais régulièrement au Bon Marché, il y a des créateurs qui ne sont pas renouvellés.
L'humilité dans ce métier c'est peut être le secret de la longévité.
Les discours hermético-philosophiques pour vendre du tissu, commence à me lasser.
Les créatrices femmes sont vraiment plus pragmatiques.
Décarnin va peut être bosser avec Kanye West, c'est une rumeur...to be continued.
RÉPONDRE
Coco (TDM)Il y a 10 ans
@.... : Je n'adhère pas non plus au style d'Altuzarra. Je pense qu'il a un très bon réseau, ceci expliquant peut-être cela ;)
Pour Simoens, c'est vrai que j'avais été totalement bluffée par ses créations lors de ses débuts. Depuis qu'il défile, sa force s'est étiolée. Cela dit cela n'a pas empêché LVMH de prendre en 2013 des parts dans sa marque. A suivre donc ;)
En ce qui concerne Kane, j'avoue avoir une faiblesse pour la dimension expérimentale mais portable de son travail.

@Spunky : L'arrivée de Yiqing Yin chez Léonard est l'une des nouvelles les plus enthousiasmantes de ce début d'année !
Pour Decarnin et Kanye West, il semblerait que la rumeur n'était pas fondée :)
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
La force créative d'Alexander McQueen et de John Galliano me manque terriblement. Aujourd'hui, on se rend compte de l'effort fourni. Chapeau bas.
On peut également saluer Marc Jacobs, il est encore là, sain et sauf.
Karl et Miuccia, c'est une autre génération, mais quel talent.
Gaultier aussi a fait preuve d'une force créatrive que je n'ai jamais trouvé chez Mabille, Simoens et Décarnin.
RÉPONDRE
LaureIl y a 10 ans
J'ai flashé sur la robe rose de ton article sur les soldes. Et maintenant j'en sais un peu plus grâce à cet article, merci Coco !
RÉPONDRE
Lo sur stilettosIl y a 10 ans
Enfin un article de Coco sur la créatrice que je suis depuis ses débuts tant je trouve son travail sur les combinaisons de matière remarquable - d'ailleurs Wanda Nylon a repris un peu la flamme avec ses pardessus dans les mêmes matières du type écaille ou plastique….

…. a néanmoins un point de vue très intéressant sur le fait que ce soit un trop post-minimalisme Céline mais elle a quand même un côté exubérant très anglais qui compense pas mal cet effet.

Et d'accord avec vous pour Simoens ou Decarnin, voire même Mabille. Assez feu de paille tout cela, pour au final pas grand chose… Le point de vue de Coco serait très intéressant là-dessus, mais je présume qu'il sera plutôt en off - j'aimerais tant pouvoir être la copine de Coco plutôt que de Simone Rocha!! :-)
RÉPONDRE
Coco (TDM)Il y a 10 ans
Je ne mettrais pas Simoens, Decarnin et Mabille dans la même catégorie. Ils ont tous les trois un parcours assez différent.
Maxime Simoens est encore très jeune (29 ans), je l'avais trouvé très prometteur à ses débuts et depuis qu'il défile son ADN s'est malheureusement dilué.
Christophe Decarnin est parvenu à mettre Balmain sur le devant de la scène et ce durant plusieurs saisons. Que l'on aime ou non, son travail a incontestablement marqué les années 2000.
Alexis Mabille a su proposer dès ses débuts une vision assez intéressante du masculin/féminin. Et son travail autour du noeud pap' était très sympa. Au fil du temps, j'ai l'impression qu'il a perdu en force. Je trouve ses collections désormais assez insipides.
Voilà pour le off ;)
RÉPONDRE
SamanthaMIl y a 10 ans
wow! j'avoue mon ignorance en disant que je ne la connaissais pas du tout....et que je suis totalement fan maintenant! merci Coco de nous en apprendre tous les jours! =)
RÉPONDRE
Coco (TDM)Il y a 10 ans
Merci :)
RÉPONDRE
Ajoutez votre commentaire
Code anti-spam : veuillez recopiez le code numérique ci-dessus
POSTER
Vous aimerez également
Dakota Johnson, le bon style
Il y a 1 mois - 23
EN SAVOIR PLUS
Comment porter les sequins en journée ?
Il y a 1 mois - 10
EN SAVOIR PLUS
Automne instagramable, mode d'emploi
Il y a 1 mois - 20
EN SAVOIR PLUS
Feminique, le bon style
Il y a 1 mois - 10
EN SAVOIR PLUS
Bribes de bonheur #7
Il y a 1 mois - 23
EN SAVOIR PLUS
Instagram @tendancesdemode