Mardi 4 novembre
Je passe la porte de l'une des rares boutiques du quartier proposant des Stan Smith. Après être longtemps restée à distance du phénomène (ne sachant pas si l'attraction que je ressentais pour ces fameuses baskets blanches était réelle ou superficiellement dictée par l'air du temps), j'ai finalement décidé de sauter le pas, l'envie d'en posséder ne s'étant pas dissipée au fil des mois.
Mercredi 5 novembre
Je retrouve Géraldine pour déjeuner chez Mamie Gâteaux. Arrivée un peu en avance, je commande un café au lait. Je pose mes mains autour de ce grand bol en faïence blanche et savoure la douce chaleur qui en émane. Le déjeuner se révèle simple et délicieux et la facture plus que correcte pour un endroit dit "à la mode". J'admire par ailleurs la tenue parfaitement équilibrée de Géraldine, entre robe pull bien coupée, manteau ample et bonnet douillet.
En me promenant rue des Canettes, je tombe en pâmoison devant les bonnets tout doux présentés dans une vitrine. Mousseux et produits en Irlande, ces derniers ont tout du parfait doudou hivernal. Je jette mon dévolu sur un modèle kaki, qui ira parfaitement avec mon caban bleu.
Jeudi 6 novembre
Je télécharge "Rêver 2074 - Une utopie du luxe français", l'oeuvre collective du comité Colbert. Y est évoqué le dépassement de l'art par l'artisanat : "Cet artisanat retrouvé, rajeuni, rendu puissant, novateur, utopiste, universel, a rejoint l'art, et l'a même dépassé,
car les arts ont été compromis, depuis le XXe siècle, par la spéculation et les bulles financières". Cela fait sens...
Place Saint Sulpice, 19h. Alors que Charles s'exerce à la marche, quatre fillettes d'une dizaine d'années tournent autour de la fontaine en skateboard, aussi à l'aise sur leurs petites planches qu'elles le seraient sur un vélo ou une trottinette. Je les envie un instant. Enfant, j'aurais adoré maîtriser l'art de la glisse urbaine…
Vendredi 7 novembre
Pour l'anniversaire de Julien, je me lève tôt afin de reproduire l'une des recettes de Christophe Michalak : le pain perdu brioché. Je tranche la brioche, la plonge dans le mélange oeufs/lait, puis la dépose délicatement dans ma poêle chaude, beurrée et sucrée. Peu de temps après, je vois arriver mon fils dans les bras de son père, tous les deux alléchés par la bonne odeur qui s'est diffusée dans l'appartement… Je fonds !
Au crépuscule, je croise Inès de La Fressange et sa petite dernière devant le magasin Soeur. Les cheveux légèrement défaits, le regard bienveillant et la gestuelle tendre, la Parisienne porte ses 57 printemps avec un naturel désarmant.
Lundi 10 novembre
Alors que je devais y déjeuner avec Mathilde, la file interminable s'étendant devant le Rose Bakery du Bon Marché nous convainc de passer notre chemin. Un bon prétexte pour aller errer joyeusement entre les portants de nos griffes préférées. Pour Mathilde, il s'agit de Carven. Entre elle et les créations de Guillaume Henry, c'est comme une évidence : Mathilde est une femme Carven. Et moi, je suis une femme quoi ? J'aimerais être une femme Céline. Enfin je crois, car en essayant ce jour-là le Classic de la griffe, je réalise que même si j'avais 2400 euros à dépenser là, tout de suite, je ne m'offrirai pas ce sac sur lequel j'ai tant fantasmé. Entre qualité un brin décevante et allure vraiment trop basique, celui-ci me laisse en effet dubitative.
Mardi 11 novembre
Les chaussettes marinières de chez Pas Chassé me donnent envie de ressortir mes sandales vertes. Afin d'atténuer la sophistication de ces dernières, je choisis de miser sur un look casual (slim bleu délavé ⅞ + ample pull bleu marine + bonnet bleu marine). Agréablement surprise par le résultat, j'entrevois alors mille possibles pour ces fameuses sandales...
Mercredi 12 novembre
Avec Charlotte, nous nous envoyons régulièrement des mails gossipo-professionnels qui nous permettent de faire espièglement le point sur les derniers évènements du fashion-people cosmos. Cette fois-ci, elle m'envoie une photo de Mary Kate Olsen : la jeune femme a apparemment cédé aux sirènes de la chirurgie esthétique. Dommage...
Entre mon travail pour TDM, plusieurs rendez-vous professionnels et un petit garçon imitant mes moindres gestes (Charles vient de comprendre le fonctionnement de la poubelle et y jette de manière appliquée tout ce qu'il lui tombe sous la main : clefs, livres, moulin à poivre...), j'ai une fois de plus l'impression que cette journée s'est terminée avant d'avoir eu le temps de commencer. En pensant à ma boîte de crayons de couleur prenant la poussière, aux livres qui s'amoncellent sur mon bureau, aux deux derniers numéros du Vanity Fair non déballés et à mes emails non répondus, je me demande si j'arriverai un jour à ne plus être frustrée par mon quotidien. Autant dire que lorsque mon entourage évoque de manière légère la venue inéluctable d'un deuxième enfant, je reste souvent sans voix...
Par Lise Huret, le 14 novembre 2014
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5 mois plus tard, le cuir déjà rayé et le volume donnant de premiers signes d'affaissement, je l'ai revendu, en espèrant que sa nouvelle propriétaire saurait en prendre soin. Pour 2.400€, la qualité n'est pas du tout, du tout, à la hauteur.
Chez Céline, on nous explique: c'est normal, ce cuir est fait pour "se pâtiner", comme l'a souhaité Phoebe Philo.
Bof, je peine de plus en plus à me laisser convaincre par la marque ...