Avec ses images esthétisées à l'extrême, ses filtres permettant de gommer le moindre défaut et ses gourous du fitness postant en continu des photos de leurs corps "plus que parfaits", Instagram a depuis longtemps pris ses distances avec son concept de base, qui était de "partager une image pas forcément belle, mais racontant ce que l'on est en train de vivre"...
Sur Instagram, les clichés les plus partagés et les comptes les plus suivis sont ceux livrant une vision ultra esthétisée de leur sujet de prédilection, de la déco à la nourriture en passant par la mode ou la beauté. Au fil des ans, le réseau social s'est en effet peu à peu mué en outil de promotion de la perfection, et notamment de celle du corps féminin (dont le réseau social contribue à construire une image aussi stéréotypée que fantasmée, à l'instar des magazines de mode et des campagnes de publicité).
Il est vrai qu'ici, point de place au "défaut" trop voyant : on lisse, on floute, on recadre, on atténue, on désature, on sublime. Sur Instagram, tout le monde est "beau" : la norme est à la taille fuselée de Kayla Itsines (2.7 millions de followers), aux muscles secs de Karlie Kloss (2.3 millions), aux bras ultra-fins de Chiara Ferragni (3.7 millions) et à la plastique de Gisele Bündchen (5.1 millions).
Face à cette homogénéité quelque peu glaçante, certains tentent de réagir en attaquant de front cette subtile tyrannie esthétique que nous impose notre fil Instagram. Lancé en août dernier par deux mères de famille de la côte Est américaine, le compte "Love Your Lines" recueille ainsi les photos et témoignages de femmes dont le corps présente des vergetures, l'objectif étant de porter un regard bienveillant sur ce que la société moderne assimile à des cicatrices disgracieuses synonymes de laisser-aller.
Et si l'on espère voir ce genre d'initiatives se multiplier rapidement (afin que la "normalité" puisse enfin commencer à changer de visage), on note également qu'en plébiscitant des images dénuées de ces petites "imperfections" composant la réalité des femmes (rides, bourrelets, cheveux blancs, ovale affaissé, visages atypiques, cellulites et autres chevilles épaisses), la communauté d'Instagram se fait à son tour le reflet de notre incapacité à accepter et à valoriser l'image de la femme dans toute sa multiplicité...
Par Lise Huret, le 04 mai 2015
Suivez-nous sur , et
3 tenues bobo/parisienne pour l'hiver
EN SAVOIR PLUS
Comment s'habiller à 60 ans quand on est ronde ?
EN SAVOIR PLUS
Comment porter la jupe plissée en hiver ?
EN SAVOIR PLUS
Quel pull porter avec un pantalon large ?
EN SAVOIR PLUS
50 commentaires
Tous les commentaires
Heathrow •Il y a 9 ans
Moi aussi je trouve ça un peu malsain ce côté toujours ultra parfait de certains comptes, du genre celui de Sarah Stage (photo à 8 mois de grossesse, sisi !) : https://instagram.com/p/0wEzu0szJ_/?taken-by=sarah...
Instagram uniforme ? Vraiment ?! Tout dépend des profils que l'on suit. Je ne suis justement pas tout ceux qui sont cités, car je les trouve en effet asceptisé et stéréotypé...
D'ailleurs, merci à Instagram qui offre un éventail d'inspiration fitness au quotidien pour tous les corps. Sur ce point, c'est le réseau social le plus diversifé.
Cela dépend effectivement des profils que l'on suit, cependant mon article parle essentiellement des profils les plus consultés, ceux qui fédèrent le plus de gens :)
Je ne raffole pas non plus des gros plans sur les vergetures ou autres défauts, l'impression de feuilleter un vieux Larousse médical... Au-delà des aspects physiques, plaisants ou non, c'est la personne en son entier qui compte ! Le reste est bien secondaire. C'est se focaliser sur ces aspects, que ce soit pour les louer ou les dénigrer, qui est maladif.
Libération récemment a publié un bon article sur la cellulite, "défaut" qui a été inventé et le mot avec à la fin du XIXème siècle, quand on commence à avoir l'idéal d'un corps musclé, dynamique et libéré des carcans. Bien sûr, on en remet d'autres aussitôt, notamment cette fameuse "peau d'orange" qui jusqu'alors était seulement un caractère sexuel secondaire et non une horreur contre laquelle "lutter" à coups de crèmes et d'heures de massage onéreuses. http://www.liberation.fr/vous/2015/04/24/la-cellul...
J'ai coutume de dire qu'au départ, Instagram était fait pour inspirer et que, désormais, il désespère plus qu'autre chose.
J'irais même jusqu'à dire qu'il ne faut pas s'aventurer sur ce réseau social si on a un manque de confiance en soi, si l'on traverse une mauvaise passe ou même si l'on a des problèmes avec la nourriture... car entre les photos mettant en avant des plats toujours plus healthy ( hyper culpabilisant si l'on est pas toujours diététiquement irréprochable), les personnes mettant en scène une vie quasi idéale de perfection jusque dans la vaisselle apparaissant sur les photos, il ya de quoi trouver minable sa propre vie, si l'on n'est pas costaud dans sa tête et en pleine sérénité avec soi-même.
Je crois que je suis accro... Tout est prétexte à être capturé, magnifié puis posté ! Puis la course aux likes, quel délice :-) Si Instagram a probablement aiguisé mon œil d'esthète, je pense qu'il m'a aussi un peu déconnectée de l'instant présent...
Côté follower, j'estime que c'est ce qu'on attend aussi : du beau, de l'inspiration... Alors OK pour les vergetures, mais en noir et blanc s'il-vous-plaît ! Cette esthétique peut paraître beaucoup moins premier degré que le 6-pack parfait de Kayla, mais n'en est pas moins à mille lieux de la réalité.
C'est vrai qu'à force de vouloir faire de jolies photos susceptibles de plaire sur Instagram, on en oublie parfois de savourer le sujet de la photo en question :/
C'est pour ça que je ne m'abonne à aucun compte "pro-fitness" (déjà parce que j'ai horreur des tendances sportives et des régimes soi-disant efficaces qui sont à la mode). Je trouve cela ennuyeux pour mes yeux ! ;)
Hum cet article me parle totalement. J'avoue être toujours en train de regarder ce genre d'images, mais sur Pinterest moi. Et en fait j'en ressors toujours assez déprimée au final. ça me fait le même effet sur le site Theyallhateus, toutes ces images de physiques parfaits et de looks hors de prix. Mais bon mon côté maso veut que je continue à y aller même si ça m'entraine vers de plus en plus de sévérité envers moi même....Il faudrait prendre plus de recul par rapport à ces images mais dans mon cas c'est très dur, elles m'influencent énormément et deviennent des objectifs à atteindre. Le problème ce n'est pas ces images mais notre interpretation. Est ce qu'on irait sincèrement toujours sur Instagram s'il n'y avait que des femmes aux cuisses potelées, avec des yeux cernés ou des bloggeuses en robe de grand mère en vacances dans un trou paumé....?
Je ne sais pas... Mais ce qui est certain c'est que quelque part nous contribuons à créer "notre propre enfer visuel". Je veux dire par là que l'on plébiscite certaines choses alors que dans l'absolu, on ne les cautionne pas...
l'aricle de libé et l'insta love your lines...je me suis empressée de les faire suivre à mes soeurs et nièces.
Je ne sais pas si c'est l'âge ou le ras-le-bol, mais je me commence à me sentir responsable vis-à-vis de tout ça. J'essaye de me défaire de certains automatismes, d'être plus aimante avec moi-même et les autres femmes.
Je me souviens de mes années collèges: on parlait régime et crèmes anti-rides à la récré en 5 ème (la mère d'une fille de la classe lui avait offert une crème anti-ride en lui disant que plus tôt on commence, mieux c'est) . On refusait de sourire quand on était au soleil (pour ne pas se rider prématurément), on enviait la plastique parfaite de C. T. , on se toisait à la piscine, dans les vestiaires (trop de gras, soutien-gorge moche, poils aux pattes...).
Lors des disputes de cour de récré c'était: " boudin" " grosse vache", "mal sapée", "maquillage pourri", "coupe horrible", "gros nez"... on se limitait à ça : attaquer l'autre sur son physique. En ligne de mire, l'humiliation suprême étant d'avoir honte de son corps devant les garçons...
Que la beauté est importante je l'ai su très tôt: je n'ai eu qu'à regarder autour de moi et aller à l'école pour le comprendre. Déjà le " oh, elle est mignonne" que vous recevez ou pas dès le jardin d'enfant vous permet de vous situer sur l'échelle du "cute"...
Lorsque je suis entré dans ma phase de puberté, je me suis sentie "monstrueuse". Je n'ai jamais eu d'explications sur mon corps: je savais que je changeais , oui, on me l'avait dit, je savais pourquoi mais on ne me parlait pas de mon corps d'ado: un corps d'enfant , avec encore du ventre, des épaules frêles, une poitrine "pointue" car le sein n'est pas totalement formé. Moi, je pensais qu'une fille/femme avait la taille fine et pas de ventre. j'essayais donc de ressembler à une adulte , mon ventre de petite fille , mes seins qui "poussaient"..tout ça me semblait difforme... Pour moi, on était bébé (chenille) et hop , on devenait femme (papillon) . Entre deux, ça n'existait pas, la preuve: C.T et son corps parfait...J'étais donc un "boudin": ni femme, ni enfant, un petit monstre... Cette méconnaissance de ce qu'est un corps, un corps normal, qui grandit, qui n'est pas idéal, m'a amenée très tôt à faire des régimes (au collège), anorexie au lycée, boulimie en fac...puis guérison.
J'avais peur du regard des autres femmes, très promptes au jugement ,on fait d'ailleurs souvent passer la méchanceté pour de la vivacité d'esprit quand il s'agit de se moquer d'une autre...
"untel est ceci", "une telle est cela".. ne surtout pas faire partie de ces filles moquées... et donc ne rien manger, passer deux heures chaque matin das la salle de bain, être belle pour attirer amour, sympathie, gentillesse...
Chaque fois qu'on peut donner un autre modèle à voir ( s'émerveiller sur autre chose que la beauté d'une gamine, vanter son inventivité, sa vivacité..) , que l'on arrive se défaire du formatage malsain à dénigrer son genre ("toutes des connes sauf moi" , que l'on peut faire lire (à sa fille/nièce/amie ... ) autre chose que des listes de commandements assez misogynes au fond (être belle, bien faire l'amour, bien décorer la maison, être une mère parfaite , cuisiner comme un chef), on fait avancer un peu les choses.
Ton témoignage est très touchant et sonne très juste.
Ces complexes/incompréhensions de pre-ado face à son corps qui se transforme ont quelque chose de tragique. Elles abîment tellement la femme en devenir que l'on est alors...
J'ai vraiment du mal avec Instagram. J'aime bien suivre les copines, pour partager un peu leurs coups de coeur, je suis un ou deux photographes de l'AFP et ça s'arrête là.
Je suis à 100 % d'accord avec Liberty : Instagram est devenu plutôt désespérant :). Cette perfection artificielle de l'effortless... ça me fatigue.
Très bon article comme d'habitude Lise ;) (oui c'est un peu le moment fan-attitude mais parfois ça fait du bien!)
Je suis à la fois fascinée et flippée par tous ces comptes Instagram pro-fitness/mannequins super healthy-femmes ayant accouché 2 jours plus tôt et ayant un corps de rêve (rayer la mention inutile).
Notre société moderne a atteint un tel degré de narcissisme, je trouve ça triste au fond. Et ça marche aussi avec les comptes Instagram de personnes présentant au choix leurs enfants parfaits, leurs fringues parfaites, la déco parfaite de leur appart, leurs voyages parfaits au bout du monde, etc.
Ne peut-on pas simplement vivre l'instant présent sans regarder ce que fait le voisin d'à côté?
Ne te méprends pas, je suis moi aussi très friande de toutes ces images mais je pense que c'est important de savoir s'en détacher, de faire la part des choses et d'aller se nourrir de belles images et de belles chose mais réelles cette fois-ci ;).
Je ressens la même ambivalence face à Instagram. Je l'utilise pour partager les moments sympas/beaux/drôles de ma vie et en même temps je me dis que cette disparition de frontière entre sphère public et sphère intime n'est pas anodin...
Justement j'apprécie que tu ne tombes jamais dans le voyeurisme que ce soit sur ton blog ou ton compte Instagram, bravo ;)(oui oui le mode fan-attitude est toujours sur on!)
Je pense que c'est normal de vouloir tout sublimer. La technologie nous offre les outils autant s'en servir pour nous aussi, apparaitre sous notre meilleur jour version 2.0 ;)
En revanche, là où je pense qu'il faut savoir mettre ses propres barrières, c'est justement lors du passage à la réalité. Sublimer ses clichés ok, mais savoir reconnaitre la beauté à travers les imperfections de la vraie vie, je dis oui aussi ! (mais ça demande pas mal d'audace, de courage et de confiance en soi je te l'accorde :))
Moi celles et ceux que je plains le plus c'est surtout ces personnes qui ne vivent qu'à travers ça, j'ai l'impression que pour certains la moindre chose vécue est postée sur insta et sublimée. Je n'envie pas du tout ces filles, chacune son truc, mais le jour où elles n'auront plus ce physique, je me demande ce qu'il arrivera. Comme l'a dit @Liberty si l'on est influençable/sensible à ce genre de modèle/l'on a pas confiance en soi, il faut vraiment éviter ce genre de site, la barre est très haute.
Il n'y aucune originalité, aucune authenticité, tout est trop plat, trop lisse, trop ennuyant sur ce genre de comptes (ce n'est que mon avis). Puis je n'aime pas trop les corps musclés, je préfère quand les filles ont un corps tout en "courbes" je ne sais pas comment expliquer cela. C'est aussi pour cela que je n'aime pas le sport (à part le yoga), je n'aime pas trop quand je suis musclée (je prends assez vite). Je regardais les photos avant/après des filles qui avaient suivi le programme de Kayla, et parfois je préfère leur corps d'avant. Enfin si elles sont bien dans leur peau et leur tête c'est cool.
Pour le compte type loveyourlines, je trouve l'initiative importante.
Mine de rien de voir autres choses ça fait évoluer, il y a pleins de sites et d'initiatives de ce type comme le site largelabiaproject (pour montrer tout type de sexes féminins parce que vous seriez étonnées du nombre de jeunes filles qui complexent sur leurs lèvres etc, mais également pour parler de sexualité, des sujets assez tabous et très intimes), également moncorpsmappartient.tumblr.com.
Allez y jeter un oeil ça peut aider certaines!
Ton article est très intéressant et vient dans la continuité de celui de Géraldine (de l'Express) il y a quelques jours!
Quand accepterons nous d'être et de paraitre réellement ce que nous sommes sans nous cacher devant nombres d'artifices?
Cela requiert une bonne dose de confiance en soi, en sa valeur, qui va bien au delà de notre apparence!
Christine
"Cela requiert une bonne dose de confiance en soi, en sa valeur, qui va bien au delà de notre apparence!"
Je crois que l'on forme un tout et que malheureusement on réduit souvent ce tout à notre enveloppe corporelle. On devrait accorder au moins autant d'importance à ce qui nourrit notre être (lecture, musique, art...) qu'à notre allure ;)
Ah Instagram… on est vite tombé dans la recherche de la perfection hipster avec maints effets de 'flou artistique'. A tel point que lorsque de magnifiques photos datant de 1913 surgissent sur la toile, plein de gens plaisantent en disant "on dirait des photos sorties tout droit d'Instagram". :) http://mashable.com/2015/04/23/autochrome-photos-o...
Très intéressante ta réflexion. Pour ma part je me suis toujours tenue éloignée d'Instagram, le côté a priori très narcissique de la chose, un peu miroir aux alouettes, un peu bûcher des vanités, ne m'intéressait pas du tout. Et puis en commençant un blog il y a quelques semaines et ayant toujours fait énormément de photos, je me suis dit que c'était peut-être finalement un moyen intéressant (et complémentaire du blog), pour, enfin, les partager... Alors voilà, des années après tout le monde, j'y suis enfin. C'est vrai que ça peut avoir un côté très addictif au début, car quand on commence sur Instagram, c'est quand même qu'on a un peu envie de voir ses photos regardées, non? Après, libre à chacun de faire d'Instagram l'usage qui lui correspond... on peut y être très actif sans s'y montrer, et surtout il n'y a pas à voir que des comptes de modèles narcissiques (contrairement à ce que je pensais au début!)... En ce qui me concerne je suis particulièrement intéressée par les comptes de voyageurs, de photographes ou de journalistes qui racontent une histoire tout en offrant du rêve et une vision du monde différente, pas forcément idéalisée d'ailleurs... Et là, on n'est quand même loin de la dynamique exhibitionnisme/masochisme dans laquelle je refuserai toujours de rentrer ;-)
Cela doit faire sept ou huit ans que je consulte ce site quotidiennement. Je l'ai trouvé en cherchant des photo de mannequins qui pourraient devenir des modèles esthétiques. Plus tard je me suis mise à lire les articles, je me suis instruite, j'ai appris à décortiquer les tendances, à mon niveaux. Puis j'ai évolué, le site aussi. J'avais entrepris de nombreux changements dans ma vie, j'ai commencé à essayer de m'accepter, de décortiquer cette fois le faux du vrai en matière d'apparence et de conception de la beauté, de la féminité. Ce site continue d'être un soutien fabuleux dans ce travail sur moi-même, dans cette réflexion qui s'inscrit dans l'histoire, la société. Depuis quelques temps, je me suis mise à lire les commentaires. Quel complément...ça m'étonne à chaque fois. Je ne les lis pas tous car il y en a vraiment beaucoup, mais je suis épatée. Le fil tendu par tendances-de-mode, cette continuité jusque dans les réflexions qu'il inspire, le partage qui en émane, de connaissances, de témoignages, me fait dire que je ne suis pas la seule à avoir effectué ce cheminement... A quand un club des lectrices de tendances-de-mode ? ;-)
Je trouve la réflexion très intéressante.
Pour ce qui est de la tendance fitness/healthy, j'ai aussi remarqué un élan de nanas type Kayla Itsines & co qui ressemblent plus à un mixe entre une petite fille de 13 ans et musclor. Le ventre "tablette de chocolat" qui ressort, je ne suis pas fan. Mais si ça peut permette à des filles d'avoir le déclic pour se (re)mettre au sport et de se sentir mieux dans leur peau au final pourquoi pas!
Les comptes les plus suivis sont fatalement ceux des célébrités, top modèles donc des beautiful people qui contrôlent leur image au millimètre près.
Mais je penses qu'en parcourant Instagram nous ne sommes plus naifs . Il faut prendre du recul et être conscient d'être aussi à "narcissic land", où les photos semblent être prises sur l'instant alors que bien souvent elles résultent d'un énième cliché qui passera de longues minutes par la case retouche. Ça manque cruellement de sincérité, mais chacun peut s'y retrouver en suivant les profils de son choix.
Je ne suis pas fan des comptes du type loveyourlines, même si je reconnais aussi l'intérêt du message. Instagram est un moyen de sublimer une réalité qui n'en est pas vraiment une, ne l'oublions pas, le modèle instagram est basé la dessus, la palette de filtres était ce qui caractérisait l’application.
Certes la réalité des femmes n'est pas la mieux représentée sur ce réseau...Mais mettre en lumière les bourrelets et vergetures est-il un meilleur moyen d'y remédier ?
C'est aussi ça la réalité de beaucoup de femmes, l'envie d'être une meilleure version de soi même!
C'est vrai qu'on va plus sur instagram pour voir de belles images et aussi un peu par "voyeurisme" j'imagine. Même si moi aussi j'essaye de poster de jolies photos, j'hallucine un peu parfois. Disons que toutes ces photos de petits déjeuners healthy ultra esthétiques me font un peu culpabiliser, sans parler des corps qui vont avec^^ Personnellement, j'essaye de prendre un peu de recul, si elles mangent comme ça H24 tant mieux, moi j'ai compris depuis bien longtemps que je ne pourrai et j'essaye de faire dans la mesure ;)!
C'est vrai que quand je regarde mes premières photo, il y a 5 ans, c'était pas du tout ça, c'était de l'instantané alors qu'aujourd'hui, il faut que les photos soient belles, bien cadré. C'est la course aux likes et aux followers
Si vrai ! Je connais une fille qui a perdu 40 kg … elle était obèse maintenant, après une opération de l'estomac, une reconstruction mammaire… elle fait du sport tous les jours… En 6 mois elle a 8000 follower sur IG.
Cette fille est devenue esclave de son corps.
Flippant.
Billet intéressant.
Ces images retouchées, lissées, je ne les trouve pas séduisantes. Kayla Istines a beau présenter des abdos en béton, je ne la trouve pas intéressante esthétiquement. Cette fille est tout ce qu'il y a de plus banal. Elle n'a rien de la beauté d'une Sophia Loren, par exemple, qui, au regard des critères affichés sur Instagram, apparaîtrait sûrement comme grassouillette, ou , en tout cas, un peu trop en chair.
Pour tout dire, je trouve le ventre de Kayla Itsines réellement laid. Il n'a rien de sensuel, de féminin. Ses cuissettes ne sont pas terribles non plus. Cette fille est trop maigre, et je suis prête à parier qu'une majorité d'hommes ne la trouvent pas terriblement attirante. Et je dirais la même chose de Karlie Kloss qui a un beau visage, mais un corps dégingandé, une silhouette famélique. C'est de la morbidité sous une illusion de jeunesse et de santé. C'est très malsain.
Inversement, nous avons le cas Kim Kardashian qui présente une féminité outrancière, caricaturale : hanches, fesses, seins, lèvres surdimensionnés, visage botoxé sans un seul pli d'expression, nez refait. Pour le coup, Sophia Loren a l'air d'une crevette à côté d'elle.
Le problème réside tout autant dans la transformation du corps lui-même que dans les retouches additionnelles sur les photos. C'est comme si la vie de ces femmes consistait en une lutte permanente contre la réalité.
Or, la réalité, même quand on a une silhouette et un visage parfaits et une crinière de lionne, ce sont aussi des boutons ou des cernes certains jours, un ventre ballonné, les poils qui repoussent, des moments de fatigue capillaire, des périodes de stress où l'on se sent moins rayonnante.
C'est horrible, cette façon de pousser les femmes à détester leur humanité. Ca ne peut qu'engendrer de la haine de soi et une frustration permanente.
Et c'est d'autant plus malsain que des femmes comme Kayla Itsines et Kim Kardashian, chacune dans son registre propre, elles, en ont fait un business. Dépasser la réalité, se transformer en créatures irréelles, c'est cela leur job, au même titre que d'autres sont avocates, médecins, vendeuses, infographistes, infirmières, etc. Leur gagne-pain, c'est créer l'illusion, à renfort de sport forcené pour l'une et de chirurgie et médecine esthétiques pour l'autre, et de photoshoppage.
Tout cela est symptomatique de la folie de l'époque. D'un côté, l'industrie agro-alimentaire incite les gens à manger comme des porcs, à ingurgiter toutes sortes d'immondices remplies de graisses et de sucre. D'un autre côté, l'industrie de l'esthétique diffuse des images de corps dépassant les normes du réel. Les gens sont ballotés entre ces deux extrêmes, avec tous les ravages psychologiques et physiologiques que cela entraîne. Pendant ce temps, les acteurs de ces industries se remplissent les poches. Kayla I. et Kim K. engrangent des millions de dollars sur le dos de leur public crédule et manipulable.
Nous avons le choix de rester nous-mêmes ou de devenir les esclaves consentantes de ce business. Adhérer à ce système, le nourrir par l'adhésion portée à ces filles, c'est de la servitude volontaire.
Je plaide coupable : j'ai délaissé les autres réseaux sociaux au profit d'Instagram et je suis le compte de Kayla Itsines car je fais son programme de remise en forme BBG.
Je suis à la fois influencée par ces femmes qui ont un physique agréable à regarder, et en même temps pas du tout dupe des retouches photos et de cette volonté propre à beaucoup d'Instagramers de mettre leur vie en scène. C'est cette mise en scène qui attire les followers.
Je te rejoins donc sur cette idée de la beauté selon Instagram; maintenant c'est à chacune de se forger un avis critique sur cette vitrine promotionnelle qu'est devenu Instagram!!
Je me sers d'Instagram pour partager des instants de mon quotidien et j'aime son caractère instantané et parfois intimiste. Libre à chacune de suivre les profils qui l'inspirent davantage. Même si certains comptes offrent des images de papier glacé assez loin de notre réalité quotidienne, rien n'interdit de s'en servir comme moteur et source d'inspiration, en conservant à l'esprit qu'il faut y appliquer un certain coefficient modérateur... Personnellement j'adore suivre des profils orientés fitness par exemple, ou d'autres qui capturent de belles images de détails de tenues...
tu as tellement raison. ig est d'ailleurs reconnu comme i le social media ele plus responsable de déprime. J'essaie d'écrire une post sur La beauté à tout prix "en général" comme un piège impitoyable. Tu m'inspires! Bisous
Des années après tout le monde je me suis enfin mise à Instagram. Je comprends parfaitement les critiques qui sont faites des "travers" de ce réseau social, mais moi j'en ai une lecture/utilisation différente. Bien sûr qu'on ne montre que le "beau" de sa journée, mais ça m'a permis de voir différemment le beau de ma propre vie.
De jolies photos de Paris ou d'ailleurs ? Ma ville aussi est très jolie, et je me surprends à la regarder autrement quand je me balade, pas forcément pour en faire un cliché qui suscitera moult likes, juste pour en profiter. Overdose de fleurs sur Insta ? Je m'achète plus souvent (ou me fais offrir!) un joli bouquet et ça change tout chez moi. Un petit déj/goûter/snack joliment mis en scène ? C'est vrai que j'ai de la jolie vaisselle qui dort dans le placard, aucune raison de grignoter sur le pouce direct dans la barquette !
Bref, j'ai l'impression de redécouvrir mon quotidien via Instagram, et même si ce n'est que l'enthousiasme du début, j'en profite!
D'ailleurs je me suis remise au sport avec assiduité en découvrant ces comptes healthy/fitness qui me motivent et ne me découragent pas le moins du monde. Parce que, entendons nous bien, j'ai de la cellulite et des vergetures comme (presque) tout le monde, mais c'est pas forcément ce que j'ai envie de voir en gros plan...
Et chaque saison, de pire en pire...
Je suis ton blog depuis plusieurs années maintenant, c'est mon premier message ici. Merci et bravo pour cet article.
https://instagram.com/p/0wEzu0szJ_/?taken-by=sarah...