Samedi
8h30 : Notre TGV démarre, c'est parti pour 3 heures de trajet ! L'occasion pour moi de réaliser à quel point Charles a grandi : petites voitures et livres suffiront en effet à l'occuper tout au long du voyage.
12h : Nous arrivons dans la maison que nous prête pour une semaine mon amie Delphine. Perdue dans le Luberon, entourée d'arbres inspirants (chênes dansants, jeunes oliviers, cyprès élancés), celle-ci possède un charme très particulier, entre matériaux chaleureux et perfection photogénique.
15h : En humant l'air doux où se mêlent senteurs de lavande et odeur d'herbe fraîchement arrosée, je savoure notre chance : nous avons retrouvé l'été pour quelques jours.
Dimanche
11h : Lovée dans l'un des hamacs suspendus dans le jardin, je découvre les premières collections new-yorkaises en surfant sur Vogue.com, avec pour bande-son un Charles qui, en voulant imiter le cri des oiseaux, émet de curieux gloussements qui se terminent en fous rires...
14h : Je revisionne le défilé Givenchy : en dépit de sa fascination pour le clan Kardashian, Riccardo Tisci fait selon moi indubitablement partie des créateurs qui ont encore quelque chose à dire.
Lundi
9h : Je dresse la table du petit déjeuner sur la terrasse, à deux pas d'un citronnier et d'un bosquet de sauge. Dans la douceur du matin, en dégustant mon thé brûlant et en contemplant le paysage environnant, je me dis que l'on peut difficilement mieux débuter une semaine...
10h : Les choses se corsent : alors que j'ai besoin de calme pour finaliser mon post sur Givenchy et que Julien a également de son côté pas mal de boulot, Charles nous sollicite constamment. Nul doute que ceux qui ont pu me reprocher de mettre Charles à la crèche alors que je travaille de chez moi n'ont jamais eu à gérer de front rédaction d'un texte et maîtrise d'un chérubin bien décidé à aller observer les mini escargots immaculés ayant colonisé les herbes alentour...
14h : Après avoir dans un premier temps éprouvé de la frustration en voyant les images des collections s'afficher au ralenti sur mon ordinateur (la faute à une connexion internet peu véloce), je finis par en prendre mon parti, voire même à apprécier cette lenteur imposée qui me donne le temps de découvrir chaque look, là où d'ordinaire la facilité me fait rapidement zapper.
17h : La piscine est glaciale, mais cela n'empêche pas Charles de me prendre la main en me disant "Plouf !", autrement dit : "Viens maman, on va se baigner !". Consciente des bienfaits de l'eau très froide sur le métabolisme, j'accompagne vaillamment mon intrépide petit baigneur. Entre sauts courageux, imitation du poisson et cachette sous l'eau (pour moi), nous passons un moment d'une complicité inouïe. Sans parler de ma fierté de maman qui, en voyant son fils de 2 ans sauter dans l'eau sans hésitation aucune (et en redemander), voit déjà en lui un futur aventurier.
Mardi
5h : Face à mon clavier, je savoure le fait d'avoir devant moi au moins 2 heures de tranquillité pour travailler.
5h30 : Je découvre que Madeline Stuart - une actrice australienne atteinte de trisomie - a défilé pour la marque FTL Moda. Sur les réseaux sociaux, tout le monde s'extasie sur l'ouverture d'esprit de ladite marque. J'espère simplement que cette jeune fille - qui aimerait faire carrière dans le mannequinat - ne sera pas dans le futur uniquement castée pour faire le buzz.
7h : Le soleil se lève : le temps s'arrête...
Mercredi
4h45 : Je retrouve le plaisir intense (et perdu depuis longtemps) de me lever aux aurores. J'aime la solitude sereine de l'aube, le calme nourrissant qui en émane. Je me promets d'essayer de garder le rythme une fois revenu à Paris.
10h : Prévenue quelques jours auparavant par Delphine, je m'apprête à accueillir un photographe pour un repérage de la maison en vue d'une campagne de pub pour une marque anglaise de mode. Alors que je m'attends à voir débarquer un gars branché un peu hautain, je découvre à la place un baroudeur d'une cinquantaine d'années à la répartie facétieuse. De fil en aiguille, il m'explique en quoi consiste précisément son travail, à savoir organiser des tournages pour le cinéma, la télé, la mode, la pub… Il me raconte notamment comment il a réussi récemment à dénicher le décor grandiose que recherchait Vogue UK pour un shooting avec Keira Knightley (et comment celui-ci a finalement opté pour un simple ciel bleu), comment le patron d'une marque de jean très connue s'est vanté devant lui de faire ses meilleures ventes en copiant des modèles qui marchent chez les autres, mais aussi à quel point les budgets prod se sont vus drastiquement réduits depuis que la presse papier est en crise. Entre anecdote sur Agnès Varda et récit d'un shooting au fin fond de la Norvège pour Porsche, je bois ses paroles...
13h : Je fais mon point mode de la journée :
* Le show de Kanye West est quasiment le même que la saison dernière, seule la couleur change. La farce continue…
* Peter Copping se montre très élégant en inscrivant le nom de tous les membres de son studio sur la note d'intention distribuée au public.
* Le stylisme de Michael Kors me laisse perplexe : col roulé + bikini, seriously ?
* Le gimmick du nouage de veste autour de la taille continue - à mon grand regret - de séduire les modeuses.
* Hussein Chalayan rejoint la direction artistique de la maison Vionnet (section prêt-à-porter).
18h : Nous arpentons les rues du village de Gordes avec mes parents venus passer la soirée avec nous. L'air est doux, la lumière généreuse, les pierres gorgées d'histoire. De retour à la maison et après un plongeon dans la piscine, une agréable soirée se dessine, entre délicieuse bouteille de Châteauneuf-du-Pape, discussion sociétale et poulet soja/curry/miel...
Par Lise Huret, le 17 septembre 2015
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