Fashion week de Milan - Printemps/été 2016
Entre gimmicks street-style, silhouettes phares, partis pris stylistiques et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion milanaise...
En empruntant aux élégantes du passé le tissu de leurs tailleurs, Miuccia Prada - qui ne fut pas présente à son défilé en raison d'un deuil familial - questionne cette saison la notion de classique. Mixées à des matières plus féminines, ses lamelles de tweed ou de flanelle composèrent en effet des toilettes fusion évoquant aussi bien l'avenir que le passé. Sans parler de ses robes translucides qui, une fois superposées à d'autres atours, tinrent davantage du souvenir d'une élégance perdue que du vêtement à part entière, ainsi que des nombreux détails issus des garde-robes de nos aïeules qui se virent ici traités sur une note contemporaine (voir ici et là). On retiendra par ailleurs pêle-mêle le gimmick des manches en mousseline - ou en soie - débordant généreusement des vestes du moment, la présence de pulls col V sans manches aux motifs graphiques, mais aussi l'étonnante sobriété des escarpins, qui délaissent cette saison la démence shoesesque au profit d'une esthétique presque sage. Chez Versace, une voix se fit entendre avant l'arrivée des modèles : "Am I happy with who I am? Am I happy with the people around me? Am I happy with what I'm doing? Am I happy with the way my life is going? Do I have a life, or am I just living?"..."Point yourself confidently in the direction of your dreams". Le ton est donné.
La robe pull cherche à sortir de son anonymat casual (voir ici).
Aussi réussie soit la collection Versace, c'est avant tout son casting à la sensualité audacieuse que l'on retiendra, et plus particulièrement les passages de Raquel Zimmermann, Lineisy Montero, Mariacarla Boscono, Cayley King et Gigi Hadid. Affichant toutes une chevelure ultra courte, la top Ruth Bell et les jumelles Giulia et Camilla Venturini pourraient bien offrir une nouvelle désirabilité à la coupe de Sinead O'Connor.
Entre immenses créoles camouflage chez Versace, larges sphères à pétales chez Prada, généreuses fleurs fluo chez DSquared2 et bijoux seventies longuissimes chez Gucci, l'humeur semble être plus que jamais aux boucles d'oreilles oversize.
Point fort des collections printemps/été 2015, le gimmick du laçage joue les prolongations chez Fendi. Et s'il apparaît un brin premier degré sur les parures guerrières des modèles (voir ici et là), il se révèle des plus contemporains sur la maroquinerie de la griffe (voir ici et là).
Chez Marni, Consuelo Castiglioni emprunte sa palette de couleurs à l'univers du Lego (voir ici).
Cet automne, on continue de porter nos tee-shirts de hard rock ! (voir ici).
Naomi Campbell et Riccardo Tisci vinrent applaudir le show Versace (voir ici).
Chez Gucci, les actrices, "it" girls et mannequins affichèrent leur allégeance à Alessandro Michele en arborant ses insolentes créations rétro (voir ici, ici et là). Aussi insolite soit le dress code Gucci, force est de constater que la collection italienne est riche en pièces fortes à la sophistication certes outrancière, mais non moins désirable. On pense notamment à ce blouson teddy en satin brodé et aux bords côtes aux couleurs de la griffe, à cet incroyable perfecto ou encore à ce trench en toile Gucci peinte de délicates fleurs. Sans parler des sacs revisitant avec brio l'imagerie Gucci (voir ici, ici et là) et de cette ceinture un brin bling-bling mais néanmoins infiniment attirante.
Si l'on en croit Gucci, les bagues se portent désormais sur des mitaines (voir ici).
Oubliés cigarettes, iPhones et autres objets nécessitant l'usage de ses doigts : l'humeur de la saison est aux manches ultra longues dissimulant totalement les mains (Max Mara).
Rarement un créateur ne se sera autant amusé que Jeremy Scott chez Moschino. Ici, pas de références intellos, mais de multiples clins d'oeil à la pop culture qui donnèrent naissance à des pièces à la bonne humeur jouissive et au mauvais goût assumé. Parions d'ailleurs que les maillots une pièce imaginés par le trublion yankee - voir ici et là - feront partie des must have de l'été prochain...
Nouveau directeur artistique de la griffe Roberto Cavalli, Peter Dundas livra une collection brouillon manquant de ligne directrice. De son côté, Massimo Giorgetti - nouveau DA de Pucci - ne fit guère mieux… En matière de chemises, le style Laura Ingalls fit fureur (voir ici et là).
Sur les catwalks et à leurs abords, deux tendances capillaires firent rage, avec d'un côté les jusqu'au-boutistes arborant le cheveux ultra court (voir ici, ici, ici et là) et de l'autre les belles assumant enfin leurs boucles naturelles (voir ici, ici, ici et là).
Après avoir imprégné la campagne Dolce&Gabbana automne/hiver 2015-2016, la folie du selfie s'invita cette fois-ci sur le catwalk de la griffe italienne.
Sur le podium Dolce&Gabbana, les casques audio se firent plus bucoliques que jamais (voir ici).
Entre top brodé Dries Van Noten et chino oversize, Anna Dello Russo fit un sans-faute (voir ici).
Chez Missoni, le retour en grâce des Converses se confirme (voir ici).
A Milan, on sait être sexy sans être vulgaire (voir ici).
Par Lise Huret, le 28 septembre 2015
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J'aime bcp Gucci.
Et je pense à me raser la tête comme toutes ces belles mannequins ! Je suis rousse cela devrait rendre pas mal, non ? ;)