Fashion week de Paris - Printemps/été 2016
Entre silhouettes phares, partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion parisienne...
Karl Lagerfeld doit posséder un sixième sens : alors que la grogne sociale faisait rage chez Air France, le Kaiser transforma le Grand Palais en salle d'embarquement pour Chanel Airlines. On aimerait cela dit que celui qui officie avec talent chez Fendi offre à Chanel autre chose que des décors grandioses...Cara Delevingne frôla le parjure en venant saluer avec Karl Lagerfeld.
Féru d'expérimentations textiles et fan inconditionnel de science-fiction, Nicolas Ghesquière effectua cette saison son "vrai" come-back en livrant une collection où esthétique manga, ergonomie futuriste et allure punk se mêlent avec audace. Arborant des pièces dont les matières ressemblent à s'y méprendre à des textures high-tech, son armée de mannequins cyber-grunge présenta ainsi des looks à la douceur guerrière urbaine où pantalon sportswear graphique, top armure (voir ici et là), longue robe bordée de cuir tout sauf mièvre, jupe kilt piquée de liens de cuir et blousons en cuir en tous genres (biker, officier, monogrammé) eurent la part belle.
Visiblement prêtes pour affronter drones carnassiers et robots machiavéliques, les belles de chez Louis Vuitton bandèrent leurs mains de liens de cuir.
Zoë Kravitz défila chez Balenciaga.
Plus ethnique que romantique, la collection Valentino pécha par excès de premier degré (voir ici, ici et là).
Apparemment plus que jamais en vogue, les mules et autres modèles slingback furent aperçus sur le podium Louis Vuitton.
Les souliers Miu Miu fusionnèrent détail bon enfant et twist sexy - voire rock - en associant ruban vichy et escarpin rouge shocking, mais aussi ballerine et sangles en cuir.
Chez Balenciaga, Demna Gvasalia (ex de chez Martin Margiela et Louis Vuitton mais aussi fondateur du collectif "Vêtements") prend la succession d'Alexander Wang. Un parti pris osé de la part de Kering, mais néanmoins excitant. Coïncidence ou non, les fashionistas furent nombreuses pendant ce mois de fashion weeks à arborer les robes de la dernière collection Vêtements (voir ici, ici et là)... Si l'on en croit son visage lumineux et détendu lors du salut final et l'espièglerie assumée de sa maroquinerie (voir ici, ici et là), Nicolas Ghesquière semble plus que jamais épanoui chez Louis Vuitton.
Pour sa dernière collection chez Balenciaga, Alexander Wang livra un vestiaire beaucoup plus doux et nonchalant que lors des saisons précédentes (voir ici et là).
Cette saison, la femme Balmain femme perd en sensualité au profit d'une sexyness manquant de subtilité.
Chez Alexander McQueen, Sarah Burton proposa un vestiaire dénué de mélancolie pour jeune fille en fleur de caractère. C'est ainsi que l'on put voir un micro blouson réchauffer une diaphane jupe rose poudré, une baby doll victorienne arborer des manches trop longues ou encore une veste militaire surmonter une longue robe en dentelle.
Les valises à roulettes Chanel devraient combler les jet-setteuses désireuses de renouveler leur set de bagages.
Chez Carven, Alexis Martial and Adrien Caillaudaud prennent peu à peu leurs marques et proposent quelques jolies pièces (voir ici, ici et là).
A l'image du dôme fleuri qui abrita le défilé Dior, Raf Simons revendique cette saison une certaine sérénité, voire douceur. Et si bon nombre de silhouettes firent honneur à sa modernité créative (voir ici, ici et là), on s'interroge cependant sur la viabilité de la longueur ultra cropped (voir ici et là)…
Chez Chloé, Clare Waight Keller continua de décliner la nature évanescente de sa muse. Et si elle cite les années 90 comme principale source d'inspiration, cela ne l'empêche pas pour autant de livrer moult déclinaisons de ses fameuses blouses amples et autres robes floues qui plaisent tant à sa clientèle. Chez Miu Miu, Miuccia Prada persiste et signe dans son envie de faire porter les dessous dessus…
Isabel Marant n'hésita pas à "s'inspirer" des fameuses sandales Gurkees ayant fait le miel des rédactrices de mode l'été dernier pour imaginer ses "it" sandales de saison…
Chez Sacai, Chitose Abe superpose à outrance, laisse déborder ici un foisonnement d'étoffes, imagine des tailles ultra basses, offre à l'imprimé bandana une nature presque couture et mélange avec enthousiasme sportswear et raffinement artisanal. Le tout donne naissance à des silhouettes audacieuses composées de pièces souvent fort désirables.
Vu notamment chez Saint Laurent, Miu Miu et Louis Vuitton, le diadème s'impose comme le nouveau head band.
Une fois de plus, Dries Van Noten s'illustra par ses incroyables talents de coloriste (voir ici, ici, ici et là).
Après une longue absence, Agyness Deyn renoua avec le mannequinat en défilant chez Saint Laurent Paris.
Les bas et bodies tatoués (voir ici et là) de chez Dries Van Noten - qui permettront notamment de rendre portables les pièces transparentes ayant envahi les podiums de saison - ont tout pour séduire massivement les modeuses en quête de fantaisie tribale/sexy.
Vague caricature des pièces phares de l'ex-rédactrice en chef de Vogue Paris (voir ici, ici et là), la collection capsule Carine Roitfeld x Uniqlo ne fit honneur ni à la pimpante sexagénaire, ni à l'enseigne japonaise.
Par Lise Huret, le 08 octobre 2015
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Merci pour ton éclairage sur cette fashion week parisienne. J'ai un gros faible pour la créativité de Dries Van Notten.
Que penses-tu de la collection Mabille ?
Bel après-midi à toi