Fashion week de New York - Automne/hiver 2016-2017
Entre silhouettes phares, partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion new-yorkaise...
Véritable condensé du vestiaire de Rihanna, la collection Fenty x Puma imaginée par la chanteuse oscille entre esprit streetwear, dégaine hip-hop et emprunts à ses griffes de prédilections (Alexander Wang, Givenchy, Vetements…). Rien d'exceptionnel donc, mais qu'importe : Rihanna fait vendre. Il se pourrait d'ailleurs que sous l'influence de l'interprète de l'album "Anti", les baskets à talons aiguilles reviennent bientôt hanter les pavés urbains… La coupe courte de Ruth Bell continue de séduire les designers, qui sont nombreux à avoir fait appel à elle (voir ici, ici et là).
La ceinture bandana du show Altuzarra a tout du DIY facile à réaliser (voir ici).
Binx Walton s'essaie au blond (voir ici).
Entre les déclarations mégalomaniaques de Kanye West (qui se verrait bien - entre autres - prendre la direction artistique de la maison Hermès), le fait qu'Anna Wintour fut placée juste à côté de Kim Kardashian et la mise en scène faisant référence au génocide rwandais, difficile de savoir ce qui fut le plus dérangeant lors de la présentation de "Yeezy 3"...
Le show Yeezy raconté par une de ses figurantes : voir ici.
Pour son dernier défilé, Alexander Wang s'amuse à prendre le contrepied de la notion de "bon goût". Il convoque pour cela l'univers goth/punk/sexy/sporty qui lui est cher et y puise de quoi constituer une garde-robe éclectique où le tweed se pare de cuir et de piercings, où la dentelle se mue en feuilles de cannabis, où les bonnets se parent d'inscriptions, où les vestes en jean assument une doublure hirsute et où les détails SM affluent. Et si cette collection se révèle parfaitement cohérente, elle aurait cependant plus sa place chez H&M que chez Net-a-Porter...
La gouache blanche, l'ultime produit de beauté ? (Fenty x Puma)
Comme le souligne Imogen Fox dans le Guardian, les "bad girls" ont littéralement pris d'assaut les catwalks (Fenty x Puma, Alexander Wang, Adam Selman). On laisse aux podiums le concept de la ceinture en fourrure (Michael Kors).
Oubliés les longs cils de biche : l'humeur est désormais au regard englué (Jason Wu).
L'installation de Rosie Assoulin lui aura valu une belle visibilité sur Instagram.
En imaginant une version légèrement compensée de la desert boot, Alexander devrait rebooster la cote de cette dernière (voir ici).
Nul doute que les affolantes robes d'Esmeralda ayant clôturé le show Altuzarra ne tarderont pas à se retrouver sur les tapis rouges de 2016...
Placée en front row de nombreux shows, CL - chanteuse star coréenne - semble être en passe de devenir l'une des chouchoutes du fashion system. À quand le contrat d'égérie ?
Mêlant manteaux parfaitement coupés et non dénués de caractères, pièces masculines revisitées en mode féminin et robes sexy aux allures de couvertures drapées, la dernière collection de Victoria Beckham allie confort et féminité. On note au passage qu'après s'être fortement inspirée du travail de Roland Mouret, la créatrice semble aujourd'hui bien plus proche du style de Phoebe Philo (il suffit pour s'en convaincre de jeter un oeil au look qu'elle arbora lors de son salut final).
On retient l'idée du trait de lipstick rouge pour réhausser un look casualwear (Proenza Schouler).
Diane Von Furstenberg troqua son traditionnel défilé contre une "présentation informelle" qui, si l'on en croit Cathy Horyn, tourna franchement au ridicule...
Chez Mansur Gavriel, l'illustratrice - et petite amie de Scott Schuman - Jenny Walton joue les mannequins (voir ici).
En mariant sous-pull à collerette, robe ajourée piquée de sequins et hautes bottes noires, Derek Lam offre au sous-pull un dress code diablement sexy (voir ici).
C'est assises sur la moquette que les soeurs Olsen assistèrent à leur propre show (voir ici).
Chez J.Crew, tout est une fois de plus dans le mix and match des styles, des coloris et des imprimés. Cette saison, c'est ainsi l'alliance entre gris souris, jaune pâle et lavande qui retient l'attention (voir ici). En décidant de fusionner lexique de la Marine, style Pearl Harbor et fantaisie Gucci, Tommy Hilfiger pouvait difficilement se fourvoyer. À défaut d'être extrêmement subtils, ses marinières revisitées (voir ici, ici et là), ses coquettes robes 40's (voir ici, ici et là) et ses manteaux d'officiers twistés (voir ici, ici et là) affichent en effet une savoureuse fraîcheur.
Si l'on en croit son tee-shirt, c'est à Hillary Clinton que Marc Jacobs apporte son soutien.
Chez Rodarte, la mariée était en noir et les fleurs en métal.
Depuis l'arrivée du designer britannique Stuart Vevers, Coach a pour ambition de devenir une griffe qui compte. Et si les jeunes stars présentes cette saison en front row (Emma Roberts, Chloë Grace Moretz et Riley Keough) ont dû apprécier les blousons de base-ball oversize, les robes sixties et autres fourrures chocolat, on regrette néanmoins que Vevers ait puisé à ce point dans les "archives" Miu Miu...
Pile dans l'air du temps, les pantalons à bandes Rag&Bone ne devraient pas laisser indifférentes celles rêvant d'aller au bureau en jogging (voir ici).
Gorgée de références artistiques, la collection Proenza Schouler oscille entre coupes insolentes et manque d'évidence (voir ici).
Chez Marc Jacobs, les mannequins ont des allures de personnages Tim Burtoniens. Perchées sur des bottines aux plateformes vertigineuses et parées de toilettes le plus souvent taillées en mode oversize, ces dernières ressemblent à en effet à d'immenses poupées pourvues de toutes petites têtes et à la mise étrange, voire lugubre. En télescopant sa propre grammaire aux styles victorien, punk et streetwear, Marc Jacobs livre une fable goth' que n'aurait certainement pas renié feu Alexander McQueen. Reste à savoir ce que les pièces du show donneront une fois portées avec une hauteur de talons raisonnable…
Chez Marc Jacobs, Lady Gaga s'improvise top model (voir ici).
Bruce Willis est venu supporter sa fille à l'occasion de ses premiers pas en tant que créatrice de mode (voir ici).
Et si le street-style, c'était mieux en dessin ? (voir ici et là) (croquis de Damien Florébert Cuypers)
Par Lise Huret, le 20 février 2016
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