Bribes de bonheur #5
Entre retrouvailles matérielles, sensation de glisse, promenade féerique, échanges espiègles et nuages grandioses, petit florilège de ces micro-instants m'ayant récemment offert de délicieux shoots de plaisir…
Retrouver mes trésors intacts dans les cartons du déménagement (alors que le canapé, le miroir et le fauteuil ont plutôt mal vécu le voyage). Entendre à nouveau le piano résonner dans la maison.
Parvenir à retirer seule ma combinaison en néoprène.
Ecouter le souffle tonitruant du vent déferlant de la montagne.
Sentir la morsure rafraîchissante de l'eau sur mon visage.
Me faire peur en écoutant des podcasts sur les médiums lors de mes nuits blanches.
Jouer à surfer les vagues avec mon corps et être littéralement projetée sur le rivage.
Admirer Charles opérer des take off irréprochables dans 50 cm d'eau.
Dormir à nouveau dans mon lit après 4 mois passés sur des matelas n'ayant rien à voir avec le moelleux de notre île king size.
Me lever dans la nuit pour terminer le pot de glace "tarte au citron" et déguster ce nectar glacé en contemplant la pleine lune.
Voir mes muscles se dessiner jour après jour.
M'abîmer dans la contemplation d'une colonie de fourmis effectuant un travail aussi minutieux qu'ordonné.
Sentir les petits pieds froids de Charles se plaquer sur mon ventre lorsque je l'autorise à s'endormir dans notre lit.
M'enfoncer dans la brume floutant les contours de la route sinueuse menant vers Praia Grande.
Commencer à avoir des souvenirs avec nos professeurs de surf.
Avoir mal aux zygomatiques à force d'enchaîner les fous rires avec ma nièce de 17 ans.
Être saisie par l'atmosphère de conte de fées (entre végétation luxuriante, chemins pavés, cascades, pierres de taille polies par les siècles...) émanant du sentier menant vers le château des Maures.
Me laisser hypnotiser par les nuages dévalant la colline, avant d'aller raser les flots en contrebas (voir ici). Croquer sans aucune culpabilité dans un énorme sandwich, sachant que la prochaine séance de surf me demandera une dépense énergétique conséquente.
Surprendre nos colocataires (une famille de lapins) s'ébattre joyeusement sur la pelouse.
Renouer avec le Charles du passé en me plongeant dans les vidéos de nos 6 mois en Italie (voir ici et là).
Débuter ma journée par une pétillante conversation téléphonique avec Géraldine.
Expérimenter la force du vent qui coupe la respiration, empêche d'avancer droit et effectue le meilleur des brushings…
Commencer doucement à savoir lire les vagues.
Découvrir de nouveaux artistes en recherchant mes brèves du jour.
Sentir confusément que - via les vidéos diffusées sur IGTV, les insta stories et autres post Instagram - nous devenons vous et moi de plus en plus proches.
Dévorer en guise de dîner un plein bol de cacahuètes en coque.
Commenter avec Charlotte - sur une tonalité espiègle - l'actualité des influenceuses.
Entrapercevoir dans le rétroviseur le petit visage extatique de Charles après une séance de surf.
Obtenir des réponses aux questions que je ne pensais pas me poser lors d'une méditation matinale.
Faire glisser le sable de mes cheveux sous l'eau chaude de la douche.
Profiter de la lumière poudreuse d'un coucher de soleil pour confier à Julien un secret longtemps enfoui.
Explorer la production d'une poignée d'artisans portugais via leur compte Instagram.
Laisser exploser dans ma bouche les cristaux de sucres acides d'un sachet de bonbons fleurant bon les années 90.
Ecouter furtivement Charles qui continue de jouer en anglais en dépit d'avoir quitté le Canada il y a 4 mois.
Par Lise Huret, le 03 août 2020
Suivez-nous sur , et