Défilé Balenciaga Haute Couture automne 2021Défilé Balenciaga Haute Couture automne 2021

Défilé Balenciaga - Haute Couture automne 2021

Si Nicolas Ghesquière rendit maintes fois hommage aux codes du maître espagnol Cristóbal Balenciaga lors de ses années au sein de la maison française, il ne se risqua pour autant pas à présenter une collection haute couture. Il aura ainsi fallu attendre ce mois de juillet 2021 et l'audace de Demna Gvasalia pour voir la griffe si prisée des socialites des années 60 renouer avec la tradition abandonnée en 1968... 
Défilé Balenciaga Haute Couture automne 2021
Féru d'esthétique normcore et de grammaire sportswear, Demna Gvasalia a récemment mis en ébullition le petit monde de la mode en mettant sa créativité au service des codes de la haute couture. Ils furent ainsi nombreux à se presser ce mardi 6 juillet sous les plafonds du salon du 10 avenue George V à Paris afin de découvrir la première collection haute couture de l'un des chouchous du groupe Kering. 

Sur les rangs de chaises disposés le long d'une moquette moelleuse, l'excitation était palpable : le créateur de la fameuse Triple S allait-il réussir à sublimer l'héritage du fondateur de la griffe ? Parviendrait-il à faire cohabiter l'élégance intrinsèque à la notion de couture avec son désir de coller au plus près de la jeune génération ? 

Des questionnements qui se virent rapidement balayés par l'entrée silencieuse du premier modèle. Ici, point de bande-son tonitruante : seul le froissement des étoffes se fait entendre. Or, dans un univers où le bruit est partout présent (au sens propre comme au sens figuré), emprunter au passé le concept de la présentation silencieuse est une idée de génie : Demna Gvasalia nous offre ici une pause, une respiration où le vêtement peut enfin reprendre sa place. 

Sous ses doigts, les monochromes exaltent les tailleurs aux hanches saillantes, les lignes basculées en arrière empruntées aux archives maison fleurent bon une sensualité d'un autre âge, tandis que nombre de volumes évoquent ceux des toilettes des amies de Truman Capote (voir ici, ici et ). Le tout bien entendu saupoudré de démesure et d'intransigeance contemporaine, afin d'épouser les codes du créateur géorgien. 
Défilé Balenciaga Haute Couture automne 2021
Si l'on fait abstraction des silhouettes les plus oversizes (voir ici, ici et ) et que l'on se focalise sur les créations au classique revisité, force est de constater que l'année consacrée à l'élaboration de cette collection a porté de jolis fruits.

Reste cependant une question que soulève le visionnage de la vidéo du défilé : pourquoi Demna Gvasalia s'obstine-t-il à composer des castings aussi étranges et à imposer à ses modèles une démarche digne des personnages de la série Walking Dead ? Bien loin de sublimer ses créations, ces partis pris ont tendance à aspirer la lumière des toilettes proposées. Sans parler de la confusion des genres, qui achève de désincarner les vêtements...

Un état de fait d'autant plus regrettable que Demna Gvasalia a selon moi tout compris à "l'esprit couture", à savoir "Faire un vêtement unique, pour une personne unique. Un vêtement écologique et moderne par essence, puisqu'on ne produit pas ce qu'on ne vend pas".
Voir toute la collection : https://www.vogue.com/fashion-shows/fall-2021-couture/balenciaga#gallery-collection
Par Lise Huret, le 12 juillet 2021
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61 commentaires
Tous les commentaires
emmanuelIl y a 3 ans
Sans aucun doute un défilé qui fera date dans l'histoire de la mode. Brisant les codes et pourtant faisant la part belle au travail des petites mains, cette Couture est tout ce qu'il y a de plus moderne, et "client oriented".

DG a certes jeté un énorme pavé dans la mare (reléguant les coutures de Chanel et Dior au rang de maison figées), il n'en demeure pas moins que sa couture va se vendre, et fait à plusieurs reprises référence à l'architecture du vêtement chère à Cristobal.

J'ai regardé le show avec un regard d'ancien de la maison, en y repérant les codes et les clins d'oeil au passé, en me disant au fur et à mesure du show que DG a tout compris.

Qu'on aime ou pas, là n'est plus la question à ce stade, puisque cette collection s'adresse à ce que l'on appelle désormais les "one percent", autrement dit une clientèle infime mais sans limites.

Ce que je retiens au final, c'est que la Haute Couture ne doit plus être une vision rêvée de la mode, mais doit savoir s'inscrire dans un quotidien actif, même si l'on ne prend pas le métro.
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EliseIl y a 3 ans
Merci pour cette analyse instructive qui complète très bien l'article je trouve :)
La section commentaires de TDM est toujours intéressante !
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EstarlaIl y a 3 ans
Je te rejoins quant aux doutes sur le casting et le coté unisexe de certains looks. Mais sinon.... c'est magnifique. Quand on supprimé les shows frénétiques autour des défilés, la (vraie) haute couture apparait plus belle que jamais.
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vanessaIl y a 3 ans
Certains modèles sont sublime mais le défilé est une torture à regarder...
On dirait une bande de toxicomanes du boulevard Ney, mais bien habillés :/
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A.SophieIl y a 3 ans
Je n'aurais pas pu mieux dire. Cela manque de joie de vivre et met un peu mal à l'aise....
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SpunkyIl y a 3 ans
Très beau défilé, Couture is back ! Bel hommage à Cristobal ! En ce qui concerne le casting, il a probablement voulu remettre en question les critères de beauté et probablement que ceux qui ont les moyens d’acheter de la haute couture ne ressemblent pas aux grammes près aux ex anges de Victoria Secrets... bref, aucune esthétique semble plaire au moins celle-ci décomplexe. Phoebe is back ! That’s it.
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CarolineIl y a 3 ans
Yes, Phoebe is back! Et ça c'est une bien bonne nouvelle ;)
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nuiIl y a 3 ans
Les ourlets. Les ourlets. Mais les ourlets. Haute couture ou pas, qui peut marcher avec une longueur pareille ? Je m'interroge sur l'objectif : remettre les chopines, voire pourquoi pas les palanquins au goût du jour ?
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SwanSwagIl y a 3 ans
J'ai trouvé cet article délicieux jusqu'à la chute transphobe à souhait. C'est grave de relayer des messages pareils de façon aussi "innocente".
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nuiIl y a 3 ans
SwanSwag, Je ne vois aucune expression de haine dans cet article. Votre message est assez virulent, sans être étayé...
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HelleIl y a 3 ans
J'ai eu un petit "gloups" en lisant la phrase également: comme si "la confusion de genres" était une simple mauvaise décision esthétique des marques due à un phénomène de mode.

Après, je n'ai pas l'impression que le casting de ce défilé, ni la façon d'appréhender ces confusions de genres, ait grand-chose à voir avec les personnes trans.
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LeaIl y a 3 ans
L expression "confusion des genres" est en effet tout a fait déplacee.... Il ne s agit certes pas d'une "expression de haine", mais bien d'un discours qui remet en cause la non binarite
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nuiIl y a 3 ans
On pourrait parler des heures, mais est-ce bien le lieu ? Quelqu'une a-t-elle été insultée ? Non. Alors c'est vraiment tirer le diable par la queue que de ramener des débats pareils ici. Vous voulez vraiment transformer cet espace, relativement préservé de la violence d'internet, en un ring de boxe ?
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nuiIl y a 3 ans
*chercher la petite bête, pas tirer le diable par la queue, j'en perds mes moyens.
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HelleIl y a 3 ans
Bah on a relativement souvent des débats ici, y a pas de ring de boxe jusqu'à présent, ou alors une fois par siècle.

Et puis le sujet est amené dans l'article: commenter là-dessus serait aggressif?
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vanessaIl y a 3 ans
Je pense qu’en effet la confusion des genres, dans ce contexte, n’apporte rien au défilé, bien au contraire.
Il n’y a rien de scandaleux dans les propos de Lise, elle donne son avis sur un défilé de mode, donc c’est forcément une critique basée également sur l’esthétisme!
En tout cas je trouve ça laid moi aussi, pas dans l’absolu, mais sur ce défilé c’est hyper raté
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nuiIl y a 3 ans
Helle, d'expérience je n'ai jamais vu de débats sur le sujet qui soient apaisés et courtois.
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LeaIl y a 3 ans
Alors premièrement ce n'est pas a vous de dire si quelqu'un.e a pu être ou non offensée, vous ne semblez visiblement pas être victime de transphobie....
Deuxièmement oui c'est tout a fait le lieu, le sujet est évoqué dans l article, pourquoi éviter le debat ? Ne pas parler des sujets qui fâchent ce n'est pas se préserver de la violence
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
J'ai utilisé cette expression dans le cadre d'un défilé présentant des vêtements.
Choisir sciemment de gommer au maximum le genre des mannequins ne servait pas -à mes yeux- les vêtements présentés.
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vanessaIl y a 3 ans
Mais Léa, il n’y a pas de mannequin transgenre dans ce défilé, pourquoi est-ce que ça vous heurte autant?
Le commentaire de Lise ne s’applique qu’à ce défilé , et elle dit juste que la confusion des genres SUR CE DÉFILÉ n’est pas réussi et ne met pas les vêtements en valeur.
Il n’y a rien de scandaleux, si?
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
Commenter : pas de problème, bien au contraire ! Je pense que c'est le terme "transphobe" qui peut être perçu comme agressif ;)
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nuiIl y a 3 ans
C'est chercher à imposer aux autres un sujet politiquement conflictuel, sans rapport avec l'article ? Vous n'expliquez toujours pas à quel moment la phrase "confusion des genres", dans ce contexte, est un appel à la haine contre les personnes trans.

La haine envers un groupe humain est répréhensible, mais tout autant que la diffamation.
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nuiIl y a 3 ans
*l'appel à la haine, évidemment (encore une fois j'en perds mes moyens).
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Jules&JimIl y a 3 ans
Léger sursaut aussi avec cette remarque qui semble un brin déplacée même si j’entends, de loin, le sens du propos. C’est pourtant un modus operandi exploité depuis toujours ou presque par Demna il aurait bien maladroit de procéder à un changement de casting pour le seul cadre de la couture.
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HelleIl y a 3 ans
C'est un peu ça, le sujet est amené, et si on réagit on est "heurté", "aggressif", on pourrit l'atmosphère, on fait de la controverse.

Disons que, sans être trans, j'ai plusieurs questions LGBT qui se bousculent en ma personne dont des petits soucis de genre, j'ai vu la phrase et je me suis dit "ouais, en gros on est un phénomène de mode qui gâche l'esthétique des défilés de mode"... et puis je me suis demandée ce que le fait que Demna Gvasalia caste la famille Adams dans son défilé avait à voir avec quoique ce soit.

Après je rejoins Vanessa sur le fait que c'est pas très réussi dans le cas présent. Et je suis assez agacée par la façon dont la mode traite l'ambigüité de genre parfois, comme si c'était une simple subtraction d'un certain nombre d'éléments ou un "fuck you papa!" à des diktats.

Dans ce défilé c'est traité de manière moins imaginative que beaucoup d'autres choses. Et dans la mode en général c'est souvent traité d'une manière à cocher la case, mais sans trop bousculer quoique ce soit ni risquer que Hari Nef ne débarque et vole la vedette, alors qu'elle serait sublime dans n'importe-laquelle de ces tenues.
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nuiIl y a 3 ans
Helle, "dont de petits soucis de genre" : comme n'importe quel humain vivant dans un système patriarcal en réalité.
Parce que personne ne correspond exactement aux clichés que les cadres genrés imposent. Il n'y a pas "un homme" et "une femme" ontologiques, il y a des humains, dans toute leur diversité. Je ne sais plus quel philosophe grec se promenait avec une lanterne en plein jour, et répondait quand on lui demandait ce qu'il faisait avec cette lampe inutile : "je cherche un homme" (sous entendu, un vrai). Il voulait démontrer qu'"un homme" est introuvable, en réalité. Le contexte était différent, mais son raisonnement nous enseigne encore quelque chose : il n'y a que des gens réels, qui ne se réduisent pas à des définitions à l'emporte-pièce.
Comme dans l'antiquité personne ne savait vraiment ce qu'était un homme, personne ne sait non plus ce qu'est "la" femme, ni ce qu'est "le" mâle. Et personne d'ailleurs ne pourrait en donner une définition précise et correcte.
Ça n'est donc pas étonnant que vous ayez des "petits soucis de genre". C'est au contraire plutôt logique : qui peut prétendre correspondre à 100% à un fantasme social insaisissable ?
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HelleIl y a 3 ans
Nui, "Helle, "dont de petits soucis de genre" : comme n'importe quel humain vivant dans un système patriarcal en réalité."

Non pas ceux-là, justement. Mais je n'ai pas envie de m'étaler sur des choses intimes ici pour t'en convaincre.
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HelleIl y a 3 ans
Voilà, j'ai l'impression que quand il sort du cadre des fringues, Demna Gvasalia manque assez cruellement d'imagination.
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BlondieIl y a 3 ans
J'ai aussi tiqué sur cette phrase, sans la trouver transphobe mais plus très actuelle peut-être (mais je ne trouve pas les articles "comment s'habiller après tel âge" très actuels non plus à vrai dire). Cette idée de l'incarnation du vêtement, je l'entends (des chiens portent très bien le Kway ;) ) mais j'envisage que le "souci" des vêtements montrés ici ne tient en rien aux genres, qu'on y tienne ou pas. (Perso, je n'y tiens pas du tout même si le mien est en adéquation personnelle avec mon corps/ma tête/ma vie. Je précise que par adéquation, je veux dire que ça ne me fait pas souffrir et qu'administrativement, c'est simple. Femme hétéro, la situation la moins jugée après homme hétéro. Je ne sais pas si je suis claire). Longue parenthèse prudente!
En fait, j'ai tiqué sur les points de suspension qui laissent un effet de sourcil levé évoquant le "enfin je me comprends". Alors que je ne crois pas que ce soit le propos de TDM. ça a un côté, "cette veste serait plus jolie sur une femme" et ça c'est devenu très personnel comme considération. (Lise, je ne te reproche pas ça du tout hein et si je sur-interprête ce que tu as écrit, je suis tout à fait prête à l'entendre et à faire marche arrière parce que j'ai mal compris <3 ).
On sait aujourd'hui qu'être WAOUH en robe n'est pas l'apanage du genre féminin.
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vanessaIl y a 3 ans
“On sait aujourd'hui qu'être WAOUH en robe n'est pas l'apanage du genre féminin.”
Tout à fait Blondie! Et même si je trouve ce défilé raté ( voir mon commentaire plus haut sur l’allure malsaine des mannequins) je suis tombée en extase il y a quelques semaines en voyant un type porter une jupe rose dans la rue, et pour le coup pas de confusion des genres sur lui, il portait sa jupe de manière très masculine et c’était superbe!
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BlondieIl y a 3 ans
J'ajoute une précision, si, à titre personnel, j'aime les mecs en jupe et que je trouve ça sexy, qu'une personne veuille la porte de façon féminine/masculine/autre me plait tout autant. A vrai dire la féminité, la masculinité, tout ça ne me parle pas.
L'attrait ne tient pas à un cadre.
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vanessaIl y a 3 ans
Ok, alors là on voit les choses de manières différentes, mais c’est cool aussi!
Pour moi, en terme de mode, c’est l’allure qui compte, si je vois un mec en robe et que ça ne lui va pas j’aurais la même réaction qu’en voyant une femme porter un vêtement qui ne lui va pas. Je ne vais pas dire que c’est beau juste parce que c’est inhabituel.
Mais je trouve ça super que les gens s’habillent comme il veulent, je le fais bien moi! 🙂
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BlondieIl y a 3 ans
Je n'ai certainement pas dit que c'était beau parce qu'inhabituel.
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HelleIl y a 3 ans
Oui c'est un peu ça, ça vient dans un contexte aussi. Après, je sais en lisant TDM que je vais y trouver ce côté "ici nous pourfendons les diktats du politiquement correct". En général je laisse pisser. Je sais qu'on est des gens très différents.

Je n'ai juste pas voulu que SwanSag se sente seul.e dans son ressenti, à la base, parce que j'ai eu le même. Pas besoin de se sentir forcément visé, mais ce qu'on appelle de façon réductive le genre, c'est un peu le domaine où on a encore le droit de laisser libre cours à ses préjugés, parce que c'est un domaine qui est très mal cerné, mal conceptualisé, mal saisi. On a finalement très peu de mots pour le décrire.

Et c'est aussi, justement, le genre de truc où les gens ont la même réaction que Nui quand on le mentionne ou on le décrit (tout le monde a la même chose, c'est pas grave, pas besoin d'en faire tout un plat), et une toute autre réaction quand ça se manifeste en vrai.

Après je déteste la manière dont l'industrie de la mode traite la question, très souvent, de manière 100% superficielle et marketing: on dirait que les gens ne sont plus des humains complexes, mais des échantillons de différents parfums de glace. La mode aussi est superficielle, mais d'une manière qui est plutôt profonde en ses propres termes. Je trouve que de traiter la sexualité et le genre de cette façon purement libérale, en mode "soupe aux bisounours", c'est une occasion perdue.

Et puis j'en ai aussi marre de voir des défilés de "gens moches" très clichés qui tirent la gueule, aussi (en fait des gens beaux avec du maquillage et à qui on a raconté une histoire triste ou chiante avant de les envoyer sur la piste). Basta. Y a tellement de gens au physique magnifiquement bizarre dans le monde parmi lesquels choisir.
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BlondieIl y a 3 ans
Je trouve que globalement TDM est très politiquement correct. Surtout dans certains commentaires à vrai dire. Il y a une sorte de cadrage de ce qui est beau, bien et "à mort les logos ostentatoires".
Par contre, on peut toujours discuter avec Lise.
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vanessaIl y a 3 ans
https://www.ipnoze.com/homme-porte-jupe-talons-mar...
En revanche je trouve ça hyper moche, mais je n’ai rien contre Mark, c’est juste laid…
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BlondieIl y a 3 ans
Je n'aime rien de ce qu'il porte. Ni sur une femme ni sur un homme. Quand aux choix de ses vêtements, je ne trouve pas ça laid, je trouve ça inhabituel. Mais je ne demande qu'à en voir plus souvent. Les fringues sont un jeu et un enjeu. Si on m'ouvrait son vestiaire sans me dire à qui il appartient, je n'y trouverais rien qui me plait.
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nuiIl y a 3 ans
Blondie : "Perso, je n'y tiens pas du tout même si le mien est en adéquation personnelle avec mon corps/ma tête/ma vie"

Blondie, Vanessa, Helle, Je ne comprends pas ce genre de phrase : qu'est-ce que ça veut dire, être en "adéquation" avec son genre ? Tu as expliqué "adéquation", mais le problème c'est d'expliquer le mot "femme" (ou "homme" si tu es un homme), adéquation tout le monde comprend.

Parce que le "genre", qu'est-ce que c'est ? Si on suit les féministes, c'est une oppression. Donc si on part de cette définition, "je suis en adéquation avec mon genre", ça revient en réalité à dire "j'accepte l'oppression qui pèse sur moi, j'y adhère". C'est la seule définition précise de la femme : c'est le fait de ne pas être un homme, d'être "l'autre". Il y a l'homme (la norme), et tout ce qui s'en écarte : les femmes, et les hommes qui sont jugés "féminins" (les homosexuels). C'est comme ça que fonctionne le patriarcat. C'est en tout cas ce qu'à expliqué Beauvoir, qui n'était pas la dernière des cruches.

Blondie, tu te dis en adéquation avec ton "genre" ? Donc avec l'oppression ? Tu es donc parfaitement d'accord pour "souffrir pour être belle", pour être payée 20% de moins, pour devoir subir le sexisme ?

Pourquoi vous refusez vous à donner une définition de ce qu'est être une femme, tout en admettant qu'on peut se "sentir" femme, et en revendiquant une identité de "femme". Sachant que le mot "femme" n'est jamais défini clairement dans cette théorie. Comment une telle contorsion intellectuelle est-elle possible ?

Autre exemple, Vanessa : "il portait sa jupe de manière très masculine" Mais est-ce que tu as conscience que ça ne veut rien dire ? Peux tu expliquer ce que signifie "porter une jupe de manière masculine", sans recourir aux stéréotypes genrés ? (ex : il était fort, il crachait par terre, il roulait des épaules... toutes ces choses qui ne font pas d'un homme, un homme, en réalité, et toutes choses qu'une femme peut faire aussi, si on sort du schéma sexiste qui veut qu'une femme soit une petite chose fragile, polie et mignonne).
Cette phrase, "il portait une jupe de manière très masculine", ne peut se comprendre sans un présupposé sexiste. Pour comprendre ta phrase, il faut que l'autre adhère aux stéréotypes de genre, donc au sexisme, donc au patriarcat.
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HelleIl y a 3 ans
Visiblement tu as bien appris ton cours de Feminism 101 et lu l'article Wikipédia sur Beauvoir, dont l'oeuvre est loin de se résumer à ça, d'ailleurs le féminisme n'en fait qu'une infime partie. C'est une infime partie du féminisme que tu décris comme étant "les féministes". Tu ne m'apprends rien, d'ailleurs, puisque je suis militante féministe depuis des années.

Après, si tu veux mon avis, le genre et la sexualité ont très peu d'intérêt politique ou philosophique (certes, le patriarcat existe, même les féministes souvent ne saisissent pas l'ampleur du problème). Le fait de se sentir en adéquation ou pas, franchement, pour moi, ce qui est plus intéressant, c'est justement l'aliénation, l'appropriation, la destruction, et pour ça, ce qu'on désigne comme "le genre" devient intéressant.

Pourquoi? Vaste question. A te lire, on dirait que ça a la simplicité d'un laxatif, alors que des générations de féministes s'y sont cassé les dents, une bonne partie y laissant leur santé mentale et/ou physique, ou devant être folles au départ pour s'y risquer. Les définitions, c'est bien pour les documents juridiques, ou pour les dictionnaires, mais c'est assez limité.

En tout cas, si ça aide à répondre à une partie de tes questions: il existe des gens qui adhèrent à 95% de tout ce que tu dis, qui quand bien même prennent des hormones ou se font opérer, ou changent d'état civil, au-delà de toute théorie sur la partie morale ou identitaire de cet ensemble de comportements humains (en toute sincérité, si tu lis l'anglais, je te conseille les essais d'Andrea Long Chu, je n'adhère pas à tout ce qu'elle dit mais elle est super intéressante : https://nplusonemag.com/issue-30/essays/on-liking-... ).
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BlondieIl y a 3 ans
Alors non, je dis exactement le contraire, je dis que je suis une femme sur ma carte d'identité et que ça n'est pas en inadéquation avec ce que je ressens. Je suis une femme hétéro et il est vrai que ma vie quotidienne y ressemble. Ce qui ne m'empêche pas du tout de trouver tout ça bien merdique quand je vois les souffrances que ça engendre. Et les haines.
Ce que je dis est que le genre est une prison. Sauf pour ceux qui sont en adéquation avec le genre désigné "basiquement homme/ pénis, femme/vagin" (je fais un raccourci qui ne me satisfait pas exactement puisque des hommes ont des vagins et leurs règles). Et tu me fais dire ce que je n'ai pas dit. Tu me fais même dire le contraire! Dans une société patriarcale, ceux qui sont dans les cases sont dans les cases.
Moi les cases, ce que j'en pense...
Je me refuse de donner une définition à dire ce qu'est une femme? Non plus.
Simplement, je ne sais pas ce que ça signifie et c'est si limitant que je n'y trouve pas de sens. A part dans la lutte féministe contre le patriarcat où là, l'adversaire est assez clairement défini.
Les qualités et défauts qu'on prête au genre binaire m'ont toujours semblé fausses et je ne m'y suis jamais retrouvée. Ni enfant ni maintenant. Il n'empêche qu'en bonne sociologue, je sais dans quelle case je suis: femme hétéro blanche salariée diplômée etc. Je n'en tire aucune satisfaction, c'est un fait de naissance qui n'est en rien décidé par moi. Je l'assume et il ne me détourne pas des autres. Il me laisse toute l'énergie nécessaire pour être une.e allié.e.
Je ne revendique aucune identité de femme: j'ai justement dit que, me concernant, je m'en fous et je suis l'alliée de ceux et celles qui travaillent la question pour plus de liberté. M'en foutre à titre personnel ne signifie pas non plus que je ne vois pas le problème ni l'oppression permanente.
J'ai abandonné le schéma homme/femme, je n'ai jamais pensé le monde ainsi, on me l'a imposé et je gueule contre ceux qui continuent. Il me semble que tu as démarré un peu fort sur ce que je disais en y lisant ce que je n'ai pas dit.
Je suis d'accord avec toi quant au commentaire de Vanessa sur la jupe, peut-être que si tu avais lu ma réponse tu n'aurais pas traduit ce que j'ai écrit. Vanessa a une idée de ce qui lui plait chez un homme. Le dire ne fait pas d'elle un suppôt du patriarcat. Nous avons peut-être mieux à faire que nous mettre à l'index!
Alors, je le re-re-re-dis:
1) Je sais qu'on m'a attribué un genre. Il est là et ne me pose pas particulièrement de question. Peut-être faut-il commencer à lire les travaux qui expliquent l'usage des pronoms. Et dire que je suis en adéquation, dire que mon pronom est "SHE" n'est certainement pas stigmatiser les non-binaires. C'est leur reconnaitre le droit d'en choisir un autre.
2) Je sais précisément comment le fait d'être une femme est limitant. Et je m'attache à péter ces décisions prises par d'autres pour moi.
3) Jamais dire "je suis en adéquation avec mon genre" ne signifiera: "je suis d'accord avec l'oppression".
Il me semble, Nui, que tu es allée un peu vite en besogne me concernant.
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vanessaIl y a 3 ans
Ce que je voulais dire en disant qu’il portait sa jupe de manière masculine, c’est simplement qu’il ne singeait pas la femme parce qu’il portait cette jupe rose.
Il avait un corps avec tous les attributs masculins ( on peut encore dire ça j’espère?) épaules très larges, jambes musclées et velues, très athlétique , et portait cette tenue avec naturel, on sentait qu’il était à l’aise et c’est aussi ce qui m’a plu, voilà!
Et oui j’ai conscience de ce que ça veut dire, merci ☺️
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BlondieIl y a 3 ans
Je l'avais compris ainsi et mon "appétence" (pas terrible de consommer l'autre) va dans le même sens que toi. Mais je t'ai répondu pour te dire que le port de la jupe de façon virile (à supposer qu'on envisage toutes/tous la virilité de la même façon. Et qu'il faille le faire... c'est moins sûr) n'était qu'une partie du port de la jupe. Il me semble aussi que tu as conscience de ce que tu dis: tu es plus sensible au charme des mecs en jupe s'ils sont comme ci ou comme ça. ça ne signifie pas que tu mésestimes ceux dont le charme te laisse indifférente.
:)
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Vanessa Il y a 3 ans
C’est exactement ça! Merci Blondie :)
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fredCIl y a 3 ans
Bonjour Lise, je suis entièrement d'accord avec ton analyse, mannequins au physique très étrange, je ne savais parfois plus si il s'agissait d'homme ou de femme, de jeune ou de personne plus âgée, une démarche qui laissait penser que les talons des souliers avaient été cassés...Mais au delà de tout cela, j'ai retrouvé l'esprit Couture tel qu'il me parait être défini dans le catalogue (de l'exposition Haute Couture qui a eu lieu il y a quelques années à l'Hotel de Ville) que je suis justement en train de lire. J'ai adoré les vêtements basculés, les chapeaux, le tailleur/pantalon/robe que tu as mis en photo étant une de mes créations favorites... Je ne suis pourtant pas très fan de son PAP, mais je pense que Cristobal aurait apprécié ce défilé!
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HelleIl y a 3 ans
En fait je pense que Nui à traduit nos positions assez différentes à toutes les trois dans les termes contre lesquels elle a l'habitude d'argumenter.

Pour ma part, si j'avais 20 ou 25 ans de moins, y a des chances que j'aurais transitionné : c'est quelque chose que j'ai consciemment décidé de ne pas faire. Je n'ai pas de regrets, parce que dans le domaine, c'est pas du masculin et/ou du féminin que je veux, c'est tout et rien, ce qui reste binaire à vrai dire. Après, binaire vs non-binaire... c'est tout aussi binaire. En tout cas, quasi personne ne prétend "être né dans le mauvais corps" ou "se sentir femme ou homme". Certains disent savoir être un homme ou une femme, ou s'être découvert comme tel: c'est différent.

Et après, juste parce que ça ne relève pas des caractéristiques sexuelles secondaires, ne veut pas dire que ça relève forcément soit d'un diktat de la société ou d'une oppression. Dieu merci, les humains ont d'autres raisons d'agir de telle ou telle façon. Sinon on passerait nos vies à pisser dans des églises.
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BlondieIl y a 3 ans
Je ne suis pas certaine de me poser la question exactement en différenciant binaires de non-binaires. Il me semble que l'acronyme LGBTQIA+ montre justement que cette distinction n'est pas réaliste. Mais je crois comprendre ce que tu veux dire et le partager. D'ailleurs, j'ai écrit en utilisant cet angle parce que je voulais répondre aux commentaires.
La réflexion de Nui me convient: le patriarcat et ses dommages. Mais la lecture qu'elle a fait de mes commentaires me semble téléguidée (excuse-moi Nui) et l'accusation un peu rapide.
Me concernant, je suis une femme dans un corps de femme avec une pratique hétérosexuelle. Mais autant je le sais, autant ce n'est pas inscrit en moi comme quelque chose qui me définit pour moi-même. Aux yeux des autres, oui, j'en ai conscience. Mais aux miens, pas vraiment. Je crois que ça se rapproche de ton dernier paragraphe. Puis-je dire que je me sais femme mais que je me sens prioritairement individu? Et que je comprends bien que certaines personnes se sentent puissamment d'autres catégories ?
Je porte, dans la vie, un prénom de garçon (disent les autres) et je n'ai jamais ressenti autre chose que de l'indifférence au fait qu'on me donne du monsieur ou du madame. Et je précise que je ne parle que pour moi. Que ceux pour qui c'est important pour eux-mêmes obtiennent ce qu'ils veulent!!!
(merci Lise de ne pas cantonner la mode aux chiffons)
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HelleIl y a 3 ans
Oui c'est tout à fait ça, sauf que pour moi, je n'aime pas trop quand on me dit "madame" (manque de bol, je ressemble fortement à une madame et donc c'est ce qu'on me dit en général, mais on fait avec). Sinon, je ressens une indifférence assez aggressive envers tout ce qu'on appelle "le genre"... sauf ses pièces détachées, en quelque sorte.

Je serais assez en faveur de détruire l'homme, la femme et le genre en tant qu'institutions, mais ça m'intéresserait vraiment de savoir s'il en reste quelque chose après. Justement parce que des personnes se sentent puissamment homme ou femme (cisgenres comme transgenres d'ailleurs), que ce n'est pas une question d'aimer l'oppression, et que c'est quelque chose d'assez difficile à décrire. Et en fait l'analyse de Nui m'a fait réagir parce que je l'ai déjà lu plein de fois : sur des sites TERF, notamment, ou de la part de gens qui essaient de me convaincre que j'ai subi un lavage de cerveau de la part "d'hommes déguisés en femmes" parce que je refuse de rejoindre les anti-trans.

Et je trouve que tout ça est conceptualisé de façon un peu hâtive, avec ce concept de genre social superposé sur un sexe biologique, d'ailleurs même Beauvoir n'avait pas l'air super convaincue par ça, les féministes matérialistes françaises encore moins (pour Delphy c'est plutôt la notion de genre qui vient influencer les biologistes pour définir le sexe en tant que construction scientifique). Et après, tout ça, c'est des concepts. Conceptualiser ne veut pas dire définir ou expliquer.
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nuiIl y a 3 ans
Désolée, cela fait beaucoup de réponses, je vais diviser mon message en trois, Vanessa, Helle, Blondie, pour que ce soit plus clair (j'espère que cela ne dérangera pas la lecture).

Vanessa, que veux-tu dire par l'homme en jupe "ne singeait pas la femme" ? Comment "singe-t-on" une femme ? Là encore, une définition manque. On ne peut "singer" que ce qu'on est capable de définir, de décrire.
Alors, qu'est-ce qu'une femme ? Un humain qui marche en minaudant ? En tournant des fesses ? Les pieds en dedans, à la mode des écolières japonaises ? Tout cela, ce sont des stéréotypes sexistes, une fois encore. Pensez-vous à autre chose, quand vous parlez de "singer la femme" ?
En tout cas vous avez donné un début de définition de l'homme. Et cela confirme ce que je pensais : pour vous un "homme" (l'allure masculine), c'est être velu, athlétique, et musclé. C'est votre définition.
"il portait sa jupe de manière masculine, c’est simplement qu’il ne singeait pas la femme parce qu’il portait cette jupe rose.
Il avait un corps avec tous les attributs masculins ( on peut encore dire ça j’espère?) épaules très larges, jambes musclées et velues, très athlétique "

Vous voyez bien que cela ressemble beaucoup à un cliché sexiste comme on en trouvait dans les années 50. On peut au contraire être un homme et s'épiler, ou être un homme de peu musclé...
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nuiIl y a 3 ans
Helle, je serais un peu plus sèche, parce que quand je parlais de ring de boxe... vous venez de me dire que j'étais aussi cultivée qu'un étudiant de première année (c'est assez méprisant pour les étudiants, en passant), que je m'informais sur wikipédia (encore que je ne vois pas le problème de s'informer sur une encyclopédie collaborative, au contraire), et vous venez me jeter à la figure votre carrière militante...
Mais bon, je ne suis pas très surprise, internet n'est pas un mode de communication très pacifié. J'espère juste que vous déployez au moins autant d'énergie et de verve contre les ennemis des femmes, les masculinistes, les proxénètes, les forums misogynes en tout genre. Au moins votre agressivité ne serait pas vaine.
J'ai donc le choix entre vous répondre gentiment ou vous répondre sur le même ton.
Solution numéro 1, parce que je crois que nous partageons un but commun, l'égalité homme/femme ?

Vous revendiquez être militante féministe, et, en même temps, vous affirmez que le genre et la sexualité n'ont que "très peu d'intérêt politique...", c'est une contradiction complète voyons ! Ces questions sont au contraire fondamentales pour les féministes. C'est tout simplement le cœur de leur réflexion.

Les définitions, contrairement à ce que vous prétendez (et je note une fois encore que vous bottez en touche à définir ce qui est pourtant central dans votre argumentaire, c'est-à-dire qu'est-ce qu'une "femme", qu'est-ce qu'un "homme"), sont bien évidemment essentielles dans toute lutte politique, de droite comme de gauche. Vous le reconnaissez vous même d'ailleurs à un moment : les définitions, c'est bien pour faire des lois. Vous vous réclamez d'une expérience militante, et vous ignorez l'intérêt de définir un objet de lutte ?
Le fait de définir la femme, l'homme, a permis que les femmes obtiennent des droits justement : en expliquant que "la femme" est un statut oppressif, et que "l'homme" est un statut privilégié, les féministes ont pu obtenir des droits comme le droit de vote, avoir un compte bancaire, une certaine égalité salariale, parmi les choses les plus importantes.
Si on prend, en revanche, la définition qui ressort de vos messages, c'est-à-dire que tout tourne autour d'un "ressenti", quelque chose d'impalpable, d'invérifiable par tous, nous n'aurions jamais pu agir, tout simplement. On aurait conseillé à celles qui voulaient voter de "changer de genre", à celles qui voulaient avoir un compte bancaire, de transitionner, à celles qui voulaient devenir médecin, juge, avocate... etc, de devenir des hommes.

Dans votre dernier message, Helle, vous expliquez que vous auriez voulu transitionner. Je m’interroge : que veut dire transitionner, quand on n'est pas capable d'énoncer clairement ce qu'est un homme et ce qu'est une femme ? Vous ne voulez pas devenir "rien". Que vouliez-vous devenir ? Un homme, donc un privilégié ? Mais en ce cas, c'est abandonner vos sœurs pour un mirage. D'abord cela reviendrait à affirmer que les privilèges sont "naturels", et je vous prie ensuite de me croire qu'une fois votre transition dévoilée, il y a peu de chance que les gens misogynes ne vous épargnent de leur violence, que vous ayiez pris des hormones ou non. La solution à un problème oppressif n'est pas de mimer les oppresseurs, mais de se battre pour que les femmes puissent obtenir l'égalité qui, encore aujourd'hui, manque dans trop de domaines.
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nuiIl y a 3 ans
Blondie,
Le problème est qu'envisager l'oppression sous le prisme du choix (binaire ou non binaire, fumeur ou non fumeur), c'est oublier trop vite qu'il s'agit d'un système.
On ne change malheureusement pas de camp, sans l'autorisation des privilégiés. Seuls les privilégiés peuvent "s'amuser" avec le genre.
Le transactivisme paraît séduisant, parce qu'il met l'accent sur le choix, la liberté. Mais en réalité cette théorie est destructrice, parce qu'elle a pour conséquences de figer les genres, en les présentant comme une donnée naturelle (le fameux ressenti). Or on ne peut pas combattre quelque chose qu'on considère comme immuable, inhérent à l'humain.
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BlondieIl y a 3 ans
Nui,
Je découvre avec vous des choses que je n'ai pas dites. Il me semble par ailleurs avoir précisé que ma réponse ètait axée sur le mode binaire/non-binaire parce que je voulais répondre à cette phrase du post qui me laissait un peu perplexe. Je n'ai jamais dit que tout cela était un choix. J'ai même précisé que j'avais conscience de ma position favorisée dans le système. Je crois qu'avec toutes les précisions que j'ai apportées, lire entre les lignes ce qui n'existe pas pour ensuite en faire le procès est vain. On ne fait pas tellement avancer la réflexion si je dois passer mon temps à corriger votre interprétation de ce que j'ai écrit.
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fredCIl y a 3 ans
Eh bien dis donc Lise! Ça chauffe ici! Heureusement que l'on ne parle que de mode! J'ai mal à la tête! Heh he he!
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
;)))
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HelleIl y a 3 ans
Sincèrement désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris de venir élucubrer comme ça sur TDM :). Mais bon. On ne s'est pas (trop) écharpées.
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BlondieIl y a 3 ans
La mode n'est pas "que la mode". Sinon TDM se cantonnerait à un catalogue. Le vêtement est politique, l'analyse sociologique. Sans occulter la dimension plaisir de la sape.
Il me semble que nous avons discuté ensemble (oui je suis d'accord il y a eu quelques attaques, je cite "un peu plus sèches", qui embrument la conversation). Je n'ai pas trouvé que tu "élucubrais" ni que "ça chauffait".
Lise, qu'en dis-tu?
ps: j'ai trouvé ça moins dur que quand les commentaires reprochent la maigreur, le lissage des photos, la mise en scène, les logos ostentatoires etc
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HelleIl y a 3 ans
C'est sûr, sociologique entre autres d'ailleurs, puisqu'il n'y a pas que ça comme discipline. D'ailleurs même ici, c'est placé dans un contexte artistique et esthétique global, ce qui encourage à se poser plus de questions que sur un site comme Refinery29 par exemple, où c'est purement le pendant consumériste d'une discussion politique (démocrate américaine) assez moralisante (j'ai déjà vu les comms sur leurs "money diaries", c'est quelque chose!).

D'accord pour le PS aussi, le truc c'est qu'une photo est déjà une mise en scène donc photoshop ou lissage, ça ne me choque pas du tout. Après, je crois que préfère ce genre de jugement au fait de cantonner les vêtements à un truc qui "se fait sentir soi-même", c'est moins solipsiste. Même si ça reste, bah des jugements quoi.
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
Il n'y pas à être désolée ! Tout est resté super courtois et interessant :)
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Lise (TDM)Il y a 3 ans
La conversation a été intense et intéressante :) Moi cela ne me pose aucun problème. Au contraire, j'aime que TDM soit un lieu d'échange.

Le commentaire de FredC était teinté d'humour ;)
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MankaIl y a 3 ans
Alors, moi, il m'a fallu un peu de temps pour digérer ce défilé. Dans un premier temps, j'ai détesté. A cause du choix des mannequins. Ras le bol de l'atypique téléphoné, prévisible, qui en plus tire la tronche. Gros malaise. Puis, j'ai regardé le défilé jusqu'au bout, en me concentrant sur les vêtements. Et là, beaucoup de choses m'ont plu : les robes/ tailleurs/pantalons ; les costumes aux hanches exagérément marquées. En fait, ce sont les vêtements qui portent "de front" les genres masculins et féminins, en même temps. C'est peut-être pour ça que le défilé a opté pour ces mannequins. Peut-être que mettre ces vêtements sur des femmes ou des hommes faciles à identifier comme tels n'aurait pas eu de sens pour le créateur de ces vêtements ? Pour ma part, je n'ai jamais compris ce qu'était l'identité, qu'elle soit genrée/sexuelle, ou autre. Je ne sais pas ce que c'est d'être une femme, un homme. Être Français ? Jamais compris, non plus, ce que ça voulait dire. Je ressens toutes ces identités comme des limitations. Finalement, il me plaît bien, ce défilé :-)
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CorineIl y a 3 ans
Je plussoie ... même si je suis incapable d'analyser le pourquoi du comment mais ce silence ... enfiiiiin et ces salons et ces modèles comme un retour aux sources avec la modernité reliée au passé ... j'ai adoré !
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MarieIl y a 3 ans
Bonjour Lise!

Je suis étonnée de lire que tu considères la confusion des genre comme un défaut du défilé. Je trouve qu'au contraire c'est une initiative louable qui fait office de contre-poids face à l'extrême 'genderization' dans la mode. Casser les codes (surtout ceux qui sont oppressants comme les genres) est bien un des rôles de la mode qu'on peut saluer.

Bien à toi!
Marie
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