Chronique #177 : Mes mauvaises résolutions pour 2022
N'ayant jamais tenu aucune des bonnes résolutions prises par le passé, j'ai décidé de ne prendre cette année que des "mauvaises" résolutions. En espérant que celles-ci soient plus faciles à tenir que les premières…
Continuer à ne pas prendre de petit déjeuner
J'ai tout essayé : les smoothies protéinés, les flocons d'avoine, les jus verts épinard/concombre/pomme, le steak de chevreuil (quand je vous dis que j'ai tout essayé…), les oeufs brouillés, les compotes de poire maison, les baies de goji, les puddings de graines de chia, les quartiers de pamplemousse, les tranches d'avocat écrasées… et rien ne me convient. Je débute mes agapes matinales en pleine forme et les finis systématiquement fatiguée, voire déprimée. Après m'être longtemps forcée, persuadée que le petit déjeuner était la clef d'une alimentation équilibrée, j'ai fini par accepter le fait que mon corps a son propre rythme et qu'il n'est pas bénéfique - dans mon cas - de le nourrir avant 11h/12h. N'en déplaise aux diététiciens, à France Guillain et à ma mère…
Continuer à boire du Coca Cola Light
J'ai plusieurs fois essayé d'arrêter… sans succès. Et j'ai décidé que ce n'était pas grave.
Commencer à être égoïste
J'ai longtemps pensé que je ne pouvais pas dire non. J'acceptais tout : aller prendre un café, me rendre à une soirée, faire du shopping en duo, aller dîner chez quelqu'un ou encore converser en visio. Persuadée que je devais faire plaisir aux autres et être là si ma présence était désirée, je ne cherchais pas à savoir ce que je voulais intimement. Or, à force de me retrouver dans des situations énergivores où je ne prends aucun plaisir, j'ai fini par comprendre qu'il me fallait procéder à quelques ajustements. Je compte ainsi apprendre à dire "non", afin de pouvoir dire de vrais "oui"...
Continuer à noyer mon fils de questions à la sortie de l'école
As-tu passé une bonne journée ? Comment s'est déroulée la partie de foot de ce midi ? Elle était bien habillée ta maîtresse ? Il s'est passé quelque chose de rigolo dans ta classe ? Comment avancent tes recherches sur Alexandre le Grand ? Je te fatigue ? Les chiens se sont-ils encore échappés ? Il était bon ton sandwich ?
Il m'écoute stoïque, jusqu'à ce que l'une de mes questions fasse mouche et délie sa petite langue d'écolier. Je me délecte alors de sa logorrhée riche d'informations candides, de révélations inattendues et de traits humoristiques involontaires. Un plaisir que je ne suis pas près de bouder…
Continuer à glisser mes pantalons larges dans mes chaussettes hautes
20 décembre 2021. Alors que je prépare ma valise "Vacances de Noël lozériennes", j'ignore religieusement mes jeans slim. Il faut dire que ceux-ci ont fâcheusement tendance à se la jouer "Dr Jekyll et Mr Hyde" au gré de mes variations hormonales. Les vacances familiales étant par ailleurs dangereuses sur le plan émotionnel, je préfère éviter d'emporter des vêtements susceptibles de fissurer mon ego. J'opte donc pour des pantalons/jeans droits (ou larges). Une fois sur les chemins de randonnée, force est néanmoins de constater que ces derniers flirtent dangereusement avec le sol boueux. Instinctivement, je décide de glisser le bas de mon jean dans mes moelleuses chaussettes mi-hautes. Je ne me doute alors pas que cette astuce pragmatique me réserve une jolie surprise… Une heure plus tard, en apercevant mon reflet dans la porte-fenêtre de la maison, je suis bluffée par la dégaine tout à fait acceptable du mix Timberland/chaussettes/jean blousant dans ces dernières. Je pense depuis sérieusement à réitérer l'expérience, et ce même en dehors des sentiers lozériens.
Continuer à ne pas planifier mes articles
À force d'écouter mes amies free-lance m'énoncer leur programme de la semaine/du mois/du trimestre, j'ai fini par culpabiliser. Comment pouvais-je être aussi légère quant à la planification de mon travail sur TDM ? Comment pouvais-je débuter une semaine sans savoir ce que j'allais écrire le lundi, le mercredi et le vendredi ? Face à ces femmes si ordonnées, j'avais l'impression d'être un vilain petit canard écervelé ne devant qu'au hasard sa survie sur internet. Il fallait que cela change, et vite. J'investis donc dans un bloc de Post-it, une pochette de surligneurs et des pages A3 et je me mis à planifier. Aussi net que graphique, mon planning m'émut plus que je ne l'avais imaginé. Esthétiquement parfait, ergonomiquement ok et relativement réalisable, il était la preuve matérielle que je pouvais moi aussi me comporter comme une adulte. J'étais fière de ce cadre idéal pour une semaine professionnelle à haut potentiel. J'avais cependant oublié un infime détail : je ne fonctionne que hors cadre. J'ai besoin de l'adrénaline du vide, de l'excitation de tout recommencer à zéro chaque matin, du vertige provoqué par la possibilité de la page blanche…
Mais aussi…
Continuer à boire un verre de vinho verde tous les soirs.
Continuer à espionner ce que les gens dévoilent à leur insu (contenu de caddie, chaussettes dépareillées qui dépassent, chaussures mal cirées, boîte de tests de grossesse dépassant d'un sac à main, marques de bronzage insolites, égratignures, tickets de spectacle utilisés en marque-page…) afin de nourrir ma galerie de personnages imaginaires.
Continuer à faire des paniers shopping que je ne valide pas.
Continuer à prendre du retard en priorisant - sur mon travail - les jeux avec Charles, le surf et les promenades.
Continuer à m'énerver contre des choses que je suis la seule à trouver problématiques.
Continuer à boire ma potion magique café soluble/stévia/lait de vache que bon nombre de mes proches désapprouvent.
Continuer de publier des vidéos de vagues en Instagram Stories, au risque d'énerver celles et ceux qui ne désirent que du contenu "mode".
Continuer à croquer de temps en temps dans un cheeseburger, afin de montrer à mon fils que rien n'est tabou en matière de nourriture.
Par Lise Huret, le 03 janvier 2022
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