Erin Fetherston a tout pour plaire, à tel point que cela pourrait en devenir agaçant. Née à San Francisco, diplômée en Art de la prestigieuse université de Berkeley, Erin est une jeune femme talentueuse, un brin rêveuse et qui se passionne pour les légendes irlandaises et les mythes qui les entourent. En 2002, la belle Américaine s'envole vers Paris, afin d'intégrer la succursale parisienne de la Parson's School of Design.
Maîtrise en poche, elle décide de se lancer et crée sa ligne éponyme, ce sera dans le secteur du luxe fait main. La première année, la jeune femme est invitée off de la semaine de la haute couture, ses créations oniriques tout droit sorties d'une rêverie shakespearienne intéressent et intriguent.
Cependant, Erin sent que son destin est ailleurs, c'est pourquoi à peine une année après le lancement de sa griffe, elle change d'orientation. Elle juge que le prêt-à-porter lui permettra de développer plus de modèles et que les retombées financières seront plus franches. Pari tenu : son style unique fait de romantisme ambigu, de fraîcheur acidulée et de vierges effarouchées séduit la critique.
En 2006, son amie la photographe Ellen von Unwerth écrit et produit un court métrage, Wendybird, dont les héroïnes sont Kirsten Dunst et les robes d'Erin Fetherston… Toilettes immaculées, bonnets de grosses laines et sourires candides, l'univers de la créatrice y est distillé avec grâce et subtilité. Ce film met en scène la collection automne/hiver de cette année-là.
Kirsten Dunst, amie d'Erin, devient sa muse. Pas étonnant alors que toutes les robes sortant de l'imagination de Mlle Fetherston semblent avoir été conçues pour la mythique Lux… Son style ? L'essence même de la romance made in Manhattan : on y trouve une certaine rigueur mêlée de douceur, aucun détail n'est gratuit. Les coupes sont étudiées et travaillées au point d'en devenir évidentes.
La baby doll est son vêtement fétiche, elle en fait son terrain d'expérimentation et en livre des versions à la fois urbaines et virginales… Grâce la Fondation de la Mode Ecco Domani (EDFF), qui chaque année organise un concours afin que les jeunes créateurs puissent avoir une visibilité à l'international, Erin a eu la chance de pouvoir défiler à la Fashion Week New-Yorkaise début 2007.
Tous s'accordent à dire que c'est une créatrice avec qui il va falloir compter… Elle sait capter l'air du temps, et en faire éclore un vestiaire intemporel et ultra désirable. Il serait peut-être temps que notre chère Colette s'intéresse à son cas afin que nous puissions revêtir nos petites robes de princesse signées Fetherston.
Mais peut-être que la collaboration d'Erin avec Target (le Monoprix version géant américain) va faire réagir les acheteurs français (elle met en effet ses pas dans ceux d'Alice Temperley et de Proenza Schouler qui après son passage chez Target avaient été débauché par Topshop et par notre Colette nationale). En effet tous les ans, la chaîne américaine Target invite des créateurs à concevoir des vêtements pour la grande diffusion.
La collection dessinée par Erin Fetherston pour l'occasion est girly à souhait, on aime l'esprit faussement sage du bleu marine, la version pomme d'amour du short taille haute, l'évidence du manteau boule, le détournement des petits coeurs et l'incroyable modernité qui s'en dégage… Bref on adore, et on aurait bien envie de tout shopper en avance pour se faire un total look Chloë Sevigny…
Et si le concept store du 213 rue Saint Honoré nous faisait une petite sélection des meilleures pièces de la collection pour la rentrée ? Les vacances se termineraient plus joyeusement, non ?
Par Lise Huret, le 02 juillet 2007
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