C'est à 20 ans que Hye Park a débuté sa carrière de mannequin, ce qui est assez tardif par rapport à ses collègues. Cela ne l'a pas empêché de brûler les planches dès son arrivée dans le milieu, et de devenir le fer de lance de son agence, New York Trump Management. Immigrée de Corée, Hye Park a effectué la majeure partie de sa scolarité aux USA, à Salt Lake City.
Certains disent qu'elle fut remarquée par une agence lorsqu'elle se promenait dans un centre commercial, mais en réalité la jeune fille a répondu à une annonce qui passait à la radio. En effet, depuis le début de son adolescence, Hye observe avec envie le monde de la mode et espère secrètement en faire partie un jour. Alors quand l'occasion se présente, elle n'hésite pas.
Elle passe la première sélection, la suite du concours la mène à Los Angeles et elle y est recalée à cause de sa démarche non conforme à celle demandée lors des défilés. Mais Hye ne s'avoue pas vaincue, et durant les deux jours qui suivent, elle s'entraîne à marcher dans sa chambre d'hôtel. Le troisième jour, elle repasse le casting et est sélectionnée par l'agence Trump.
Depuis qu'elle a forcé un peu le destin, la chance ne cesse d'accompagner la jeune femme. En moins d'une demi-année, elle pose pour Steven Meisel et apparaît sur la couverture du Vogue Italie. De plus, le seul top asiatique du moment, Tominaga Ai, est enceinte et ne peut assurer les shows : Anna Sui et Marc Jacobs décident alors de la remplacer par Hye Park.
Sur leurs défilés, elle fait sensation : sa fraîcheur, sa silhouette gracile et son regard félin ne passent pas inaperçus, et chacun note le nom de cette charismatique inconnue. Roberto Cavalli et Dolce & Gabbana la veulent dans leurs campagnes de publicité, et elle figure également dans de nombreuses séries mode dirigées par des photographes prestigieux.
Le fait qu'elle parle l'anglais couramment lui permet de s'adapter facilement et d'intégrer rapidement les codes qui animent le milieu de la mode. Hye Park séduit et défile sur quasi toutes les présentations de toutes les semaines de la mode. Louis Vuitton, Marc Jacobs, Balenciaga, Alexander McQueen, Burberry et même Chanel - qui est réputé pour ne pas priser les mannequins asiatiques - tombent sous le charme de la silhouette plus que diaphane de cette nouvelle venue (1m78 pour 48 kg).
Hye Park voit les demandes affluer de tous bords, et c'est pourquoi très vite elle devra trouver un agent dans chaque centre névralgique de la mode : Paris, Milan, Londres, Tokyo... Elle rêve d'apparaître en couverture du Vogue US, et quelques mois plus tard c'est chose faite. En dépit de ses 23 ans, de ses jambes arquées et de son morphotype à l'opposé d'une Gisèle Bundchen ou d'une Gemma Ward, Hye ne rate pas un podium.
Hye Park est une jeune femme confiante qui croit en sa bonne étoile, mais si tout devait s'arrêter demain, elle reprendrait tranquillement le cours de sa vie, terminerait ses études de biologie et deviendrait vétérinaire.
Car pour elle son rêve d'enfant est accompli : elle a défilé pour les plus grands, prit l'avion plusieurs fois dans la même semaine et fait la couverture de magasines pointus. Elle déclare que désormais ce n'est que du bonus, et que le stress de ses débuts s'est entièrement envolé, pour laisser place à une joie sereine, joie d'être là où elle a envie d'être, et joie de savourer l'instant présent.
Point de vue style, Hye Park, comme beaucoup de ses collègues, aime les vêtements décontractés, cool, un brin racés et faciles à porter qu'elle trouve en flânant dans New York (sa ville d'adoption depuis qu'elle est dans le métier) ou qu'elle déniche sur les marchés lorsqu'elle retourne en Corée.
Car en dépit du fait de vivre en Amérique, elle reste très attachée à la culture de son pays d'origine, apprécie sa musique et se régale de ses petits plats épicés. Hye Park était encore très présente lors des derniers défilés new-yorkais qui viennent de se dérouler...