Michel Perry

Véritable Mick Jagger de l'escarpin, Michel Perry est un artiste sans concessions, un amoureux d'art, d'unestablishment et de liberté. Pétri de contradictions, l'homme adule la couture et vénère l'époque punk londonienne, affectionne les traditions tout en les tournant en dérision. De ces antagonismes est née la griffe Michel Perry qui, depuis 21 ans, ne cesse de séduire de par son talent et son inventivité…
Michel Perry
Né en 1952, le jeune Michel grandit dans une famille de chausseurs travaillant pour Bata. Il vit dans un milieu aisé où le luxe n'est pas étranger au quotidien familial. Sa mère, passionnée de mode, s'offre régulièrement des toilettes couture que le petit Michel ne se lasse pas d'admirer. Cependant, la réussite de son père dans l'univers de la chaussure ne suscite en lui aucun attrait. Michel Perry est alors fou de peinture : il se voit devenir peintre et vivre de son art.
Adolescent féru d'histoire de l'art, il n'en est pas moins à 100% dans son époque où les Rolling Stones explosent, où la mode porte les noms de Malcolm McLaren et Vivienne Westwood et où l'on adule les punks de Carnaby Street. Il se forge ainsi un patrimoine hybride, entre classicisme et révolution, qui ne cessera de l'inspirer tout au long de sa carrière.
Afin de lui permettre de vivre sa passion, ses parents le font rentrer aux Beaux-Arts de Mons, en Belgique. Cependant, le turbulent Michel Perry est obligé de quitter l'établissement à peine quelques mois après son arrivée. De retour dans le giron familial, il n'a pas d'autre choix que d'arrêter la peinture et d'accepter le poste que son père - grâce à ses relations - lui a déniché.
Au début, il traîne les pieds et ne trouve aucun intérêt à dessiner des souliers. Cependant, il se rend compte assez rapidement que ce média peut être un véritable moyen d'expression, et que la chaussure peut dépasser sa nature première d'objet utilitaire sous l'impulsion d'un créateur. C'est à partir de ce moment que le jeune homme se prend de passion pour la chaussure. Il s'avère être doué, et travaille alors pour de nombreuses griffes italiennes.
Michel Perry
Après avoir passé quelques années au coeur de ce milieu, Michel Perry constate que la chaussure est devenue le "parent pauvre de la mode", et décide d'y remédier en lançant sa propre marque en 1987. Ses souliers sont créés comme autant de pièces uniques, chacun racontant sa propre histoire. La qualité irréprochable de ces derniers, allié à leur design étonnant, ne tarde pas à faire des émules auprès des modeuses. Michel Perry devient le chausseur attitré des fashionistas pointues, qui tombent en émoi devant la perfection baroque des escarpins de ce nouveau venu.
Michel Perry connaît alors une ascension fulgurante : il ouvre une boutique rue de Turbigo, puis rue des Saints Pères, et en très peu de temps il intègre le cercle très fermé des chausseurs parisiens. Un tel succès à à peine trente ans grise le créateur : il est alors de toutes les soirées, de toutes les folies et enchaîne les excès. En 1998, Michel Perry décide de faire le point et de se recentrer sur l'essentiel.
Michel Perry
C'est ainsi qu'en 2000 il intègre les Beaux-Arts, afin de finir ce qu'il avait entrepris des années auparavant. La même année, il fait l'acquisition du château de Voulnay en Bourgogne, avec pour objectif d'en faire un lieu de rencontre autour de son oeuvre, composée tant de ses peintures que des ses souliers. Il aimerait qu'à Voulnay les gens se plongent dans son univers, dégustent une certaine cuisine et écoutent tel ou tel groupe underground, le tout dans un écrin cossu, afin de percevoir sa conception de l'art. En 2003, en parallèle de sa propre griffe, il reprend les rennes de Weston (alors en perte de vitesse) et parvient avec le génie qui est le sien à redorer le blason de la marque. Il y gagne de l'assurance et un certain apaisement.
En dépit de plus de vingt années dans le métier, Michel Perry évoque toujours les mêmes influences quand on lui parle d'inspiration : le rock des années 60, le mouvement punk, mais aussi la couture très couture, haut de gamme, raffinée, luxueuse, élitiste… et surtout leurs mélanges. S'il se sent proche du XVIIIe siècle, de l'esprit boudoir, de ses détails un peu frivoles et du libertinage qui en découle, il est également extrêmement curieux et gourmand de ce qui se passe sur la scène artistique contemporaine, et s'en laisse imprégner lors de la création de ses modèles.
Michel Perry
Cependant, l'homme est un personnage de contrastes, et n'aime jamais mieux l'art contemporain que dans une cimaise ancienne riche d'histoire. Pour lui, le nouveau a fondamentalement besoin de la patine de l'ancien, et c'est ainsi qu'il agence son univers. On retrouve ainsi du rock avant-gardiste à Voulnay, et des sandales futuristes dans son boudoir du 243 rue Saint Honoré…
Entre rock and roll, excellence et séduction, à 56 ans (et plus jeune que jamais) Michel Perry n'est pas prêt de déserter nos fantasmes haut perchés…
Par Lise Huret, le 06 mai 2008
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9 commentaires
Tous les commentaires
MarineIl y a 16 ans
Cout de Coeur pour les Boot Blanches, pile à mon gout !
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seul et fabuleux !Il y a 16 ans
Je vis pas tres loin d'Arnay le Duc ... la ou se situe le fameux Chateau ! Je vais esseyer d'allé y faire un tour dés que je le pourrais ! Pour une fois que ca se passe pas tres loin de chez moi ... autant que j'en profite ... non mais !
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ChloéIl y a 15 ans
Je suis raide dingue des chaussures dessinées par Michel Perry. C'est un vrai artiste, qui rend chacune de ses créations dignes de rentrer au musée. A la fois colorées et architecturales, ses escarpins et boots me donnent envie régulièrement de faire des hold up dans la boutique londonienne de ce cher Michel Perry !
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tim'Il y a 15 ans
c'est mon créateur fétiche. Il a tout compris : ses chaussures sont à la fois funky, classe et chic. Je n'ai jamais retrouvé chez qui que ce soit cette de folie stylée. Dans une boutique Michel Perry je me sens comme une fille chez Laduré, j'ai envie de tout acheté
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HypeIl y a 14 ans
Je suis a 100% en accord avec les commentaires précédents : j'ai été voir la dernière collection Michel Perry à Paris la semaine dernière, et comment dire... j'ai été littéralement conquise !

Avant cela, je ne pensais pas que l'on pouvait être ému devant une paire d'escarpins, et pourtant...
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cécileIl y a 14 ans
Mon homme achète toutes ses chaussures Chez Weston depuis que c'est Fred Perry qui est aux manettes de sur le plan artistique de cette maison.
et moi, petit à petit me suis intéressée à ce qu'il faisait pour les femmes sous son propre nom... Efficaces ces bottines et escarpins font un pied de folie et en plus sont super confortables.
Je suis devenue une accro de la boutique Michel Perry Collector qui se trouve au 42 rue de Grenelle.
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VicdogIl y a 14 ans
God, how did Michel Perry's shoes slip by me? We should know more about him in the states (love the orange lace up heels).
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isabelleIl y a 13 ans
Il y a des filles qui économisent pour s'acheter des escarpins Louboutin, eh bien pour moi c'est chez Michel Perry ( 243, rue Saint Honoré ) que je rêve de dépenser mon salaire . Les escarpins de cet été 2011 " Rain or Shine " sont à tomber, j'ai vu de sandales blanches et rouges avec des pompons qui sont aussi canons ce sont les
Nantucket...
Ahh c'est bon de rêver.
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Paul P. Il y a 7 ans
Créateur ayant une influence néfaste chez Weston.
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