La tendance étant aux colliers oversize - visant à égayer la sobriété des lignes nineties de saison - la mini collection de bijoux signée Shourouk Rhaiem tombe à point nommé pour satisfaire nos envies d'élégance baroque.
D'origine tunisienne (elle a grandi à Nabeul), la jeune Shourouk s'est imprégnée tout au long de son enfance de la magie du savoir-faire local : la broderie. Son imaginaire s'étaye ainsi au son des fêtes de mariage où les toilettes des convives rivalisent en détails précieux. L'adolescente y développe un véritable engouement pour tout ce qui touche aux vêtements et se passionne pour la mode. C'est donc sans surprises qu'une fois devenue parisienne elle intègre le Studio Berçot.
Elle s'y spécialise en création textile où son talent, son sens de l'esthétique ainsi que son imagination débridée font des merveilles. Ses études terminées, elle intègre facilement les grandes maisons de couture parisienne. Elle oeuvre ainsi chez Chloé et Galliano, mais aussi en Italie auprès de Roberto Cavalli. Chez eux, elle conçoit les motifs et détails qui sertiront des chaussures ou des sacs, ou bien qui embelliront corsages et poignets.
Petit à petit, Shourouk réalise que ce qu'elle créé pourrait fort bien exister à part entière : cette broderie pourrait devenir une broche, ou ces rubans un peigne fantaisie… Elle s'empare alors de ces petits bouts de merveille traînant autour d'elle (tels que des chutes de satin, des perles esseulées ou du fil d'or abandonné) pour en créer des bijoux fantaisie dignes d'un atelier de haute couture. La belle se met alors à les porter, sur un tee-shirt gris ou épinglé à une petite robe noire… ses créations attirent aussitôt compliments et désirs de celles qui croisent leur chemin.
Forte de son expérience auprès des plus grands (qui ont toujours exigé d'elle méticulosité, persévérance, refus de la facilité, quête de l'impossible et rigueur extrême) et y ayant acquis les contacts nécessaires, Shourouk décide alors de tenter sa chance en lançant sa propre griffe, et une micro collection voit le jour.
Celle-ci est inspirée de dentelles et de broderies chinées loin des étals parisiens, que Shourouk retravaille avec cette grande technicité qui est la sienne, donnant à ses bijoux une couleur couture très luxe. Il s'agit cependant d'un luxe girly, "prêt-à-porter" et facile à arborer sur un vêtement du quotidien, comme si l'on emmenait sur soi un peu de paillettes d'un monde inaccessible…
Comme souvent, ce sera le Japon qui ouvrira en premier ses boutiques aux créations de Shourouk. Férus d'innovation, de produits originaux et qualitatifs, les acheteurs japonais sont en effet attentifs à ne pas laisser passer celles et ceux qui savent faire preuve d'un talent certain. C'est ensuite Hong Kong, Londres puis New York qui tombent sous le charme de cette balade onirique - mais diablement actuelle - que composent les bijoux de la jeune femme.
En France, ce n'est qu'à la rentrée chez Maje, Franck et Fils et au Bon Marché que nous pourrons acquérir quelques pièces de cette collection directement inspirée du film préféré de la créatrice : Peau d'âne. Cependant, on ne doute pas que les Parisiennes se jetteront avec volupté et frénésie sur ces bijoux - véritable alchimie entre tradition et poésie - qui ont déjà suscité l'enthousiasme au sein de toutes les places fortes de la mode…
Comptez entre 170 et 450 euros pour un bijou Shourouk.
Site officiel : https://shourouk.com/
Par Lise Huret, le 25 août 2008
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[Commentaire pas constructif du tout mais traduisant mes pensées à la perfection]