Curieux mariage que celui de Sergio Rossi et Puma… d'autant plus surprenant qu'Hussein Chalayan (nouveau directeur de la création chez Puma) est à priori plus sensible aux aventures conceptuelles qu'aux partenariats de raison. En effet, si la griffe italienne - réputée pour ses escarpins raffinés, très prisés par la jet-set russe - est un associé de choix au poids commercial indéniable, elle pourrait bien manquer de ce twist futuriste auquel Alexander McQueen nous a fait prendre goût.
Il ne faudra donc pas chercher d'innovation design dans la collection capsule (qui sera présentée en janvier chez Colette), mais plutôt une girlification sophistiquée des basics Puma : la basket "Clyde" se pare ainsi d'une toile de satin, tandis que deux autres modèles prennent de la hauteur.
Or le concept "Tennis à talons" est loin d'être des plus faciles à manier. On se souvient notamment de ces converses sur talons aiguilles qui excellaient dans l'art du mauvais goût et de la vulgarité, condamnant pour un temps cette association des genres.
Pourtant, sous le crayon d'Edmundo Castillo, Sergio Rossi ne s'en sort pas si mal : en dépit d'arborer 14 cm de hauteur de gomme, ses sneakers pourraient en effet renouveler gentiment le genre. Sa ligne épurée et son design justement sporty rendent cette néo-richelieu intrigante, et finalement presque charmante.
Cependant, si les modèles en cuir pourront peut-être négocier leur laissez-passer fashion, il est hors de question de plébisciter ceux en toile ou de style salomé, qui illustrent parfaitement la notion de cheap de luxe...
En vente chez Colette dès le mois de janvier
Par Lise Huret, le 15 octobre 2008
Suivez-nous sur , et