S'inscrivant dans la tendance initiée par la version Tim Burtonienne d'Alice au Pays des Merveilles, Christian Louboutin a choisi de présenter ses dernières créations au sein de l'univers des contes pour enfants, sous l'objectif du photographe Khuong Nguyen. Cela dit, les références aux écrits des Grimm, Perrault & co restent cantonnées aux clichés de la campagne ; car lorsque le maître chausseur s'attelle à l'élaboration de ses souliers, il n'est plus question que de sexyness, de luxe raffiné, d'artisanat haut de gamme, de talons vertigineux et d'extravagance maîtrisée...
Si l'on ne peut véritablement considérer ces pièces comme des intemporels (au sens de "basiques minimalistes"), celles-ci se consommeront néanmoins comme un bijou extravagant que l'on aura plaisir à porter sporadiquement au fil des années.
Par ailleurs, l'homme a beau manier la fantaisie sans tabous, oser les matériaux les plus riches et les hauteurs les moins raisonnables, ses créations n'en deviennent pas pour autant des objets de musée importables, bien au contraire : aussi folles soient-elles, leur simple vue suscite en nous l'irrépressible envie de les porter sur-le-champ.
Ainsi, que ce soit ses low boots en résille translucide et flammes Swarovski, ses escarpins alliant dentelle, brides de satin et talons aux cristaux arc-en-ciel, ses mules en léopard ou encore ses bottines généreusement recouvertes de fourrure de coyote, tous sublimeront sans conteste le mollet fuselé d'une Cameron Diaz ou d'une Nicole Kidman.
Viennent ensuite des modèles de cuissardes - inconsciemment destinés aux riches épouses filiformes des oligarques russes - pour lesquels Christian Louboutin semble avoir laissé libre-court à ses lubies les plus débridées. Cela dit, qu'elles soient en python ou décorées de pompons de fourrure réglisse, celles-ci valent malgré tout le détour, ne serait-ce que pour le frisson provoqué par leur vue...
On note également que ce passionné de claquettes - et donc a fortiori de semelles plates - décline depuis quelques saisons des créations qui, ne flirtant pas avec le haut des cimes, permettent d'arborer du Louboutin en mode plus décontracté. Cet automne, c'est ainsi une paire de bottes camel à clous dorés qui enchantera les fans du casual haut de gamme.
Seul bémol à cette collection : le thème cuir blanc/oeillets dorés, qui ne parvient malheureusement pas à sortir du cliché de la stripteaseuse infirmière...
Par Lise Huret, le 01 juin 2010
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J'apprécie particulièrement la deuxième chaussure présentée, équilibrée entre des couleurs vives et une douce dentelle blanc cassé.