Une fois les tendances de la saison officialisées, il n'est pas rare de voir les filles suivant assidûment le pouls de la mode - sans pour autant avoir les moyens de s'offrir une paire de boots Isabel Marant - se rendre dans la boutique Jonak la plus proche, histoire de dénicher un modèle collant au plus près de leurs envies.
Il faut dire que l'enseigne familiale créée en 1964 s'est toujours faite forte d'évoluer au rythme de la mode, et ce tout en mettant l'accent sur le confort de ses souliers et en veillant à conserver des tarifs abordables. De quoi fidéliser toute une génération de jeunes filles boulimiques de magazines fashion, addicts à la sape et scotchées à Style.com...
À ses débuts, Jonak - tirant son origine de la contraction du nom de son créateur Joseph Nakam - se contente cependant de proposer une offre multimarques. Il lui faudra plusieurs années pour devenir une griffe à part entière, développant ses propres modèles. C'est à ce moment que Jonak commencera véritablement à prendre son envol...
Basée sur une structure à taille humaine permettant une grande réactivité et une bonne circulation des informations, l'entreprise affiche - après quelques saisons de rodage - une santé resplendissante. Les équipes de style ont alors pour consigne de décrypter rapidement les tendances des podiums, afin d'en livrer une version accessible. Côté fabrication, Jonak rachète des usines en Italie, en Espagne et au Portugal, ce qui lui permet de surveiller de près la production et la qualité de ses produits, qu'il veut irréprochables.
Par ailleurs, si chez Jonak on suit assidûment les tendances, ce n'est pas pour autant que l'on succombe systématiquement aux dernières excentricités de saison. Quelles que soient les modes, Jonak privilégie ainsi des couleurs passe-partout, susceptibles d'aller avec l'ensemble d'une garde-robe ; il botte également en touche lorsqu'il s'agit de concevoir des souliers à talons vertigineux ou à l'ergonomie alambiquée. Ce qui vaut à l'enseigne de voir ses produits partir plus vite que n'importe quel macaron framboise Pierre Hermé...
On regrettera simplement qu'une enseigne affichant une croissance annuelle à deux chiffres ne se préoccupe pas plus de sa visibilité sur internet. Son site ressemble en effet très fort à une mauvaise blague, qui pourrait servir de contre-exemple à n'importe quelle griffe désirant s'offrir une vitrine virtuelle. Sans parler de son e-shop constamment indisponible, contraignant ses clientes à passer par un Sarenza (un des rares distributeurs de la marque sur la toile), dont l'aspect mass market ne flatte ni l'oeil de la fashionista, ni l'image de la griffe...
Par Lise Huret, le 21 juin 2010
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