Pour la jeune Chinoise Liu Wen (originaire de Yongzhou dans la province du Hunan), le mannequinat n'est pas un rêve d'enfance : guide touristique après les cours, Liu pense plus à réunir suffisamment de yuans pour pouvoir s'acheter un ordinateur portable qu'à défiler sur les podiums. C'est cependant ce même besoin d'argent qui la pousse à participer au concours New Silk Road Model Look China de 2005, dont le premier prix pourrait largement lui permettre de s'offrir son laptop...
Bien plus grande et svelte que la plupart de ses concurrentes, Liu Wen décroche la première place lors de la sélection régionale, mais échoue lorsque le concours devient national. Cela dit, elle est tout de même parvenue à attirer l'attention des agences chinoises, si bien qu'elle entame peu après sa carrière de mannequin.
Très vite, elle devient dans son pays une valeur sûre, posant pour les éditions chinoises de magazines tels que Marie Claire, FHM, Vogue ou encore Harper's Bazaar. Son ascension fulgurante au sein de l'Empire du Milieu attire alors l'attention des occidentaux et plus particulièrement de l'agence parisienne Marilyn, qui lui fait signer un contrat en 2008.
À 20 ans, Liu Wen entame pour ainsi dire une seconde carrière sur les podiums des fashion weeks. Car si elle continue à faire rêver ses compatriotes en posant pour Vogue Chine&co, elle investit également le circuit des top models internationaux en défilant en 2008 pour Burberry, Chanel, Hermès, Kenzo ou encore Jean Paul Gaultier...
Fin 2008, Style.com la place parmi les 10 nouvelles filles à suivre. Il faut dire que pour Liu Wen, les choses se passent à merveille : elle signe un contrat avec Calvin Klein pour le parfum CK One, commence à apparaître dans les magazines occidentaux et fait partie du casting pour le fameux calendrier Vogue Paris, shooté par Terry Richardson.
En 2009, Condé Nast lui ouvre plus largement les portes de ses éditions anglaises et italiennes, tandis qu'elle devient l'un des visages de la campagne DKNY. La même année, Liu Wen - qui défile désormais aussi bien pour Chanel qu'YSL ou encore Prada - défraye la chronique en devenant le premier modèle asiatique à apparaître sur le très select show Victoria's Secret...
En 2010, sa cote continue de grimper en flèche : elle poursuit son contrat avec Calvin Klein, clôture le défilé Givenchy de mars 2010, pose pour le magazine W et devient le premier visage chinois à représenter la marque de cosmétique Estée Lauder...
Entre temps, la discrète Liu s'est installée à New York, où elle a trouvé ses marques. Ses 3 endroits préférés y sont ainsi le Lincoln Center, les restaurants de Chinatown et... son lit. Il faut dire que son emploi du temps s'avère si chargé qu'une bonne nuit de sommeil s'apparente pour elle davantage à un lointain fantasme qu'à la réalité...
Par ailleurs, constamment amenée à parcourir le monde, la belle a rapidement dû apprendre à parler couramment la langue de Shakespeare, ce qui ne fut pas sans mal pour cette timide jeune fille. Ses efforts ont néanmoins fini par payer, si bien que c'est désormais dans un anglais fluide qu'elle discute avec son amie Constance Jablonski.
Point de vue mode, Liu Wen voue une grande admiration à Nicolas Ghesquière, au point d'avoir du mal à quitter les pièces Balenciaga une fois le défilé terminé. Enfin, au quotidien, elle cultive un style assez éclectique, évoluant au gré de ses coups de coeur fashion...
Par Lise Huret, le 04 novembre 2010
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