Alors que l'ex-rédactrice en chef de Vogue Paris - Carine Roitfeld - n'avait pas hésité à confier à Garance Doré la rubrique "Une fille, un style" de la version web de son magazine, Franca Sozzani ne semble pas encore prête à inviter les blogueurs au sein de sa parution.
Dans un papier qu'elle publie sur son propre blog (hébergé sur le site de Vogue Italie), la journaliste s'interroge en effet sur les raisons - mais également sur le bien fondé - de la présence des blogueurs au coeur de la fashion sphère. Pourquoi sont-ils placés au premier rang des défilés ? Pourquoi leur donner une si grande légitimité alors qu'ils ne proposent rien, ne parlent que d'eux-mêmes et se contentent bien souvent de se prendre en photo vêtus de vêtements excentriques ?
Cela dit, qu'elle ne parvienne pas à retenir leur nom tant ils sont nombreux ne l'empêche pas de reconnaître l'ampleur du phénomène, ainsi que son effet rafraîchissant. Pas encore blasés par le système et ultra enthousiastes, les blogueurs posent en effet un regard neuf sur les événements fashion, là où les rédactrices de mode officiant depuis plusieurs décennies n'arrivent plus à se laisser enivrer par la magie d'un show. Ils commentent dans l'instant, manquant parfois de recul et d'expérience pour mettre en perspective les choses, mais jamais de fantaisie et de passion.
Et si elle considère la plupart des blogueurs comme des papillons de nuit à l'existence éphémère, elle n'en ferme pas pour autant les yeux sur la réussite de certains, qui sont parvenus à capitaliser leur succès en faisant de leur blog le fer de lance d'un nouveau mode de communication.
Assimilant "l'effet blog" à une tendance comme une autre, Franca Sozzani n'exclut cependant pas la possibilité que celui-ci se voie - après avoir été porté aux nues - soudainement confronté à une phase de rejet, comme il est souvent le cas dans la mode.
Au final, la rédactrice en chef de Vogue Italie se laisse donc encore un peu de temps avant de trancher quant à la position à adopter par rapport au phénomène. De notre côté, au vu de la pérennité, du sérieux et de l'influence de certains (The Sartorialist, Style Bubble, Jak&Jil, Café Mode...), on considère que la fashion sphère a plus à gagner qu'à perdre à leur contact...
Par Lise Huret, le 01 février 2011
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