Autopsie d'un shopping #5 : Ma jupe imprimée J.Crew
En matière de shopping, apprendre de ses erreurs permet souvent d'éviter bien des déconvenues. C'est pourquoi j'ai décidé de disséquer certains de mes achats malheureux, afin d'essayer d'en tirer quelques leçons. Au menu du jour : ma jupe imprimée J.Crew...
Pourquoi j'ai craqué
Mercredi 21 juin, 9h. Après quelques salutations au soleil, un bisou de Charles barbouillé de chocolat, un énorme chamallow (de ceux que l'on ne trouve qu'en Amérique du Nord) et une flopée de bonnes ondes diffusées par un Julien d'excellente humeur, mon énergie/estime de moi est au beau fixe. En tout cas suffisamment pour me risquer à effectuer une petite séance shopping...
Je file donc sans tarder chez J.Crew (chez qui les soldes ont commencé) et me mets en quête de pièces susceptibles de revigorer mes basiques, en portant une attention toute particulière à celles pourvues d'imprimés. Après avoir remarqué un pantalon aux belles rayures pyjama, mon oeil est attiré par une jupe au feuillage orangé sur fond bleu marine, qui s'avérera finalement être un all-over de girafes lilliputiennes. Il n'en fallait pas plus pour me faire pétiller les neurones : je me vois déjà apaiser ledit imprimé au contact de mes tee-shirts esprit vintage et autres chemises en jean…
Dans la cabine d'essayage, la taille de la jupe se révèle parfaite et cela suffit à me réjouir (je reste un peu traumatisée de l'époque où aucun vêtement ne m'allait pour cause de poids trop faible, puis de "masse graisseuse post-anorexie" mal répartie ; aujourd'hui, le simple fait qu'un vêtement m'aille suffit à me donner envie de l'acheter). Je regarde l'étiquette : -40%. Il serait vraiment dommage de passer à côté d'une telle aubaine…
Au moment du passage en caisse, j'ai la furtive impression que cette jupe ne sera pas très flatteuse de dos, mais je mets cela sur le compte de mon incapacité à avoir un avis objectif lorsqu'il s'agit de juger mes propres looks. Et puis de toute façon, son imprimé est sublime, non ?
Pourquoi je le regrette
Dans l'euphorie de ma trouvaille graphique, j'ai délibérément occulté le fait qu'en matière de jupes (mais aussi de robes), l'essentiel se situe moins dans la couleur et l'imprimé que dans le tissu et la coupe.
Aussi réussi soit ce moucheté safari, il n'est ainsi pas parvenu à faire oublier l'absence de tombé de sa légère cimaise 100% coton. Dans la pratique, plutôt que d'accompagner joliment le pas, la jupe se froisse autour des jambes et ce de manière souvent disgracieuse. Il est par ailleurs regrettable que les plis plats placés sur le devant de la jupe ne soient pas répétés dans le dos. Cela aurait en effet permis de sublimer la chute de rein, ce qu'un simple fronçage à la taille ne permet pas (voir ici).
Ajoutez à cela le fait que cette jupe - qui avait dans un premier temps toutes mes faveurs - n'a jamais suscité aucun compliment de la part de mon entourage (pas même de ma mère qui d'ordinaire a toujours un petit mot sympathique pour mes nouvelles tenues), alors même que cette autre affichant un imprimé beaucoup plus sobre (mais dont les panneaux lin/rayonne coupés dans le biais lui confèrent un tombé des plus féminins) me vaut régulièrement des remarques admiratives et vous comprendrez pourquoi que ce modèle - aussi J.Crew soit-il - se retrouve aujourd'hui disséqué ici...
Les leçons que j'en tire
Le tombé est la première - et quasiment la seule - chose dont on devrait vraiment s'inquiéter lorsque l'on essaie une jupe.
Si lors d'un essayage on ne ressent ne serait-ce qu'une légère hésitation envers le vêtement en question, mieux vaut ne pas l'acheter sur le moment, quitte à revenir le lendemain (ou pas du tout).
En matière de jupes non moulantes, les coupes dans le biais sont à privilégier.
Attention aux draps de coton se parant d'adorables imprimés et qui une fois transformés en jupe ou en robe manquent souvent d'allure.
Ne pas acheter une pièce sous prétexte que l'on réussit à rentrer dedans...
PS : Il ne me reste plus qu'à savoir quoi faire de ma jupe "Karen Blixen"… Un turban ? Une tente d'indien pour les Playmobils de Charles ? Une mini-jupe ? (je me dis que cette histoire de tombé se révélera peut-être moins problématique sur une longueur plus courte). À moins que je finisse par dénicher sur un patron qui me permettra de la transformer en chemisette… À suivre !
Par Lise Huret, le 24 août 2017
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