Mes envies du moment #2
Lister mes envies m'a toujours permis d'y faire face, de les sortir du brouillard, de les rapprocher du moment où elles intégreront ma réalité, mais aussi de faire le point sur celle que je suis à l'instant T. En voici quelques-unes…
Couper mes cheveux très courts. Si de nombreuses "bonnes raisons" m'ont jusqu'ici empêché de sauter le pas, telles que le souvenir d'avoir été expulsée des toilettes des filles en 6ème alors que j'arborais une coupe à la garçonne, la peur de ressembler davantage à Natacha Polony qu'à Jean Seberg ou encore l'angoisse de voir mon fils s'enfuir en me voyant avec la même coupe que ses copains, je ne suis pas certaine que ces dernières soient aujourd'hui suffisantes pour tenir éloignés des ciseaux du coiffeur… Dénicher des robes mi-longues, afin de remplacer les miennes que je trouve trop courtes. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir bientôt 36 ans ou bien celui de voir mes jambes regonfler suite à ma reprise de la pilule, toujours est-il que cette saison la sensualité subtile des longueurs "pudiques" me tente plus que la fraîcheur espiègle du court.
Suspendre un hamac dans le parc le plus proche et m'y allonger en laissant mes bras pendre, afin que mes doigts effleurent les brins d'herbe.
Commander une douzaine de cookies "Mars Bar" chez Craig's Cookies afin d'accompagner dignement la lecture du dernier livre Frédéric Beigbeder.
Acquérir un tee-shirt jaune et le porter avec du kaki, du caramel, du jaune plus pâle ou du bleu jean (voir ici, ici et là).
Voir Brigitte Macron porter autre chose que du Louis Vuitton : le monopole exercé par Delphine Arnault sur la garde-robe de la "Première dame" commence à devenir dommageable pour le reste de la création française.
Adopter une nouvelle plante verte. Je ne suis en effet pas certaine de résister bien longtemps à l'attrait langoureux des feuilles généreuses du Red Leaved Banana aperçu récemment chez mon dealer de chlorophylle d'intérieur.
Trouver un panier de pique-nique digne de ce nom. Après avoir passé le printemps dernier à pique-niquer un soir sur deux sur les plages du lac Ontario en dégustant des sandwichs malmenés par leur transport en sac à dos, il est temps pour nous "d'upgrader" notre routine "déjeuner sur l'herbe". Dénicher un sweat tout doux à la capuche bien ample susceptible de me servir de cocon portatif lorsque je me rends à ma séance de sport à 6h du matin.
Mixer des tonnes de fraises et de framboises, congeler le tout, gratter consciencieusement la surface glacée et déguster ce granité coloré en écoutant Charles nous décrire le pays dans lequel il aimerait habiter plus tard… (un endroit avec des singes dotés de la parole, des filons d'or encore non exploités - Balthazar Picsou est son actuel maître à penser-, des légumes ayant le goût de chocolat et des enfants ayant toujours envie de jouer).
Acheter une tente afin de pouvoir s'adonner au camping sauvage et s'entraîner à faire du feu sans allumettes.
Prendre de très longs cafés avec mes amis parisiens et refaire le monde avec Charlotte, décrypter les derniers snobismes en vogue avec Emmanuel, évoquer sa nouvelle passion pour le yoga avec Géraldine, mais aussi parler spiritualité avec Mai, succès avec Lili et période de transition avec Mathilde…
Organiser davantage de dîners à la maison.
Découvrir les vignobles de la région de Niagara-on-the-Lake.
Faire mijoter pendant 6 heures carottes, courgettes, oignons, tomates, raisins secs et poivrons, le tout saupoudré de curcuma et de cumin. Laisser reposer une nuit et déguster froid au déjeuner.
Aller essayer cette robe COS et cette combinaison Aspesi.
Désactiver Instagram sur mon portable. Ne le conserver que sur celui de Julien afin d'en limiter mon usage. Revoir les membres de ma famille paternelle, afin de me gorger de leur empathie chaleureuse, de leur gentillesse débordante et de leur douce folie.
Avoir un entretien avec la jeune femme extra-lucide dont une amie m'a vanté les talents.
Multiplier les balades à vélo, tant elles me procurent une délectable sensation de liberté.
Apprendre à parler portugais.
Tout faire pour effacer mes lacunes en matière d'Histoire de France, afin de pouvoir transmettre à Charles l'amour de son pays d'origine.
Me perdre dans la contemplation des derniers portraits sur perspex de H. Craig Hanna (voir ici, ici et là). L'humanité imparfaite émanant de ces derniers a plus d'effet sur moi qu'une séance chez un psy...
Tomber par hasard sur une série Netflix captivante.
Piquer à Charlotte Le Bon son total look AMI (voir ici).
Retrouver l'envie d'aller au cinéma. Entre le règne quasi sans partage des séries, le délai de plus en plus court entre la sortie en salle et la disponibilité sur iTunes/Netflix et ma patience très limitée envers les mastiqueurs de pop corn, je ne fréquente quasiment plus les salles obscures. C'est dommage, j'ai tant de bons souvenirs liés au cinéma…
Par Lise Huret, le 27 avril 2018
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